

Aujourd'hui dans la Dispute nous évoquons : "Ellsworth Kelly" exposé au Centre Pompidou, "Musée Pouchkine : cinq cents ans de dessins de maîtres" et "Éclater les apparences" de Teo Hernandez. Le coup de cœur de Sarah Ihler-Meyer est dévolu à "Rosemarie Castoro - Wherein Lies the Space".
- Frédéric Bonnet Journaliste au Journal des Arts
- Ingrid Luquet-Gad Critique d'art (les inrocks...)
- Sarah Ihler-Meyer Critique d'art et commissaire d'exposition
"Ellsworth Kellly", jusqu'au 27 mai au centre Georges-Pompidou

Commissariat : Mnam/Cci, J-P Criqui
Présentation officielle : Cette exposition est consacrée au peintre américain Ellsworth Kelly.
Après Sam Francis, Soto et Pierre Soulages, le Musée national d’art moderne poursuit une série d’expositions où se succèdent quelques-uns des principaux représentants de l’abstraction contemporaine. Ellsworth Kelly est l’un d’eux. Il est de ces peintres américains qui eurent l’occasion, après la fin de la seconde guerre mondiale, de venir à Paris grâce au G.I. Bill.
« La forme de ma peinture est le contenu.
J’utilise soit un panneau, soit plusieurs : rectangles, courbes ou carrés. Les signes sur les panneaux m’intéressent moins que la « présence » des panneaux eux-mêmes. Dans Red, Yellow, Blue, les panneaux carrés sont les couleurs. C’est pour qu’ils durent éternellement dans le présent.
Les dessins de cette époque sont le résultat de l’observation exacte de la forme d’une feuille, d’une fleur ou d’un fruit. Rien n’est modifié ou ajouté : pas d’ombre, pas de signes sur la surface. Il n’y a là ni approximation de la chose vue, ni expression personnelle ou abstraction. Ils sont le résultat d’une observation impersonnelle de la forme.
Mon travail porte sur la structure.
Je n’ai jamais été intéressé par la picturalité (ou par ce que je définis comme telle), une écriture très personnelle, la présence de signes sur une toile.
Créer est avant tout une affaire d’honnêteté.
Ma première leçon fut de voir objectivement, d’effacer toute « signification » de la chose vue.
Alors seulement peut-on comprendre et sentir sa signification véritable. »
Ainsi s’exprime Ellsworth Kelly dans ses Notes (1969).
(...)
J’ai trouvé que c’était une vraie leçon d’histoire de l’art qui se concentre sur une espèce de chronophotographie d’un instant. On est à un moment fondamental tant de l’histoire de l’art que de la théorie des médias. Ingrid Luquet-Gad
Les tableaux de Kelly sont une véritable réflexion sur ce qu’est l’abstraction. S'ils ne représentent pas directement les apparences du monde extérieur, ils ne sont pas néanmoins coupés du réel. Sarah Ihler-Meyer
Cette exposition est un petit bijou, ciselée à la perfection, d’une taille très modeste et d’une richesse exceptionnelle. Peu d’expositions arrivent à montrer l’audace, l’efficacité, la perspicacité et la pertinence d’un artiste essentiel de l’histoire du XXe siècle dans un espace aussi réduit. Frédéric Bonnet
"Le Musée Pouchkine : cinq cents ans de dessins de maîtres" jusqu'au 12 mai à La Fondation Custodia

Commissariat : Mnam, Alfred Pacquement
**Présentation officielle : **Cette première grande rétrospective des œuvres graphiques du musée Pouchkine en France couvre les écoles européennes et russes, du XVe au XXe siècle. À travers une sélection de plus de 200 œuvres, le public pourra saisir la richesse de cette remarquable collection moscovite. Dürer, Véronèse, Rubens, Fragonard, Tiepolo, Friedrich, Kandinsky, Picasso, Matisse, Modigliani, Chagall ou encore Malevitch sont mis à l’honneur aux côtés de grands noms de l’impressionnisme et du postimpressionnisme : Renoir, Degas, Toulouse-Lautrec et Van Gogh.
Même si j’ai vu des oeuvres admirables et que l’on peut voir l’évolution du dessin sur une période considérable, je trouve que l’exposition manque singulièrement d’audace. Quand on s’approprie un tel fond de dessins, on se dit qu’on aurait pu essayer d’engager une réflexion sur ce qu’est une collection de cette ampleur là. Le principal écueil est l’accueil strictement chronologique. On n’a pas d’espace de respiration et cela devient, au bout d’un moment, un peu lassant. Eta au delà des oeuvres exposées, j’aurais aimé qu’on me parle davantage de la constitution de la collection. Frédéric Bonnet
On y voit un reflet du goût des riches collectionneurs en Russie. Je pense notamment que cela est très bien de découvrir Kandinsky par le dessin. C’est une manière très belle de rentrer dans le concret de son oeuvre. Toutefois, nous aurions pu souhaiter que la présentation du musée Pouchkine aille davantage piocher du côté de ce qui se passait en Russie à la même l’époque. Ingrid Luquet-Gad
A l’aune de son ambition, plutôt sage, l’exposition est plutôt réussie. Il y a un certain nombre de découvertes artistiques. C'est intéressant d'y voir une histoire des goûts et des commanditaires, ainsi qu'une évolution dans le statut et la conception du dessin. Sarah Ihler-Meyer
Il est vrai que c’est une sorte de catalogue qui nous ait proposé. Mais l’exposition pose la question de ce qu’est que la pratique du dessin pour les artistes. Elle est aussi un moyen de découvrir des artistes russes. Arnaud Laporte
"Éclater les apparences" de Teo Hernández, jusqu'au 27 avril à la Villa Vassilieff

Commissariat : Andrea Ancira
Présentation officielle : En février 2019, la Villa Vassilieff - Pernod Ricard Fellowship s’associe au Centre Pompidou pour inaugurer une exposition dédiée au cinéaste mexicain Teo Hernández sous le commissariat d’Andrea Ancira, première résidente du Pernod Ricard Fellowship, programme mené conjointement par la Villa Vassilieff et Pernod Ricard depuis 2016. A l’occasion de cette exposition, une sélection de films de l’artiste, rarement présentés au public, sera visible dans les espaces de la Villa Vassilieff. Cette exposition est conçue en partenariat et en complicité avec le Centre Pompidou et l’Institut Culturel Mexicain de Paris, qui présenteront également des expositions autour de Teo Hernández au printemps 2019. Une première version de cette exposition à eu lieu au printemps 2018 au Centro de la Imagen (Mexico) en partenariat avec Pernod-Ricard et le Centre Pompidou. (...)
Il faut vraiment aller voir cette exposition : on a la fois affaire à un cinéma des sensations et à un cinéma de la déconstruction. Frédéric Bonnet
L’enjeu de la Villa Vassilief est de montrer des artistes qui ont été un peu oubliés et en marge de l’histoire officielle. Il me semble que lorsque l’on connaît un peu le cinéma expérimental, et en particulier celui de son aîné Jonas Mekas, il est un peu difficile, de prime abord, de voir quels sont sa singularité et son apport, et de ne pas le considérer comme un artiste un peu satellite. Son cinéma use de tous les procédés caractéristiques du cinéma expérimental qui consiste essentiellement à s’affranchir d’une logique narrative. Tous ces procédés sont parfois poussés à un tel point que cela devient caricatural. Sarah Ihler-Meyer
Nous ne sommes pas du tout dans une rétrospective mais dans une exposition qui se pose plutôt la question de comment exposer la matière de Teo Hernández, et que lui-même n’aurait pas forcément voulu voir sous la forme d’une exposition. Ingrid Luquet-Gad
>> LE COUP DE CŒUR DE SARAH IHLER-MEYER : "Rosemarie Castoro -Wherein Lies the Space", jusqu'au 30 mars à la Galerie Thaddaeus Ropac
Présentation officielle : Après sa première grande rétrospective européenne l'an dernier au Museu d'Art Contemporani de Barcelona (MACBA), la Galerie Thaddaeus Ropac a le plaisir de présenter la première exposition personnelle de Rosemarie Castoro (1939-2015), artiste américaine pionnière de l’art minimal, dans sa galerie du Marais. Coïncidant avec le 80e anniversaire de la naissance de l'artiste, l'exposition aborde toutes les facettes de sa pratique multidisciplinaire depuis le milieu des années 1960 jusqu’au milieu des années 1980. À travers une sélection d’oeuvres emblématiques, cette exposition entend rendre compte de la contribution essentielle apportée par Rosemarie Castoro au développement de la peinture abstraite, de la sculpture, de l’art conceptuel, de la poésie concrète et de la performance. De ses premières peintures, dont Frank Stella disait qu’elles reflètent la sensibilité d’une coloriste exceptionnelle à ses œuvres murales monochromes et ses grandes sculptures organiques qui sont devenues sa marque de fabrique, l'œuvre de Castoro - longtemps éclipsée par celle de ses pairs masculins - est une redécouverte pour le public d’aujourd’hui. (...)
L’exposition permet de revenir sur l’ensemble du parcours de Rosemarie Castoro avec des peintures des années 1960 qui relèvent d’une forme d’abstraction minimaliste, des photographies de ses premières performances, des poésies et des sculptures des années 1970-1980 où elle embarque le minimalisme sur une voix surréaliste. Ce que je trouve remarquable dans son travail est de voir à quel point il rentre en échos avec certains artistes contemporains. Sarah Ihler-Meyer
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