

La compagnie des œuvres jette aujourd’hui un nouvel éclairage sur l’existence du cinéaste Maurice Pialat, de l’enfance nue au « noir total » ; à l’intérieur, une autre existence, plus ramassée, vingt-cinq ans à peine : celle de la création.
- Serge Toubiana Président d'Unifrance
Peut-on dire de l’œuvre de Maurice Pialat qu’elle fut autobiographique ? Certaines scènes de sa vie conjugale lui fournissent certes une matière romanesque, comme en témoignent Loulou, À nos amours ou bien encore Nous ne vieillirons pas ensemble. Quant à L’enfance nue, elle porte la trace d’un sentiment d’abandon enraciné dans l’enfance ; sentiment qui caractérisa son rapport à la grande famille du cinéma en dépit de la complicité de Truffaut, producteur de son premier long métrage. Et de l’adolescence révoltée, de la façon dont Pialat vécut la drôle de guerre, des drôles de métiers qui suivirent, de la passion pour la peinture, qu’il abandonna subitement, que dire ? Que dire également de sa venue au septième art, de sa méthode de travail, de sa relation aux acteurs ? Comment définir son cinéma, enfin, sans prendre en compte ses courts-métrages ? Ces derniers ne furent-ils pas la part d’ombre de son œuvre, pays invisible et poétique, qu’il importe à présent de redécouvrir ?
Matthieu Garrigou-Lagrange dresse aujourd’hui le portrait artistique de Maurice Pialat en compagnie de Serge Toubiana, à qui l’on doit Maurice Pialat, peintre et cinéaste (Somogy) et Le temps de voir (Seuil/Fiction & Cie). Longtemps directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma et de la Cinémathèque française, il a été le co-commissaire de l’exposition « Maurice Pialat peintre & cinéaste » en 2013.
Pialat n'était pas un rebelle. C'était un écorché, quelqu'un de rugueux, de terriblement exigeant avec lui-même, qui ne se considérait pas à la hauteur de son art - la peinture d'abord, le cinéma plus tard - et qui a pourtant donné quelques chefs-d’œuvres. (Serge Toubiana)
La grande révélation que Sylvie Pialat et moi avons eu à la mort de Maurice a été de trouver des dizaines et des dizaines de scénarios non tournés. En découvrant cette oeuvre invisible, j'ai été bouleversé. Je me suis dit : « Ce type a ramé ». Ce n'est pas qu'il était paresseux. Il a essayé et on ne lui a pas donné sa chance. (Serge Toubiana)
MUSIQUE GÉNÉRIQUE (début) : Panama, de The Avener (Capitol)
MUSIQUE GÉNÉRIQUE (fin) : Nuit noire, de Chloé (Lumière noire)
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