Deux jours avant la sortie prévue, le duo a rendu accessible gratuitement son quatrième album, sobrement intitulé "RTJ4". Alors, cette suite ?
Lucile Commeaux, productrice adjointe de La Dispute, invite deux critiques pour discuter l'actualité culturelle dans une émission au format poche "faite maison". Au programme : cinéma, spectacle, série, opéra, bande-dessinée, etc... le tout accessible en ligne depuis chez soi. En quinze minutes : un sujet et un débat, pour une Dispute maison.
Aujourd'hui à notre sommaire, RTJ4, le nouvel album du groupe de hip-hop Run the Jewels formé par les rappeurs Killer Mike (Michael Santiago Render) et El-P (Jaime Meline, également producteur) qui a paru sur le label Jewel Runners / BMG.
Il est accessible gratuitement ici et également disponible sur les plateformes.
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Le groupe Run the Jewels est aujourd'hui parmi les plus fidèles représentants du rap "engagé", avec des textes explicitement politiques.
Ce nouvel album - RTJ4 - a paru deux jours avant la sortie prévue, assorti de cet argument :
Merde, pourquoi attendre ? Le monde est infesté de conneries, alors voici quelque chose de brut à écouter pendant que vous vous occupez de tout. Nous espérons que cela vous apportera un peu de joie. Restez en sécurité et plein d'espoir et merci de donner à deux amis la chance d'être entendus et de faire ce qu'ils aiment.
Avec un amour et une gratitude sincères, Jaime et Mike.
Affûter l'old school
Lucile Commeaux "J'entends quelque chose de très, très old school, quelque chose des duos de rappeurs qui existaient il y a longtemps. Il n'y a pas du tout d'auto-tune, une musique qui est extrêmement originale, très souvent acoustique. Il y a de la guitare, des batteries très fortes, ça tabasse musicalement."
Romain de Becdelièvre "J'ai pris cet album comme une claque. La rythmique est extrêmement rapide, extrêmement fluide. Quelque chose qui m'a rappelé le Wu-Tang, quelque chose de volontairement old school, en référence aux années 80. Il y a une volonté d'envoyer du rap classique dans cette Amérique contemporaine pour réveiller l'apathie politique dans laquelle se trouvent les Etats-Unis. [...] Les productions sont extrêmement efficaces, saccadées, sur des rythmes, presque, de mitraillette. Ça réveille et ça met K.O debout."
Sylvain Bourmeau "On peut entendre des clins d'œil à Public Enemy, à des choses aussi vieilles que ça, dans la tradition. Mais il y a quelque chose en plus de ça, à mon avis, qui fait de ce disque un disque extraordinairement contemporain, qui vient s'inscrire dans la musique contemporaine telle qu'elle s'invente depuis des décennies aux Etats-Unis. Je me suis surpris à certains moments à penser à des albums de The Residents, à des univers musicaux qui n'ont rien à voir avec le rap parce qu'ils sont antérieurs, mais qui partagent avec ce genre de disques de rap l'envie d'inventer abstraitement d'autres manières de faire des collages et de faire des clins d'œil à d'autres traditions musicales. [...] Il y a quelque chose de très avant-garde dans ce disque."
La B.O du moment
Sylvain Bourmeau "C'est la B.O - déjà classique - du moment. [...] Le morceau Walking in Snow porte sur le meurtre d' Eric Garner en 2014, qui est historiquement lié, désormais, à celui, très récent, de George Floyd dont les derniers mots - "I can't breathe" - font écho aux derniers mots prononcés par Eric Garner. Il y a là une sorte d'hypertexte. Je pense qu'en mourant, George Floyd était conscient de s'inscrire dans cette histoire et ce qui est très troublant, c'est que le morceau a été enregistré, évidemment, avant sa mort et comporte cette phrase - "I can't breathe". [...] Run the Jewels est un groupe extraordinairement engagé et, sans vouloir réduire le disque à sa seule dimension politique, celle-ci occupe une place très importante."
Lucile Commeaux "Il y a quelque chose de très cinématographique dans l'album. J'ai l'impression que sa forme même est un peu construite comme un gros film, avec des effets de dramatisation. La musique joue aussi là dessus."
Romain de Becdelièvre "J'ai vraiment pris ce disque comme une espèce d'album qui dit "ça suffit les conneries" [...] et qui le fait sur le mode du clash : "on va vous envoyer plein de trucs dans la tronche", "rendez-vous compte que ce pays [les Etats-Unis] est dirigé par un ancien gérant de casino", etc... Et en sous-main, il y a une culture qui est du côté de la science-fiction, du feuilleton, du geek, et une mythologie hyper riche qui puise dans l'histoire américaine."
- RTJ4 de Run the Jewels est accessible gratuitement ici et également disponible sur les plateformes.
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