Arts plastiques : Georges Dorignac, corps et âmes, "il annonce le néo-classicisme de Picasso et Derain"

"Jean-Claude.1" © Jérôme Zonder, "Femme nue accroupie" de  Georges Dorignac, "L'Eléphant" de Gilles Aillaud © Centre Pompidou
"Jean-Claude.1" © Jérôme Zonder, "Femme nue accroupie" de  Georges Dorignac, "L'Eléphant" de Gilles Aillaud © Centre Pompidou
"Jean-Claude.1" © Jérôme Zonder, "Femme nue accroupie" de Georges Dorignac, "L'Eléphant" de Gilles Aillaud © Centre Pompidou
"Jean-Claude.1" © Jérôme Zonder, "Femme nue accroupie" de Georges Dorignac, "L'Eléphant" de Gilles Aillaud © Centre Pompidou
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Au sommaire de cette Dispute arts plastiques : “Préhistoire, une énigme moderne” au Centre Pompidou, "Georges Dorignac, corps et âmes” au musée de Montmartre et “Jérôme Zonder. Portraits” aux Beaux-Arts de Paris. Enfin, un coup de coeur d'Anaël Pigeat.

Avec
  • Stéphane Corréard Critique d'art, directeur du salon Galeristes, participe à La Dispute sur France Culture, signataire de la Tribune “Non au «cadeau» de Jeff Koons” dans Libération
  • Corinne Rondeau Maître de conférences en esthétique et sciences de l’art à l’Université de Nîmes et critique d'art
  • Anaël Pigeat Editor-at-large du mensuel The Art Newspaper édition française, critique d’art et journaliste à Paris Match, productrice de documentaires sur France-Culture, ancienne critique à La Dispute sur France Culture

“Préhistoire, une énigme moderne” jusqu’au 16 septembre au Centre Pompidou 

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Présentation officielle : Voyagez dans une histoire de regards et de fascination, en présence d’icônes préhistoriques, modernes et contemporaines ! Du Mammouth de la Madeleine à Dove Allouche en passant par Louise Bourgeois, cette exposition originale met en lumière le lien qui unit la préhistoire à l’art moderne et contemporain.
Au cours d’un parcours chronologique, découvrez comment les artistes et la société ont subi l’attrait des origines pendant la modernité, cédant à une vision fantasmée de ce qui était avant l’histoire. Cette véritable machine à remuer le temps n’a cessé de modeler les horizons mentaux de la modernité et de fournir des modèles concrets pour des expérimentations de tous ordres. 

L’exposition a été réalisée en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle – Musée de l’Homme, le Musée d’archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye et le Musée national de Préhistoire.

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L'avis des critiques : 

Une exposition à voir absolument. La réunion du musée et des chercheurs est une matière à remettre les objets en jeu dans d’autres types de relations que simplement l’exposition. Il y a un vrai sens de l’exposition. Un travail formidable a été fait en terme d’idée, de conception, de scénographie. Corinne Rondeau

Toute la réflexion menée sur le temps me semble absolument remarquable. (…) Il y a également un certain nombre de fils tirés dans l’exposition, parfois dissonants et contradictoires, mais qui sont souvent très originaux. Anaël Pigeat

L’exposition est d’une grande richesse. Elle sollicite de multiples façons des œuvres qui sont parfois des plus émouvantes. Le dialogue entre universitaires, historiens et historiens d’art fonctionne à plein. Arnaud Laporte

Il y a deux expositions en une. La première partie moderne est remarquable. Mais la deuxième partie contemporaine m’a laissé pantois. Il y a des choix d’oeuvres contestables. L’alchimie entre conservateurs et chercheurs fonctionne par moment mais parfois l’exposition est trop hétérogène. Chacun semble avoir fait des choix qui se juxtaposent. Stéphane Corréard

"Georges Dorignac, corps et âmes” jusqu’au 8 septembre au musée de Montmartre

Commissariat : Marie-Claire Mansencal et Saskia Ooms

Présentation officielle : Dorignac débute sa carrière avec une œuvre d’inspiration impressionniste et pointilliste. Millet, Signac ou Seurat figurent parmi ses maîtres. Il s’installe en 1901 à Montmartre et investit vers 1910 la cité des artistes de La Ruche où il est très lié à Modigliani et Soutine. Participant à l’effervescence cosmopolite de l’Ecole de Paris sans pour autant y appartenir, il emprunte une voie singulière et indépendante, en puisant son inspiration dans l’art roman, oriental ou médiéval.

Rassemblant près de 80 œuvres dont la moitié n’a encore jamais été présentée au grand public, l’exposition dévoilera la variété des styles et des techniques de l’artiste et sa maîtrise éblouissante du trait, qui font de l’œuvre de Dorignac un ensemble singulier et d’une esthétique rare. L'exposition mettra notamment en lumière ses saisissantes feuilles « au noir » qui firent sa réputation. D’une puissance expressive remarquable, cette série de dessins au modelé contrasté fut accueillie avec enthousiasme par les artistes, la critique et les collectionneurs de l’époque. « Dorignac sculpte ses dessins » déclara Rodin.

L'avis des critiques : 

Une découverte réjouissante. Je pense que, quelque part, Dorignac annonce le néo-classicisme de Picasso et Derain. Stéphane Corréard 

La série des « têtes noires » est à voir. Il y a une vraie singularité dans ce travail. 

La série noire rappelle les dessins d’Henry Moore et annonce déjà quelque chose de ce Moyen-Age et de l’Orient qui vont passer dans les décors sacrés(...) Je me réjouis d’avoir vu cette série extraordinaire. Corinne Rondeau

“Jérôme Zonder. Portraits” jusqu’au 29 juin aux Beaux-Arts de Paris 

Jérôme Zonder , "Jean-Claude.1", Graphite et fusain sur papier, 2019
Jérôme Zonder , "Jean-Claude.1", Graphite et fusain sur papier, 2019

Commissariat : Emmanuelle Brugerolles

Présentation officielle : Les collections et l'enseignement du dessin contribuent à la réputation des Beaux-Arts de Paris . Au printemps, le cabinet des dessins inaugure un nouveau cycle consacré aux artistes diplômés de l'école qui s’imposent sur la scène internationale. En 2019, Jérôme Zonder est à l'honneur. Il connaît un vif succès auprès du public pour son approche renouvelée dans le domaine du dessin. 

C’est le portrait que Jérôme Zonder a voulu explorer, en regard de deux œuvres de la collection : le Portrait d’Henri Regnault de Thomas Couture, récente acquisition, et le Portrait de Pierre Gillet de Hyacinthe Rigaud. Dix-huit portraits dont trois de dimensions monumentales prennent place sur les cimaises du cabinet des dessins avec pour titre les prénoms correspondant aux modèles, sans oublier bien sûr celui de l’artiste, lorsqu’il s’agit d’un autoportrait.

L'avis des critiques : 

Le résultat est photographique et virtuose. (…) Mais c’est une série extrêmement académique dans une école qui, elle-même, a une certaine tendance à l’académisme. Stéphane Corréard 

J’ai été désappointée par cette exposition. Je regrette qu’il n’y ait pas la radicalité du travail de Zonder à cause de l’espace d’accrochage. Corinne Rondeau

Le dialogue ne s’établit pas vraiment entre le travail de Jérôme Zonder et les deux oeuvres issues de la collection des Beaux-Arts de Paris, à l’origine du projet de cette exposition. Anaël Pigeat

LE COUP DE COEUR D'ANAEL PIGEAT : “Contrepoint contemporain / Alex Katz. Homage to Monet”, jusqu’au 2 septembre au Musée de l’Orangerie

© Alex Katz, 2019. Photo: Paul Takeuchi, Adagp, Paris, 2019
© Alex Katz, 2019. Photo: Paul Takeuchi, Adagp, Paris, 2019

Présentation officielle : Installé à New York, il travaille durant l’été dans son atelier en pleine nature dans le Maine, à proximité d’un étang planté de nénuphars. Ce motif lui inspire à partir de 2009 une série de peintures en hommage aux Nymphéas de Monet qu’il découvre au musée de l’Orangerie vers 1965. Tableaux de maturité, ces paysages d’eau sombres, compositions de formes colorées flottant à la surface, s’imposent comme une réponse mûrie, complexe, étonnamment puissante, à l’oeuvre du maître de Giverny : "J’ai regardé ces nénuphars sur l’étang dans le Maine depuis plus de cinquante ans mais je n’ai jamais osé les peindre à cause de Monet. Mais je me disais tu le feras un jour et je l’ai fait."

En visitant cette exposition, on a l’impression de participer à la conversation d’Alex Katz avec l’histoire de l’art,  Monet, Manet, Degas et Pollock. C'est une exposition succincte et intense, un petit pèlerinage qu'il ne faut pas rater. Anaël Pigeat

Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records).

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