Domínikos Theotokópoulos, dit « Le Greco », ou « Greco » est né en 1541 à Candie (aujourd'hui Héraklion), en Crète, et mort le 7 avril 1614, en Espagne. Retour sur la vie mystérieuse de ce peintre ayant longtemps vécu à Tolède.
- Etienne de Montety Écrivain et directeur du Figaro littéraire
- Pascal Amel
Pour évoquer la vie du Greco, nous recevons aujourd'hui Pascal Amel, romancier et écrivain d’art. Il a consacré au peintre une biographie intitulée El Greco : le corps mystique de la peinture, publiée en 2018 aux Editions du Regard.
Greco unit ce qui habituellement est séparé, le visible et l’invisible. Il arrive à unir le flux et l’arrêt sur image, à être parfois dans un raffinement du détail et en même temps dans la pulsion de la touche. C’est quelqu’un qui arrive à dire les multiples facettes qui habitent l’être humain. – Pascal Amel
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La vie de Domínikos Theotokópoulos dit Le Greco, reste par bien des aspects mystérieuse. Les débats commencent dès le moment où il faut définir son année de naissance en Crète, que l’on situe entre 1537 et 1542 – beaucoup de sources semblant s’accorder sur l’année 1541. Le père de Domínikos Theotokópoulos aurait été collecteur d’impôts au service de Venise (Candie était une possession vénitienne) et on ne sait rien de sa mère, si ce n’est qu’elle était de confession orthodoxe.
On peut supposer que Domínikos Theotokópoulos a eu une solide formation de lettré : il lisait le grec ancien, le latin, l’italien et le castillan. Sa formation artistique commence en Crète, dans l’atelier de ses maîtres Michael Damaskinos et Andreas Ritsos, chez qui il peint des icônes post-byzantines.
Theotokópoulos part ensuite en Italie à partir de 1567. Il s’arrête d’abord à Venise jusqu’en 1570 pour y apprendre une nouvelle forme d’art dans l’atelier de Titien, dont il devient l’un des disciples préférés. Il va ensuite à Rome (en passant peut-être par Florence) et il y critique notamment les œuvres de Michel-Ange.
Vers 1576, l’artiste arrive en Espagne, sous le règne de Philippe II. Il s’installe d’abord à Madrid, puis à Tolède, où il passera le reste de sa vie. C’est à partir de son installation à Tolède que Domínikos Theotokópoulos devient « El Greco ». Il y connaît alors grand succès, mène une vie luxueuse, et reçoit de multiples commandes dont « L’Enterrement du comte d’Orgaz » pour l’église Santo Tomé de Tolède.
Malgré son succès, Le Greco meurt ruiné à Tolède en 1614. Il est inhumé dans l’église de Santo Domingo el Antiguo, puis, en 1619, sa dépouille est transférée dans l’église de San Torcuato. Mais cette église est détruite en 1868 : il ne reste de son tombeau que la description qui en est faite par Luis de Góngora, poète espagnol contemporain du Greco, dans son texte Tombeau de Domenico Greco, excellent peintre.
De forme élégante, ô Passant,
Cette lumineuse pierre de porphyre dur
Prive le monde du pinceau le plus doux,
Qui ait donné l’esprit au bois et vie au tableau.
Son nom est digne d’un souffle plus puissant
Que celui des trompettes de la Renommée
Ce champ de marbre l’amplifie.
Vénère-le et passe ton chemin.
Ci-gît le Grec.
Il hérita de la Nature L'Art.
Il étudia L’Art.
D'Iris les couleurs.
De Phoebus les lumières et de Morphée les ombres.
Que cette urne, malgré sa dureté,
Boive les larmes, et en exsude les parfums.
Funèbre Écorce de l’arbre de Saba. - Luis de Góngora « Tombeau de Domenico Greco, excellent peintre »
Et en fin d'émission, retrouvez la chronique d’Etienne de Montety, écrivain et directeur du Figaro littéraire.
MUSIQUE GÉNÉRIQUE (début) : Panama, de The Avener (Capitol)
MUSIQUE GÉNÉRIQUE (fin) : Nuit noire, de Chloé (Lumière noire)
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