Arts plastiques :"C’est une belle leçon de transmission"

En haut à droite : Portrait d’un oriental, Louis Antoine Léon Riesener ; à gauche : Mohamed Bourouissa, Sans Titre, série Horse Day, 2017 Collages sur papier ; en bas : Caroline du Sud Série Porch Portraits, 1974
En haut à droite : Portrait d’un oriental, Louis Antoine Léon Riesener ; à gauche : Mohamed Bourouissa, Sans Titre, série Horse Day, 2017 Collages sur papier ; en bas : Caroline du Sud Série Porch Portraits, 1974 - RMN-Grand Palais - Mathieu Rabeau/Adagp/Susan Meiselas-Magnum Photos
En haut à droite : Portrait d’un oriental, Louis Antoine Léon Riesener ; à gauche : Mohamed Bourouissa, Sans Titre, série Horse Day, 2017 Collages sur papier ; en bas : Caroline du Sud Série Porch Portraits, 1974 - RMN-Grand Palais - Mathieu Rabeau/Adagp/Susan Meiselas-Magnum Photos
En haut à droite : Portrait d’un oriental, Louis Antoine Léon Riesener ; à gauche : Mohamed Bourouissa, Sans Titre, série Horse Day, 2017 Collages sur papier ; en bas : Caroline du Sud Série Porch Portraits, 1974 - RMN-Grand Palais - Mathieu Rabeau/Adagp/Susan Meiselas-Magnum Photos
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Ce soir dans la Dispute : deux expositions photographiques consacrées au travail de Susan Meiselas au Jeu de Paume et à Mohamed Bourouissa au musée d'Art moderne de la ville de Paris. Enfin, de la peinture avec "Imaginaires et représentations de l'Orient" au musée Eugène Delacroix.

Avec

Susan Meiselas - Médiations, au Jeu de Paume jusqu'au 20 mai

Présentation officielle : Cette rétrospective consacrée à la photographe américaine Susan Meiselas (1948, Baltimore) réunit une sélection d’œuvres des années 1970 à nos jours. Membre de Magnum Photos depuis 1976, Susan Meiselas questionne la pratique documentaire. Elle s’est fait connaître par ses images sur les zones de conflit en Amérique centrale dans les années 1970 et 1980, notamment grâce à la force de ses photographies couleur.
Couvrant de nombreux sujets et pays, de la guerre aux questions des droits de l’homme, de l’identité culturelle à l’industrie du sexe, elle utilise la photographie, le film, la vidéo et parfois des matériaux d’archives dans une volonté constante de construire des récits auxquels elle associe ses sujets en tant qu’acteurs.

L'exposition, la plus complète qui lui ait jamais été consacrée en France, met en évidence cette démarche unique de Susan Meiselas qui traverse les conflits dans le temps avec une approche personnelle autant que géopolitique et questionne le statut des images par rapport au contexte dans lequel elles sont perçues.

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Pour le Jeu de Paume, elle a créé une nouvelle œuvre, commencée en 2015 et inspirée par son engagement auprès de Multistory, association basée au Royaume-Uni. Cette dernière série réalisée dans un foyer pour femmes, A Room of Their Own, porte à nouveau sur le thème de la violence domestique, cette fois en Angleterre. L’installation comprend cinq récits en vidéo qui présentent les photographies de l’artiste, des témoignages de première main, des collages et des dessins.

Roseann sur la route pour Manhatten Beach, New York, 1978 Série Prince Street Girls, 1975-1990 Susan Meiselas
Roseann sur la route pour Manhatten Beach, New York, 1978 Série Prince Street Girls, 1975-1990 Susan Meiselas
- Susan Meiselas/Magnum Photos

L’exposition résume très bien le travail de Susan Meiselas dans lequel l’image ne se suffit pas à elle-même. Susan Meiselas est une personne essentielle non seulement dans la photographie mais aussi dans l’art contemporain. Stéphane Corréard

J’étais ravie de voir cette exposition, Susan Meiselas est une personne mythique dans le monde de la photographie. Cette rétrospective donne vraiment à voir l’évolution de son travail, comment l’appareil photo lui permet de d’aller vers les gens. Yasmine Youssi

Cette rétrospective montre très bien que le travail de Susan Meiselas est un travail sur le long terme, comment la signification d’une image varie selon son contexte de diffusion. Sandra Adam-Couralet

Imaginaires et représentations de l'Orient : question de regard, jusqu'au 2 avril au musée Eugène Delacroix (en partenariat avec la fondation Lilian Thuram)

Présentation officielle : La Fondation Lilian Thuram pour l’éducation contre le racisme et le musée national Eugène-Delacroix s’associent pour construire un projet singulier d’exposition et de médiation, offrant de présenter les oeuvres de la collection du musée de manière renouvelée. Un accrochage inédit de la collection du musée, dédié à l’Orient et à ses représentations, est proposé du 10 janvier au 2 avril 2018. Ce projet met en évidence les liens étroits entre les représentations artistiques et notre histoire contemporaine. Un parcours original dans les collections du musée Delacroix est ainsi mis en oeuvre, invitant à la discussion, aux débats, comme à la surprise esthétique et à la découverte. L’accrochage est l’occasion de rencontres, de conférences, destinées à tous les publics. Ces moments de partages et d’échanges offrent de poser un regard neuf sur les oeuvres, et invitent le public à une participation active.

Les femmes d'Alger, Fantin-Latour
Les femmes d'Alger, Fantin-Latour
- musée Eugène Delacroix

Il y a une justesse dans l’utilisation du double cartel : celui de Lilian Thuram mis en regard avec celui de l’histoire des arts. C’est une belle leçon de transmission. Sandra Adam-Couralet

J’ai été bluffé par la manière dont Lilian Thuram arrive à expliquer, à travers les cartels, combien les questions que pose Delacroix sont des questions toujours actuelles. Yasmine Youssi

Mohamed Bourouissa - Urban Riders, jusqu'au 22 avril au musée d'Art moderne de la ville de Paris

Présentation officielle : Le Musée d'Art moderne de la Ville de Paris consacre la première exposition institutionnelle en France à Mohamed Bourouissa. Remarqué dans les expositions prospectives Younger than Jesus au New Museum à New York (2009) et Dynasty au Palais de Tokyo et au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (2010), le plasticien franco-algérien, né à Blida en 1978, est aujourd'hui l'un des artistes majeurs de sa génération.

Dès les premières séries photographiques Périphérique (2005-2008) et Temps mort (2008) se dégagent les principes de son travail : l'observation de la société par ses marges et les pratiques collectives où la dimension humaine occupe une place centrale.  

L'exposition Urban Riders, s’articule autour du film Horse Day réalisé à Philadelphie, dans le quartier défavorisé de Strawberry Mansion, au Nord de la ville et dont la réalisation a marqué une étape décisive dans son évolution.  

Durant huit mois, le temps d’une résidence, il s’est intéressé aux écuries associatives de « Fletcher Street » qu’il a découvertes grâce aux images de Martha Camarillo, une photographe américaine. Territoire de réparation et de cristallisation des imaginaires, fondé par des cavaliers afro-américains, les écuries de « Fletcher Street » accueillent les jeunes adultes du quartier et offrent un refuge aux chevaux abandonnés. Sans pour autant documenter une réalité, l’artiste s’est emparé de l’histoire du lieu, de l’imagerie du cowboy et de la conquête des espaces.  

Au fil des mois, Mohamed Bourouissa s’est attaché à créer des conditions d’échange et de partage avec la communauté locale. Le film, de facture cinématographique, retrace ce projet. Il rend compte avec force d’une utopie urbaine. Fasciné par l’histoire de la représentation des cowboys noirs, il synthétise des questionnements récurrents : l’appropriation des territoires, le pouvoir, la transgression.  

Horse Day s'accompagne d'un corpus d’environ quatre-vingt pièces. Un ensemble  d’œuvres graphiques traduit la liberté et la richesse du langage plastique de l’artiste. Croquis sur le vif, dessins préparatoires, story-board du film, collages, encres, aquarelles relatent l’origine du projet et son élaboration. En regard de cet ensemble, sont présentés des portraits de cavaliers et les costumes des chevaux. Prolongeant la métaphore du « tuning » des éléments de carrosseries sont agencés et deviennent le support des images du film.  

Montré sous différentes versions notamment au Stedelijk Museum (Amsterdam) et à la Fondation Barnes (Philadelphie), l’exposition se réinvente au Musée d’Art moderne sous une forme amplifiée. À travers un programme de workshops invitant des artistes, Mohamed Bourouissa prolonge une réflexion sur  l'histoire collective et la représentation des identités.

Produit par Mobiles, Corinne Castel Avec le soutien du PMU
Produit par Mobiles, Corinne Castel Avec le soutien du PMU
- Courtesy de l’artiste et kamel mennour, Paris/London © Adagp, Paris, 2017

C’est un renversement du mythe du western. J’ai été ravi de retrouver une analogie avec le tuning et un bel échos à « Le Gauchisme de Park Avenue » de Tom Wolfe. Stéphane Corréard

Mohamed Bourouissa est un artiste que j’aime beaucoup, qui dans un mode très participatif révèle des choses vraiment intéressantes. Sandra Adam-Couralet

Je suis sortie de l’exposition en fureur, il n’y a aucune force visuelle. C’est habiller le vide avec des mots savants. Yasmine Youssi

Vos commentaires

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Interludes musicaux 

  • "Nuevo Vallenato" de Pajaro Canzani 
  • "A good horse" de The Cardigans
  • "Lignes et Plans" de Didier Goret 

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