Vie de Goliarda Sapienza

Goliarda Sapienza
Goliarda Sapienza - Archives Goliarda Sapienza - Angelo Pellegrino
Goliarda Sapienza - Archives Goliarda Sapienza - Angelo Pellegrino
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Nous retraçons la vie intense de Goliarda Sapienza, originaire de Sicile, née en 1924 et morte en 1996, qui affirmait une singularité sans artifices, fière et tourmentée à la fois.

Avec

Nathalie Castagné est romancière, poète, et traductrice de l'oeuvre de Goliarda Sapienza. C'est par l'intermédiaire de la traduction française que son pays d'origine a pu redécouvrir son oeuvre. Le succès posthume de Goliarda Sapienza ne l'empêche pas de tisser une relation puissante et singulière avec ses lecteurs. 

Elle grandit à Catane, en Sicile, où elle est née en 1924 dans une famille recomposée. Sa mère, Maria Giudice, était une militante socialiste assignée à résidence par le régime fasciste pendant vingt ans. La jeune Goliarda doit abandonner l'école assez vite, et reçoit son éducation dans les rues bariolées des quartiers populaires et chantants de sa ville natale. Elle part à Rome au début de la guerre pour se lancer dans une carrière de comédienne - comme on le lit dans Moi, Jean Gabin, elle s'identifiait petite à l'acteur français. Elle commence par jouer dans des pièces de Pirandello, puis fonde une compagnie de théâtre d'avant-garde avant de rencontrer le futur réalisateur Francesco Maselli, qui sera son mari pendant dix-huit ans. Elle est une actrice connue à l'époque, tourne pour Visconti avec qui elle entretient une liaison. Mais c'est l'écriture qui rythme ses journées, jusqu'à la fin de sa vie en 1996. Lorsque Goliarda Sapienza rencontre Angelo Maria Pellegrino, son second et dernier mari, elle est en train d'achever l'Art de la Joie. Il lui fait cadeau d'un carnet, qui la met sur la voie du journal et de l'autobiographie. 

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Au-delà des troubles psychologiques dont souffre Goliarda Sapienza, se retrouve en elle une immense liberté, héritée des combats maternels dans l'Italie fasciste. En 1980, elle est emprisonnée à la prison pour femmes de Rome, Rebibbia, pour avoir volé des bijoux à une riche amie. Ce geste, volontaire et provocant, est qualifié de "dostoïevskien" par Elsa Morante. Toute sa vie, Goliarda Sapienza garde aussi en mémoire l'enfance sicilienne passée sur les pentes de l'Etna et à nager dans la mer. Angelo Maria Pellegrino, qui se confie dans un petit texte biographique, parle d'un tempérament résolument volcanique, mais aussi d'une manière de transcender la pauvreté et d'enchanter la vie, comme celle de ses lecteurs aujourd'hui. 

Pour aller plus loin : extrait du film Lettera aperta a un giornale della sera de Francesco Maselli (1970), qui retrace les débats politiques d'un groupe d'intellectuels engagé contre la guerre du Vietnam, mais tiraillé entre l'envie de se rendre sur place et la peur de quitter leur vie. Goliarda Sapienza y apparaît dans le rôle d'un personnage qui porte aussi son prénom.

A 15h30 : La chronique de Maialen Berasategui, du Nouveau magazine littéraire

A 15h55 : suite des lectures de textes poétiques d' Antoine Mouton, par Jacques Bonnaffé. 

MUSIQUE GÉNÉRIQUE : Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction)

MUSIQUE CHRONIQUE : Self portrait de Chilly Gonzales (Gentle threat)

L'équipe