Intellectuel ou manuel, faudrait-il donc choisir ?

En 1934, Paul Valéry publiait un ensemble de textes rassemblés sous le titre Propos sur l’intelligence. Extrait : « On définit trop l’intelligence par la scolarité. L’intelligence devient alors une classe, la classe de ceux qui ont fait leurs études. Les études sont démontrées par les diplômes, preuves matérielles. Ce système est excellent pour la préservation et la transmission des connaissances, mais il est médiocre, sinon mauvais pour leur accroissement. Il arrive que la preuve matérielle, le diplôme, soit plus durable que ce qu’elle prouve, que le zèle, la curiosité, la vigueur mentale de celui qu’elle institue membre de la caste des lettrés. Parmi les inconvénients de ce système, il faut signaler l’ankylose de l’homme dans son attitude initiale. On me dit qu’il est possible en Amérique de changer de carrière à tout âge, de passer du libéral au manuel et réciproquement. »Partant de cette remarque dont la pertinence n’a guère vieilli, nous interrogerons des personnes qui ont fait des études longues, des gens qui font donc partie de la classe des intellectuels selon la définition donnée par Paul Valéry, mais qui ont choisi, à un moment de leur vie, de devenir des manuels, des artisans, voire des artistes.

S ite de Marc Grossriether