Rosetta, Philae, Mars Express et les autres

France Culture
Publicité
Avec
  • Jean-Pierre Bibring Professeur de physique à l'Université Paris-Sud, Centre scientifique d'Orsay et astrophysicien à l'Institut d'Astrophysique Spatiale.

Etienne Klein reçoit l'astrophysicien Jean-Pierre Bibring pour analyser les premiers enseignements de la mission Rosetta, ce que les données collectées nous disent -ou pas- de l'origine de la vie ou de l'eau de nos océans terrestres.

Philae
Philae
- DLR

Du temps a passé depuis le 12 novembre 2014, mais nous restons tous sous le charme des exploits de Rosetta, cette sonde qui est parvenue à se propulser très loin de la Terre, à plus de 800 millions de kilomètres de chez nous, cette sonde rusée qui a effleuré certaines planètes pour profiter de leur attraction gravitationnelle et modifier sa vitesse, cette sonde patiente qui s’est glissée gentiment, pendant plus de dix ans, dans les trames déformées de l’espace-temps.

Publicité

Nous restons également sous le charme des exploits de son atterrisseur Philae, qui s’est posé sur la comète Tchouri après quelques rebondissements, un au sens propre du terme (Philae a rebondi sur le sol de la comète) et plusieurs autres au sens figuré (il y a eu des surprises et du suspense).

Dès le 18 novembre 2014, le Wall Street Journal annonçait que Philae avait détecté des molécules organiques à la surface de la comète, c’est-à-dire des molécules contenant des atomes de carbone liés à des atomes d’hydrogène. Le responsable de l’un des instruments scientifiques de Philae, appelé COSAC, a même précisé que des molécules contenant trois atomes de carbone avait été identifiée, sans vouloir en dire plus, car en la matière, il faut être prudent. L’intérêt et la portée d’une telle information dépendent en effet crucialement des autres atomes qui sont associés à cette molécule : il y a trois atomes de carbone aussi bien dans le gaz propane, qui est peu complexe, que dans l’alanine, qui est l’une des briques des protéines sur Terre.

Depuis, les feux médiatiques se sont orientés dans d’autres directions, pas toutes aussi enthousiasmantes, mais il est temps de revenir à Philae car ce bel engin a déjà livré beaucoup de données scientifiques.

Qu’est-ce que ces données nous disent – ou ne nous disent pas - à propos de l’origine de la vie, ou à propos de l’origine de l’eau de nos océans terrestres ?