"Technoboss", portrait filmé chanté d'un VRP

Miguel Lobo Antunes dans "Technoboss"
Miguel Lobo Antunes dans "Technoboss" - © Shellac
Miguel Lobo Antunes dans "Technoboss" - © Shellac
Miguel Lobo Antunes dans "Technoboss" - © Shellac
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Lucile Commeaux, productrice adjointe de La Dispute, François Angelier, producteur de Mauvais Genres, et Antoine Guillot, producteur de Plan Large, débattent de "Technoboss" de João Nicolau, un film disponible en VOD et en salles virtuelles.

Lucile Commeaux, productrice adjointe de La Dispute, invite deux critiques pour discuter l'actualité culturelle dans une émission au format poche "faite maison". Au programme : cinéma, spectacle, série, opéra, bande-dessinée, etc... le tout accessible en ligne depuis chez soi. En quinze minutes : un sujet et un débat, pour une Dispute maison.

Aujourd'hui à notre sommaire : Technoboss, le nouveau long-métrage du réalisateur portugais João Nicolau disponible en VOD ( Shellac, UniversCine, Arte Boutique, Filmo TV, Canal+ VOD, Orange) et en salles virtuelles ( La 25e heure, La Toile).

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La retraite arrive bientôt pour Luís Rovisco, un directeur des ventes excentrique au moral inébranlable. Les chansons qu’il invente tous les jours résolvent à chaque fois les obstacles qu’il rencontre dans sa vie tumultueuse. Mais devant Lucinda, la réceptionniste de l’hôtel Almadrava, il se retrouve à chanter sur un air bien différent…

La filiation à l'écran

Antoine Guillot "Le film a un côté Aki Kaurismäki qui tient à une sorte d'absurde pince-sans-rire exprimé par des personnages un peu fatigués. Le protagoniste est plein d'allant, mais son corps dit le contraire, et c'est l'une des oppositions qui sont assez passionnantes dans le film. Jacques Demy est là aussi, car le personnage chante beaucoup. C'est un chanteur de voiture qui va provoquer une musique de film. Il y a toute une réflexion sur la musique intradiégétique et celle qui va accompagner l'action. Et enfin, Tati. Le protagoniste est un personnage dandy, un "Monsieur Hulot" de l'entreprise qui va dérégler plus ou moins le monde dans lequel il apparait."

Francois Angelier "Le héros lit Maigret, mais le personnage de Simenon que le film évoque est le protagoniste de La Fuite de Monsieur Monde (1944). Luís est un personnage qui est socialement apparemment assez encadré, qui a une activité très définie, qui a un mode de fonctionnement apparemment sans mystère. Et puis, brusquement, il se met à danser sur le fil, se met à délirer, à ne pas vraiment respecter les codes et le fonctionnement de l'entreprise et de la société. L'homme gris, le badaud, se met à péter les plombs. On trouve là un personnage simenonien, qui m'a été fort sympathique. C'est un personnage intéressant puisqu'il est assez anodin mais il a la figure fracassée, ce qui lui donne une profondeur de champ singulière puisqu'on ne sait pas ce qui lui est arrivé. On soupçonne un drame, et alors toute la légèreté, le côté sifflotant du personnage, deviennent inquiétants à la faveur de cette blessure faciale."

Enrayer la mécanique

François Angelier "Les appareils produits par l'entreprise de télésurveillance pour laquelle le personnage travaille commencent à ne plus fonctionner et, comme eux, le personnage se met à ne plus "marcher". [...] J'ai trouvé intéressant le jeu de miroir entre la perturbation du jeu social - à la fois familial, érotique et économique - et ces machines qui sont là pour incarner d'une manière prosaïque les perturbations que crée le personnage. [...] La question que pose ce film, c'est comment incarner l'ennui et la routine sans sombrer dans l'ennui. Et le personnage est là pour justement perturber un peu cette affaire. C'est véritablement le caillou, le grain de sable. Il a vraiment cette fonction."

Antoine Guillot "Je crois que l'ennui est presque programmé dans le film. On est dans cette vie répétitive qui est faite d'aires d'autoroutes, de bureaux, de tout ce qui n'est absolument pas séduisant mais qui est le quotidien du monde d'aujourd'hui. Je pense que le film veut, volontairement, nous plonger dans l'ennui. [...] Mais c'est un cinéma qui semble réinventer ses règles en permanence. De même que le personnage principal réinvente le monde en se mettant à chanter, en organisant, sans le vouloir forcément, le monde autour de lui, le film semble s'inventer sans arrêt, et donc invente sa propre narration. [...] Il affiche sa façon même d'être fabriqué, y compris dans les plans de studio les plus artisanaux. Je trouve ce chiasme permanent entre la haute technicité du monde d'aujourd'hui et cette façon très artisanale de la raconter assez passionnant."

Egalement disponible en ligne, à voir chez soi 

Ne croyez surtout pas que je hurle de Frank Beauvais, "une litanie totalement envoûtante" à voir sur UniversCine, FilmoTV, Orange ou Canal+ VOD

"Janvier 2016. L'histoire amoureuse qui m'avait amené dans le village d'Alsace où je vis est terminée depuis six mois. A 45 ans, je me retrouve désormais seul, sans voiture, sans emploi ni réelle perspective d'avenir, en plein cœur d'une nature luxuriante dont la proximité ne suffit pas à apaiser le désarroi profond dans lequel je suis plongé. La France, encore sous le choc des attentats de novembre, est en état d'urgence.
Je me sens impuissant, j'étouffe d'une rage contenue. Perdu, je visionne quatre à cinq films par jour. Je décide de restituer ce marasme, non pas en prenant la caméra mais en utilisant des plans issus du flot de films que je regarde."

Charlotte Garson, Thierry Chèze, Julien Gester et Arnaud Laporte en débattaient dans La Dispute du 27/09/2019

"Ne croyez surtout pas que je hurle" de Frank Beauvais (La Dispute du 27/09/2019)

14 min

Les Enfants d'Isadora de Damien Manivel, "un film sublime" à voir sur UniversCine, Arte Boutique, Orange ou Canal+ VOD

"Après la mort de ses deux enfants en avril 1913, la danseuse mythique Isadora Duncan a composé un solo intitulé La mère. Dans un geste d'une grande douceur, une mère y caresse et berce une dernière fois son enfant avant de le laisser partir. Un siècle plus tard, quatre femmes font la rencontre de cette danse."

Lucile Commeaux, Lily Bloom, Julien Gester et Arnaud Laporte en débattaient dans La Dispute du 22/11/2019 :

"Les Enfants d'Isadora" de Damien Manivel (La Dispute du 22/11/2019)

12 min

Toute une vie
1h 00
Les Chemins de la philosophie
53 min
Mauvais genres
2h 02

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