Matthieu Garrigou-Lagrange est aujourd’hui en compagnie de Mireille Calle-Gruber, critique littéraire et professeure émérite à l’université Sorbonne Nouvelle, pour parcourir l’œuvre de Robbe-Grillet.
- Etienne de Montety écrivain et directeur du Figaro littéraire
- Mireille Calle-Gruber
« Parler du contenu d’un roman comme d’une chose indépendante de sa forme, cela revient à rayer le genre entier du domaine de l’art. Car l’œuvre d’art ne contient rien […]. L’art n’est pas une enveloppe aux couleurs plus ou moins brillantes chargée d’ornementer le “message’’ de l’auteur, un papier doré autour d’un paquet de biscuits […] », affirme Robbe-Grillet dans l’essai Pour un nouveau roman, une collection d’articles de sa main parue en 1963. Et de conclure : « Ne pourrait-on avancer au contraire que le véritable écrivain n’a rien à dire ? Il a seulement une manière de dire ».
Dans le deuxième volet de cette série consacrée à celui qu’on avait coutume de surnommer le « pape du Nouveau Roman », nous dégageons trois périodes constitutives de son œuvre, fondée dans une certaine mesure sur une critique du roman traditionnel, et nous interrogeons la nature du biographique dans la trilogie des Romanesques.
Le lecteur, ayant l'habitude des conventions, les attend. C'est pourquoi Robbe-Grillet disait qu'il fallait construire son lecteur, lui montrer quelles étaient les nouvelles règles du jeu. Cependant, quand on change la donne, il faut un temps d'adaptation. Entre la mort du roman et la mort du personnage, on a accusé les adeptes du Nouveau Roman de nombre de choses. (Mireille Calle-Gruber)
Le Nouveau Roman essaie de nous faire jouir de certaines aventures, mais aussi de nous faire apprécier l'art avec lequel cela est fait. On a ainsi un plaisir double, romanesque et intellectuel. (Mireille Calle-Gruber)
Quand Robbe-Grillet écrit Le miroir qui revient, il est en train de faire de l'autobiographie, mais de l'autobiographie très déconstruite, au second degré, avec cette conscience qui était celle de Sarraute, et la fit s'exclamer : "Comment, tu vas faire ton autobiographie ?" (Mireille Calle-Gruber)
Retrouvez également la chronique d'Etienne de Montety, écrivain et directeur du Figaro littéraire.
MUSIQUE GÉNÉRIQUE (début) : Panama, de The Avener (Capitol)
MUSIQUE GÉNÉRIQUE (fin) : Nuit noire, de Chloé (Lumière noire)
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