

Au sommaire de cette Dispute arts plastiques : "Homère" au musée du Louvre-Lens jusqu'au 22 juillet, "Chicago : foyer d'art brut" jusqu'au 2 août à la Halle Saint-Pierre et un Petit Salon. Enfin, un coup de coeur pour l’exposition consacrée à Lucie Stahl à la galerie Freedman Fitzpatrick.
Fabrice Bousteau (Directeur de Beaux-Arts magazine), Sally Bonn (Auteure, critique et Maître de conférence en esthétique à l'Université d'Amiens), Sarah Ihler-Meyer (Critique d'art et commissaire d'exposition indépendante).
"Homère" au musée du Louvre-Lens jusqu'au 22 juillet

Commissariat d'exposition : Alexandre Farnoux, Vincent Pomarède, Luc Piralla et Alain Jaubert.
Présentation officielle : Après un prélude consacré aux dieux de l’Olympe et à la Muse qu’invoque Homère, l’exposition part à la découverte du « prince des poètes », dont l’existence même est discutée. Elle explore aussi les phénomènes d’« homéromanie », qui ont marqué la science archéologique et inspiré des œuvres ou des comportements, suivant une imitation homérique d’une grande fécondité, jusque dans la vie quotidienne. L’exposition fait ensuite revivre les principaux héros et récits de l’Iliade et de l’Odyssée. Objets archéologiques et œuvres modernes évoquent ainsi la manière dont ces épopées ont été mises en images, avec une rare constance mais avec des variations selon les époques, qui relèvent d’une histoire du goût.
Le parcours revient également sur les plus célèbres scènes de la guerre de Troie, appartenant à d’autres poèmes aujourd’hui disparus mais qu’on lisait encore dans l’Antiquité. Elles révèlent la profusion de la matière épique antique et le miracle que constitue la conservation des œuvres d’Homère.
L'avis des critiques :
Une belle exposition, riche, qui travaille habilement à déconstruire la figure du poète. Sally Bonn
J’ai été ravi par cette exposition. Je la trouve très pédagogique. Le propos est assez intéressant de vouloir traverser toutes les époques avec, évidemment, une période plus développée qu’est le XIXe siècle, et une faiblesse sur le contemporain. Fabrice Bousteau
Une exposition très scolaire, littérale, avec pas beaucoup d’enjeux, qui ressemblent un peu à un livre d’histoire illustré. (...) Il n y’ a aucune mise en perspective historique, sociale ou économique de ces récits homériques porteurs de valeurs culturelles. Ils sont présentés comme des sortes d’invariants qui traverseraient les époques de manière égale. Sarah Ihler-Meyer
"Chicago : foyer d'art brut" jusqu'au 2 août à la Halle Saint-Pierre

Commissariat d'exposition : Martine Lusardy
Présentation officielle : La Halle Saint Pierre présente Chicago : foyer d’art brut, une exposition exceptionnelle conçue par INTUIT - musée de Chicago dédié à l’art outsider et intuitif - faisant honneur à dix artistes ayant vécu de manière inventive et ayant enrichi la ville de Chicago, incommensurablement, avec des œuvres d’art d’une grande originalité.
L'avis des critiques :
C'est une exposition bien conçue qui permet, pour des non-spécialistes dont je fais partie, de découvrir beaucoup d’artistes. (...) Sur le fond comme sur la forme, c’est une exposition plutôt réussie. Sarah Ihler-Meyer
Une impression de bric-à-brac revendiqué. (...) Dans ce panorama, les artistes réunis ont des aspirations, des questionnements qui n’ont strictement rien à voir. Ce collage-là pose un petit peu problème. Sally Bonn
Tous les artistes qui sont présents dans cette exposition, à part deux exceptions, sont des retraités amateurs d’art. On ne peut pas mettre au même niveau, pour remplir une exposition, l’art brut, l’art outsider et le folk art. Fabrice Bousteau
>> LE PETIT SALON DE LUCILE COMMEAUX : Est-il possible de considérer l’Atelier des Lumières comme un lieu d’art comme un autre ?
L'avis des critiques :
Le travail de l'Atelier des Lumières contribue très largement à démocratiser la culture. Je pense que cela entraîne les gens dans les musées. C’est un spectacle plutôt agréable somme toute. Fabrice Bousteau
Plutôt que de l’art numérique, il me semble que c’est de l'art numérisé. C’est très grandiloquent et spectaculaire. Se pose la question de la recomposition historique de l'oeuvre d'un artiste et sa lecture. (...) Le dispositif peut être intéressant en soi. La question est d’essayer d’inviter à une expérience de la peinture alors que c’est absolument l’inverse qui est proposé. Sally Bonn
A la question de savoir s'il est bien de transposer des oeuvres d’art dans ce type de dispositif, a priori, pourquoi pas. (...) Tout dépend de l’artiste et de l’oeuvre. Il me semble que, pour les estampes japonaises, cela ne fonctionne pas trop mal car ce sont des œuvres très graphiques et facilement détourables. Pour ce qui est de Van Gogh, c’est irrespectueux. Les figures sont mal détourées, floues, on ne voit pas la touche, la matière. Néanmoins, il me semblerait plus intéressant d’inviter des artistes qui produisent des oeuvres numériques à proprement parler. Sarah Ihler-Meyer
>> LE COUP DE COEUR DE SARAH IHLER MEYER pour l’exposition consacrée à Lucie Stahl jusqu’au 18 mai à la galerie Freedman Fitzpatrick

Galerie Freedman Fitzpatrick, 8 rue Saint-Bon, 75004 Paris
En produisant ces sortes de corps machines, Lucie Stahl détourne des instruments de la domination pour en faire des outils d’empowerment dans une sorte de cyber-féminisme qui n’aurait rien d’écologique et qui est vraiment chargé d’un humour assez cinglant. Sarah Ihler-Meyer
♪ Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records).
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