La compagnie des œuvres se penche aujourd’hui sur l’œuvre de Vivian Maier, photographe à la gloire posthume et référence dans la photographie de rue américaine.
- Anne Morin Commissaire d'’exposition et directrice de diChroma Photography
Se pencher sur la biographie et l’œuvre de Vivian Maier, c’est composer avec le mystère. Cette dernière ne se revendiqua jamais comme photographe, allant jusqu’à garder pour elle ses clichés. Quant à son existence, il en reste si peu de vestiges qu'elle semble résider toute entière dans son oeuvre. Née dans le New-York des années 1920, Vivian Maier gagne sa vie comme gouvernante et n’envisage pas de faire de la photographie un métier - mais durant ses heures libres, elle arpente la ville, appareil au flanc, « sans autre intention que d’apostropher la vie et d’en convoquer son authenticité », selon les mots d’Anne Morin. Le théâtre de son oeuvre : New York, entre 1951 et 1956, puis Chicago de 1956 à 2009. Ses sujets : les invisibles, les êtres en marge d’une Amérique en plein essor économique, mais également elle-même, à travers des autoportraits qui témoignent moins d’un désir narcissique de se représenter, que de se regarder regardant - démarche empreinte d’humour et d’autodérision.
Pour évoquer la vie et l'oeuvre de Vivian Maier, Matthieu Garrigou-Lagrange est en compagnie d’Anne Morin, commissaire d'une exposition consacrée à l'artiste, qui se déroulera du 15 septembre 2021 au 16 janvier 2022 au musée du Luxembourg, mais également directrice de diChroma Photography, organisme auquel l'on doit l’organisation d’expositions itinérantes internationales, parmi lesquelles celle sur Vivian Maier au Jeu de Paume en 2014.
Vivian Maier est une invisible qui a accédé de manière posthume à un statut international dans l'histoire de la photographie. Quant au fait qu'elle n'ait jamais ouvert ses archives à personne... Il faut songer que la photographie était possiblement son seul rapport au monde. Vivian Maier n'avait pas de racines, pas d'histoire, pas de bagages. La possibilité de faire des études et d'avoir un poste autre que celui de gouvernante était sans doute hors de sa portée, et cela a également borné son rapport au monde. Elle a connu le revers du rêve américain, en somme. Face à cela, la création d'un langage photographique est venu comme une forme de résistance. C'était pour elle la seule manière d'accéder à une identité. (Anne Morin)
MUSIQUE GÉNÉRIQUE (début) : Panama, de The Avener (Capitol)
MUSIQUE GÉNÉRIQUE (fin) : Nuit noire, de Chloé (Lumière noire)
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