

Cette semaine, Jean Patrick Modiano (1945 - ), l’écrivain français qui compte plus d’une trentaine d’œuvres théâtrales, romanesques et des récompenses internationales est à l’honneur. Nous analysons ses textes en compagnie d’autres auteurs.
- Frédéric Paulin écrivain
- Georges-Marc Habib Libraire
- Denis Cosnard Journaliste et auteur
Le berceau
Notre invité, Denis Cosnard, auteur du blog Le Réseau de Modiano, nous raconte l’enfant puis l’adolescent qu’a été Modiano. En 1968, à l’âge de 23 ans, Patrick Modiano publie son premier roman. Cinquante ans plus tard, il s’est essayé à tous les genres littéraires, mais son travail d’écriture a vu le jour dans une chambre des bords de Seine. Il n’était alors âgé que de 17 ans. L’adolescent a tôt été remarqué par ses professeur.e.s. En 1942, il obtient une excellente note à la dissertation dans laquelle il répond à la question posée par Chateaubriand : « Pourquoi, de tous les souvenirs de l’existence, préférons-nous ceux qui remontent vers notre berceau ? ». La problématique de la mémoire s’annonçait déjà, l’écriture de Modiano est d’ailleurs traversée par des références à l’écrivain du souvenir : Marcel Proust (1871-1922).
La place du frère
Modiano s’est créé un berceau hors des limbes de la guerre. Il joue la comédie, lui, le fils d’une actrice pour qui jouer c’est se cacher. Modiano recommence sa naissance intervenue trop tôt, deux ans trop tôt. Désormais, il dit être né en 1947. Modiano n’a ainsi plus rien à voir avec la Seconde Guerre mondiale, ses morts, ses ruines. Il revit avec son frère cadet Rudy, décédé en 1957, à l'âge de dix ans. Ce fantôme hante son écriture. Modiano s’en trouvera d’autres.
Généalogie du quai de Conti
Tous nés à la même adresse, au numéro 15 du quai de Conti dans le sixième arrondissement de Paris, au domicile de sa mère avec laquelle il vivait. D’elle il a appris la langue, le flamand :
Cependant, le constat est là : aujourd’hui, Modiano n’écrit pas dans la langue de sa mère. Il choisit ses mots en français, dans une langue qui paraît moins donnée que conquise. (Denis Cosnard, Dans la peau de Patrick Modiano, 2010)
De son père, il a gardé une identité avec laquelle ses personnages se débattent, sa « juiverie » comme il l’appelle :
L’écrivain, lui, peut ainsi se choisir de nouvelles familles, en quelque sorte. À commencer par celle des juifs. (Denis Cosnard, Dans la peau de Patrick Modiano, 2010)
On peut lire Modiano pour tenter de dissocier la vérité du mensonge ou s’accommoder des ellipses, des figures spectrales qui accompagnent la lecture.
À 15h30, George-Marc Habib nous rejoint pour la chronique du jour.
MUSIQUE GÉNÉRIQUE : Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction).
MUSIQUE CHRONIQUE : Self portrait de Chilly Gonzales (Gentle threat).
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