L’expérience de la catastrophe

Le 14 et le 16 avril 2016, la région de Kumamoto située au sud-ouest de l’Archipel, subissait deux séismes de magnitude 6,5 et 7,3 causant la mort de 64 personnes et endommageant des milliers de bâtiments. Photo prise le 16 avril 2017
Le 14 et le 16 avril 2016, la région de Kumamoto située au sud-ouest de l’Archipel, subissait deux séismes de magnitude 6,5 et 7,3 causant la mort de 64 personnes et endommageant des milliers de bâtiments. Photo prise le 16 avril 2017 ©AFP - Shohei Izumi / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun
Le 14 et le 16 avril 2016, la région de Kumamoto située au sud-ouest de l’Archipel, subissait deux séismes de magnitude 6,5 et 7,3 causant la mort de 64 personnes et endommageant des milliers de bâtiments. Photo prise le 16 avril 2017 ©AFP - Shohei Izumi / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun
Le 14 et le 16 avril 2016, la région de Kumamoto située au sud-ouest de l’Archipel, subissait deux séismes de magnitude 6,5 et 7,3 causant la mort de 64 personnes et endommageant des milliers de bâtiments. Photo prise le 16 avril 2017 ©AFP - Shohei Izumi / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun
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Avec Yoann Moreau, anthropologue et auteur de "Vivre avec les catastrophes" (PUF, 2017)

Avec
  • Yoann Moreau Chercheur à l'EHESS, anthropologue, spécialiste du Japon

Le mot « catastrophe » est d’origine cent pourcents grecque. C’est Rabelais qui, en 1564, l’a introduit dans la langue française pour simplement désigner un bouleversement se produisant par renversement - ou par retournement - d’une situation. Mais à la Renaissance, le terme n’allait pas tarder à désigner tout à fait autre chose : la destruction, la calamité, le désastre, le cataclysme.

Les catastrophes semblent humainement absurdes, impossibles même lorsqu’elles sont en train d’avoir lieu, ce qui ne les empêche pas de surgir régulièrement, suscitant chaque fois la stupeur et l’effroi. Elles défigurent la pensée, l’annulent même. Elles produisent une échappée hors des routines de l’esprit humain, créent un écart symboliquement violent avec le monde tel qu’il avait pris l’habitude d’être, écart qui engendre un imaginaire spécifique, seul capable d’appréhender le pire lorsque celui-ci échappe à toute compréhension.

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Du chaos primordial à l’apocalypse, du Déluge à la fin des temps, de la tour de Babel à l’An mil, innombrables sont en effet les constructions imaginaires qui ramènent à la catastrophe comme à une constante. Une constante autour de laquelle l’humanité aurait cherché à se définir en plaçant son rapport au monde sous le signe de l’accidentel.

Mais comment vit-on concrètement avec les catastrophes ? Et comment parvient-on, après elles et à partir d’elles, à refabriquer du sens alors même qu’elles semblent signer la faillite du sens ?

Invité : Yoann Moreau, anthropologue, maître-assistant à l’Ecole nationale des Mines-ParisTech (Centre de recherche sur les risques et les crises) et et chercheur associé au Centre Edgar Morin (EHESS/CNRS). Il travaille au Japon pour un programme de recherche sur les modes d’existence en situation extrême.

Programmation musicale

  • J.S. Bach: Fantaisie chromatique et Fugue en ré mineur BWV 903 – int: George van Dam
  • Cérémonie du Bobé chez les Pygmées du Nord Congo ( éd. Georges Arrigoni. Ocora ‎– 1991)

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