Arts plastiques : Franz Marc et August Macke, "un face-à-face passionnant mais aussi un peu frustrant"

Franz Marc © Albright-Knox Art Gallery Dist RMN-Grand Palais / IMAGE AKAG, "Rouge" © Adagp, Paris, 2019 /  State russian museum, St. Petersburg et Rodchenko & Stepanova Archive, T. Ungerer © Image: DR
Franz Marc © Albright-Knox Art Gallery Dist RMN-Grand Palais / IMAGE AKAG, "Rouge" © Adagp, Paris, 2019 /  State russian museum, St. Petersburg et Rodchenko & Stepanova Archive, T. Ungerer © Image: DR
Franz Marc © Albright-Knox Art Gallery Dist RMN-Grand Palais / IMAGE AKAG, "Rouge" © Adagp, Paris, 2019 / State russian museum, St. Petersburg et Rodchenko & Stepanova Archive, T. Ungerer © Image: DR
Franz Marc © Albright-Knox Art Gallery Dist RMN-Grand Palais / IMAGE AKAG, "Rouge" © Adagp, Paris, 2019 / State russian museum, St. Petersburg et Rodchenko & Stepanova Archive, T. Ungerer © Image: DR
Publicité

Au sommaire de cette Dispute arts plastiques : "Rouge. Art et utopie au pays des Soviets" au Grand Palais, "Franz Marc et August Macke. 1909-1914" au musée d'Orsay et "Tomi Ungerer - En attendant" au Centre Culturel Irlandais. Enfin, un coup de coeur de Stéphane Corréard.

Avec
  • Ingrid Luquet-Gad Critique d'art (les inrocks...)
  • Stéphane Corréard Critique d'art, directeur du salon Galeristes, participe à La Dispute sur France Culture, signataire de la Tribune “Non au «cadeau» de Jeff Koons” dans Libération
  • Corinne Rondeau Maître de conférences en esthétique et sciences de l’art à l’Université de Nîmes et critique d'art

"Rouge. Art et utopie au pays des Soviets" jusqu'au 1er juillet au Grand Palais

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Présentation officielle : L’exposition Rouge. Art et utopie au pays des Soviets présente un ensemble de plus de 400 œuvres conçues dans un contexte social et politique particulier. Son parcours chronologique commence en 1917 avec la révolution d’Octobre et se termine en 1953, année de la mort de Staline.
Elle interroge la manière dont le projet de société communiste a engendré des formes d’art spécifiques. Des années 1920, marquées par un grand nombre de propositions d’avant-garde, aux années 1930 qui voient l’affirmation d’un dogme esthétique, le parcours aborde tous les domaines des arts visuels : peinture, sculpture, architecture, photographie, cinéma, design, arts graphiques avec des œuvres, pour la plupart jamais montrées en France.

L'avis des critiques : 

Publicité

Une belle exposition de culture visuelle mais il ne faut pas s’attendre à y trouver des chefs-d’œuvre. C’est une démonstration assez honnête de l’art pendant cette période. Ingrid Luquet-Gad

Cette exposition a la sobriété de son temps. Le parcours est parfaitement ordonné et clair. Il n’y a pas beaucoup de chef-d’oeuvre. C’est un beau trajet entre la révolution artistique et son opposition qui est l’idéologie soviétique. Corinne Rondeau

"Franz Marc et August Macke. L'aventure du cavalier bleu" jusqu'au 17 juin au musée de l'Orangerie

Franz Marc, Les Loups (guerre balkanique), 1913 © Albright-Knox Art Gallery, Dist. RMN-Grand Palais / Image AKAG
Franz Marc, Les Loups (guerre balkanique), 1913 © Albright-Knox Art Gallery, Dist. RMN-Grand Palais / Image AKAG

Présentation officielle : Cette exposition présente deux figures majeures de l’expressionnisme allemand et du mouvement Der Blaue Reiter [Le Cavalier bleu], Franz Marc (1880-1916) et August Macke (1887-1914). Dès 1910, ces artistes nouent une amitié portée par leur intérêt commun pour l’art français et plus particulièrement, pour Cézanne, Van Gogh, Gauguin et le fauvisme, qu’ils découvrent lors de leur séjour à Paris. Tous deux expriment dans leurs premiers tableaux, souvent peints en plein-air, une même fascination spirituelle pour le paysage et la nature.

L'avis des critiques :

C’est un face-à-face émouvant, passionnant mais aussi un peu frustrant. Ce n’est pas l’exposition elle-même qui est frustrante mais finalement ces parcours artistiques extrêmement courts. Le fait qu’ils n’aient pas atteint leur maturité artistique est à la fois la force et la faiblesse de cette exposition. Stéphane Corréard 

C’est une exposition qui montre un moment d’effervescence où l’on n'a pas le temps de rentrer dans un propos démonstratif et didactique et qui est absolument réjouissante. Ingrid Luquet-Gad

C’est une exposition d’une très grande sobriété. L’accrochage est d’une justesse assez rare. L’économie mise dans cet exercice rend justice aux travaux de ces deux jeunes artistes. Corinne Rondeau

"Tomi Ungerer - En attendant" jusqu'au 5 juillet au Centre Culturel Irlandais

Tomi Ungerer - En attendant Collage - papier sur papier / carton, 70 x 50cm © Image: DR
Tomi Ungerer - En attendant Collage - papier sur papier / carton, 70 x 50cm © Image: DR

Présentation officielle : Né en Alsace en 1931, Tomi Ungerer a 8 ans lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Son expérience de la guerre et de l’occupation - des années « absurdes et tragiques » - vont profondément marquer sa vision et son œuvre ; celle-ci se caractérise par une aversion envers toute forme de violence, tout préjugé, injustice ou fanatisme. L’artiste aux 140 livres et 40000 croquis affirmait se tourner davantage vers le collage ces dernières années. Cette exposition, empreinte d’une irrévérence et d’un humour tout à fait beckettiens, démontre son approche de sujets tels que la religion ou la démesure de la vie contemporaine. Comme le dit la devise de l’artiste : « Expect the unexpected » !

En parallèle, la Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois présentera « Overdose », une exposition d’œuvres de Tomi Ungerer autour du thème de l’excès des années 60 à nos jours. L'exposition est jusqu’au samedi 25 mai.

L'avis des critiques :

J’ai trouvé que c’était assez simpliste. On sent une grande pratique de l’image et qu’il a été habitué très vite à travailler dans la presse. Mais je pense que ce sont des oeuvres qu’il faut recontextualiser dans le sein d’une carrière beaucoup plus vaste. Ingrid Luquet-Gad

On peut évidemment penser à d’autres grands collagistes néanmoins Tomi Ungerer utilise la photocopie et cette répétition donne une certaine originalité, une esthétique de la scansion assez personnelle.  Comme Beckett, ce sont des oeuvres profondément marquées par le pessimisme et l’humour. Stéphane Corréard 

>> LE COUP DE CŒUR DE STÉPHANE CORRÉARD : “A CookBook” de Dorothy Iannone (JRP Edition)

"A CookBook" de Dorotyh Iannone (© Les presses du réel)
"A CookBook" de Dorotyh Iannone (© Les presses du réel)

Présentation de l'éditeur : Réalisé en 1969 alors que Dorothy Iannone vivait avec l'artiste suisse Dieter Roth,  CookBook est un parfait exemple de la façon dont Iannone associe vie quotidienne, créativité et réflexion, culminant ici dans ce livre de recettes à fortes charges érotique et introspective. Densément décorées de dessins à motifs aux couleurs vives, les pages du Cookbook présentent des recettes où se mêlent des pensées personnelles, révélant l'intimité de l'artiste entre les listes d'ingrédients, et constituant son autoportrait en cuisinière et amante. Fac-similé de l'original de 1969, cette édition parait avec une jaquette spécialement conçue par Dorothy Iannone.

Elle partage avec Niki de Saint Phalle un univers coloré de couleurs joyeuses peuplé de personnages sexués. Il y a une forte dimension autobiographique très narrative qui raconte souvent les heurs et malheurs d’une femme des années 1960 avec un point de vue féministe très original. Stéphane Corréard 

Extraits sonores de l'émission : 

  • "Rouge !  Art et utopie au pays des Soviets" : début introductif du DVD « Rouge ! » sur l’exposition, de Pierre-Henri Gibert (INA, Rmn-Grand Palais, Arte)  
  • "Franz Marc et August Macke" : "10 midi", Four Tet 
  • "Tomi Ungerer": extrait de "A voix nue" , première diffusion le 09/01/2012, Ungerer parle de son style et comment il se renouvelle… 

♪ Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records).

L'équipe