- Claire Nouvian Directrice de l’association Bloom
On a longtemps cru que l’océan était un puits sans fond, plongé dans les ténèbres, et seulement habité par des monstres préhistoriques ou mythologiques. Les grandes expéditions sous-marines lancées au XlXe siècle et qui ont culminé un siècle plus tard avec la descente en 1960 d’un bathyscaphe dans la Fosse des Mariannes, à 10916 mètres sous la surface du Pacifique, ont révélé un monde nouveau, le monde des abysses . Il en est ressorti que la plaine abyssale, profonde de 3000 à 6000 mètres, s’étend sur une surface de 300 millions de km2, ce qui représente les deux tiers de la surface terrestre. Dans ce désert noir, où la température moyenne avoisine les 2 à 4° Celsius et où la pression est considérable (de l’ordre de 700 kg/cm2), se développe depuis des millions d’années une faune surprenante, composée essentiellement d’invertébrés gélatineux. Ces espèces de « volumes d’eau vivants » se nourrissent des seuls débris tombés de la surface des océans et produisent leur propre luminescence. C’est dans cet univers là que les scientifiques placent le début de la vie, sans doute en vertu des lois de la biologie, mais peut-être aussi un peu en vertu de la coïncidence orthographique par laquelle « Le Commandant Cousteau » se trouve être l’anagramme de « Tout commença dans l’eau ». Le monde des abysses aurait donc à voir avec nos propres existences : il nous prolongerait au-delà de nous-mêmes, en quelque sorte. Il serait notre continuation sous-marine, notre asymptote obscure.
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