Né en 1810 à Żelazowa Wola en Pologne et mort en 1849 à Paris, Chopin connut une vie brève et une carrière fulgurante. Biographie de ce compositeur et interprète virtuose.
- Pierre Benetti critique à En attendant Nadeau
- Pascale Fautrier écrivain
Pour évoquer la vie de Frédéric Chopin, nous recevons Pascale Fautrier, docteure agrégée de Lettres modernes et auteure de la biographie Chopin parue chez Folio biographies en 2010.
Frédéric Chopin, né en 1810 en Pologne d’un père français (Nicolas Chopin) et d’une mère polonaise (Justyna Krzyzanowska), passa la plus grande partie de sa jeunesse à Varsovie. Enfant précoce, il prend des cours de piano dès l’âge de six ans, et donne son premier concert à huit ans. Mais contrairement au père de Mozart, Nicolas Chopin ne tire aucun revenu des représentations de son fils et favorise une éducation équilibrée et épanouissante pour le jeune Frédéric. Il est alors un adolescent plein de vie, gai et un brin moqueur, bien loin de l’image de l’artiste tourmenté et triste que la postérité retiendra de lui.
C’est le Chopin de la joie de vivre que Nietzsche verra plus tard, entendra même dans ses œuvres tardives, et qui existe absolument. Je pense que l’un des moteurs de la musique de Chopin, c’est cette volonté de vivre, cette joie de vivre et cette puissance créatrice. – Pascale Fautrier
En 1826, Chopin s’inscrit au conservatoire de Varsovie pour terminer sa formation. Il en ressort sûr de lui et avec de nombreuses compositions. Le jeune musicien fait alors un séjour à Berlin durant lequel il entend notamment les œuvres de Glück, de Mozart, et nombre d’œuvres contemporaines comme celles de Spontini, Paër, Auber, Kurpinski et Jozef Elsner. Il découvre également de nouveaux interprètes : le violoniste Karol Lipinski ou encore le pianiste virtuose Aleksander Rembielinski.
En 1830, après être allé à Vienne, Chopin arrive dans un Paris en pleine ébullition révolutionnaire. Dans le même temps, les Polonais se soulèvent eux-mêmes contre l’occupant russe et les républicains français organisent des manifestations de soutien à la cause polonaise… Commence ainsi véritablement sa vie d’exilé.
La question de la liberté polonaise se trouve au cœur de sa vie d’exilé. Au fond, sa vraie patrie est une Pologne imaginaire, une Pologne libre. – Pascale Fautrier
Chopin prend alors part à la vie mondaine, donne des leçons de piano aux épouses et aux enfants de toute l’aristocratie parisienne et joue dans les salons les plus renommés.
Chopin recherche dans sa musique une sorte d’autre conversation dans une langue sublime qui serait celle de la musique. Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est improviser au piano devant quelques personnes choisies et capables de l’écouter. – Pascale Fautrier
C’est également à Paris qu’il rencontre George Sand, qui sera sa compagne jusqu’en 1847. Durant ses années avec l'écrivaine, il passera ses étés dans son domaine de Nohant et composera énormément.
La forme de la ballade est caractéristique du rapport de Chopin à la musique, et même de son rapport à la vie. Il est à la hauteur de la flânerie baudelairienne. – Pascale Fautrier
Pascale Fautrier évoque avec nous l’histoire d’amour entre Chopin et Sand (sur laquelle nous revenons plus en détail dans la 4e émission de notre série), mais aussi les amours et amitiés antérieures du musicien.
Dans sa correspondance, Chopin exprime ses sentiments avec une grande franchise, y compris vis-à-vis de ses amis masculins à qui il déclare un amour éperdu. Les amitiés masculines de Chopin ont peut-être largement autant compté que ses amours féminines et ont peut-être même été une plus grande source de joie. – Pascale Fautrier
Mais la santé de Chopin est extrêmement fragile : toujours faible et malade, il donne un dernier concert triomphal à Paris le 16 février 1848, avant de partir à Londres. Le climat londonien lui est alors insupportable et son état s’aggrave de manière conséquente. Il meurt le 17 octobre 1849, à l’âge de trente-neuf ans, 12, place Vendôme à Paris et est enterré au cimetière du Père-Lachaise.
En fin d'émission, retrouvez la chronique de Pierre Benetti, du webzine En attendant Nadeau.
MUSIQUE GÉNÉRIQUE (début) : Panama, de The Avener (Capitol)
MUSIQUE GÉNÉRIQUE (fin) : Nuit noire, de Chloé (Lumière noire)
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