Dans la chambre noire de Dora Maar : épisode • 3/4 du podcast Des femmes photographes

Portrait de Dora Maar
Portrait de Dora Maar  ©Getty - Dora Maar/tableau photographié par Antoine Gyori
Portrait de Dora Maar ©Getty - Dora Maar/tableau photographié par Antoine Gyori
Portrait de Dora Maar ©Getty - Dora Maar/tableau photographié par Antoine Gyori
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La compagnie des œuvres s’intéresse aujourd’hui à la carrière artistique de la photographe franco-croate Dora Maar, carrière souvent éclipsée par le rôle de modèle et d’amante qu’elle occupa auprès de Picasso.

Avec
  • Pierre Benetti co-directeur éditorial du journal En attendant Nadeau
  • Damarice Amao Historienne de l'art et commissaire d'exposition

D’elle, l’on connaît le visage aux lignes torturées, aux couleurs criardes, que lui donna Picasso. Un visage réduit au cri dans Guernica, où elle apparaît sous les traits d’une mère terrassée par la douleur, son enfant aux yeux clos dans les bras. La place de Dora Maar dans l’histoire du surréalisme dépasse néanmoins le rôle de modèle et de muse qu’elle eut après de celui qu’on surnommait le minotaure. Dans les années 1930, elle produit des photographies de rues ainsi que des photomontages. Ces derniers vont devenir des icônes de la photographie surréaliste. Non moins active sur la scène politique, elle intègre le groupe antifasciste Contre-Attaque fondé par Georges Bataille et signe le tract d’André Breton intitulé « Du temps que les surréalistes avaient raison », qui provoque une scission avec le parti communiste. Peut-on dire pour autant de Dora Maar qu’elle était surréaliste ? Si oui, quelle place eut-elle en tant qu’artiste au sein du mouvement ? Et pourquoi disparut-elle en 1946 des galeries parisiennes pour refaire surface dix ans plus tard ?

Pour évoquer la vie et l’œuvre de Dora Maar, Matthieu Garrrigou-Lagrange est en compagnie de Damarice Amao, historienne de la photographie, commissaire de l’exposition « Dora Maar » au Centre Pompidou en 2019 et autrice de l’article « Dora Maar, peinture obligée », paru dans le catalogue de l’exposition.

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Dora Maar ne rencontre les surréalistes qu'à partir de 1934. Cependant, il y a beaucoup de surréalisme dans ses premières photographies prises dans Paris. Celles-ci témoignent d'un regard surréalisant, qui cherche le fantastique urbain et le hasard objectif, qui porte attention aux ombres, aux reflets. (Damarice Amao)

Dans les années 1980, Dora Maar, à plus de soixante-dix ans, retourne dans la chambre noire. Là, elle va réconcilier le geste pictural et la photographie, revenir à l'art des photogrammes, des dessins de lumière. En vérité, elle n'a jamais cessé de poursuivre la recherche artistique. (Damarice Amao)

Retrouvez également en cours d'émission la chronique de Pierre Benetti, du journal en ligne En attendant Nadeau.

MUSIQUE GÉNÉRIQUE (début) : Panama, de The Avener (Capitol)

MUSIQUE GÉNÉRIQUE (fin) : Nuit noire, de Chloé (Lumière noire)

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