

Qu’est-ce que les scientifiques savent vraiment des serpents ? Leurs connaissances, à supposer qu’elles contredisent nos idées reçues, pourraient-elles rehausser ces drôles de bêtes dans l’imaginaire collectif ?
Françoise Serre Collet (Herpétologue, chargée de médiation scientifique au sein du Département milieux et peuplements aquatiques du MNHN).
« Quels démons, quels serpents traîne-t-elle après soi ? / Eh bien ! Filles d’enfer, vos mains sont-elles prêtes ? / Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? »
Ces vers bien connus de Racine, dans Andromaque, sont prononcés par Oreste, l’assassin de Pyrrhus, rendu fou de douleur par l’annonce du suicide d’Hermione, sa bien-aimée, qui - c’était pas de chance - était amoureuse de Pyrrhus. Victime d’hallucinations, Oreste se croyait alors encerclé par des serpents qui n’étaient pas là pour lui faire des cadeaux. Du moins était-ce ce qu’il pensait.
Car au moins depuis le Genèse, où Satan prit la forme d'un serpent pour inciter Ève à manger le fruit défendu, les serpents n’ont jamais eu très bonne réputation. Ils personnifient le mal, la mort, la tentation, le sexe – on raconte même qu’ils téteraient les vaches – et ils donnent lieu à toutes sortes de légendes dans lesquelles leur personnalité est présentée comme plutôt démoniaque. Personne n’a jamais imaginé que les serpents puissent être des sortes d’anges gracieux….
Mais qu’est-ce que les scientifiques savent vraiment des serpents ? Leurs connaissances, à supposer qu’elles contredisent nos idées reçues, pourraient-elles rehausser ces drôles de bêtes dans l’imaginaire collectif?

Avec Françoise Serre-Collet, spécialiste des reptiles et des amphibiens au Muséum national d’histoire naturelle, auteur de 50 idées fausses sur les serpents (Quae, 2019).
Pour en savoir plus :
Une conférence sur le monde des serpents.
(Une rediffusion du 18 mai 2019)