La Dispute sera dédiée aux arts plastiques ce soir. Avec, à notre affiche : la rétrospective consacrée à Georg Baselitz à la Fondation Beyeler, l'exposition des œuvres d'Anne Collier au FRAC NR et l'exposition "La folie en tête: aux racines de l'art brut" à la Maison Victor Hugo.
- Frédéric Bonnet Journaliste au Journal des Arts
- Corinne Rondeau Maître de conférences en esthétique et sciences de l’art à l’Université de Nîmes et critique d'art
- Florian Gaité Docteur en philosophie, enseignant à l'Ecole supérieure d'art d'Aix-en-Provence
Rétrospective consacrée à Georg Baselitz, jusqu'au 29 avril à la Fondation Beyeler
Présentation officielle :
Georg Baselitz (1938) compte parmi les artistes les plus remarquables de notre temps. À l’occasion du 80ème anniversaire de Baselitz, la Fondation Beyeler consacre au peintre, graphiste et sculpteur allemand une vaste exposition conçue en étroite collaboration avec l’artiste. Cette rétrospective ciblée réunira plusieurs des peintures et sculptures les plus importantes crées par Baselitz au cours des six dernières décennies. Des œuvres puissantes, poignantes, issues de toutes les périodes créatrices révèlent l’envergure exceptionnelle de ce grand artiste.
Baselitz est l’un des rares artistes contemporains profondément enraciné dans l’histoire de la peinture européenne et américaine. Il est considéré comme l’inventeur d’un langage iconographique figuratif qui s’appuie sur un riche répertoire d’éléments stylistiques. Ses créations picturales acquièrent cependant une signification contradictoire et ambivalente. L’univers pictural de Baselitz s’articule comme un palais des glaces dans lequel ses propres images tirées du souvenir ou de l’imagination et empreintes de modèles historiques et artistiques se fondent dans de nouvelles compositions picturales. Des œuvres poignantes issues de toutes les périodes créatrices de l’artiste et exposées à l’occasion de la rétrospective révèleront toute la richesse significative et stylistique de sa production artistique. Des œuvres-clés exemplaires réalisées dans les années 60 telle que les «Héros» et les tableaux «fractures» seront également présentées à la Fondation Beyeler, ainsi que les motifs picturaux tête en bas, qui ont fait la renommée de Baselitz dans les années 70 et 80. Parmi les sculptures en bois de grand format, on pourra voir le premier travail en bois sculpté et peint par Baselitz qui, en 1980, déclencha un scandale politicoculturel à la Biennale de Venise. Les peintures de la série Remix ainsi que des œuvres récentes complètent la vision de l’un des artistes les plus excentriques des XXe et XXIe siècles. L’exposition rétrospective donnera à voir quatre vingtaines de peintures et une dizaine de sculptures réalisées entre 1959 et 2017, issues de prêts confiés par des institutions renommées et collections privées en Europe et aux États-Unis.
Cette exposition est organisée en collaboration avec le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden de Washington, D. C., où elle y sera ensuite montrée sous une autre forme. Parallèlement à l’exposition de la Fondation Beyeler, le Kunstmuseum Basel exposera des œuvres sur papier de Georg Baselitz.
Ce qui m’a intéressé c’est comment Georg Baselitz a cherché tout au long de son parcours à construire de la peinture, en sortant de l’abstraction sans entrer dans la figuration. Frédéric Bonnet
Georg Baselitz ne croit plus à la transcendance, c’est un artiste qui refuse l’élévation. Il y a alors l’impression d’une assise puissante et robuste dans ses œuvres, une forme d’anti-héroïsme assez séduisante. Florian Gaité
Dès le début c’est boueux, on sent qu’il y a de l’impulsion, l’envie de capter l’œil. J’ai eu la sensation que Georg Baselitz est le circuit qui va de la vanité au memento mori. Il y a quelque chose de testamentaire dans cette rétrospective. Corinne Rondeau
Exposition consacrée à Anne Collier, jusqu'au 25 mars au FRAC Normandie Rouen
Première monographie de l'artiste américaine Anne Collier dans une institution française. Ses œuvres conçues à partir de photographies trouvées (magazine, pochette de disque, carte postale..) questionnent le regard porté par et sur les femmes.
Photographe phare de la scène américaine, Anne Collier (née en 1970 à Los Angeles) développe depuis les années 2000 un travail singulier sur le médium photographique dont elle dissèque, de manière quasi clinique, l’imagerie, les codes, les supports, les techniques. Pour ce faire, elle utilise des objets ou des photographies trouvées dans des manuels, sur des calendriers, des posters, des pochettes de disques, des couvertures de magazine, des cartes postales qu’elle photographie à nouveau selon des techniques propres à la photographie commerciale ou de studio. Ces illustrations qui témoignent de l’intérêt de l’artiste pour les médias de masse et la culture populaire des années 1960, 70 et 80 prennent leur source dans l’ère pré-digitale.
J’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir cette artiste, qui ici interroge le choix de la photographie comme dispositif. Elle parvient à genrer la question de l’appareil qui peut être autant un instrument de domination que d’émancipation. Florian Gaité
Ces rapports cliniques aux images sont une façon de recadrer les choses déjà cadrées. Il y a un rapport aux larmes presque Proustien, comme une manière de rapporter du désir. Corinne Rondeau
La perfection de l’image tient aux imperfections contenues dans celle-ci. On est presque face à une nouvelle forme de nature mortes, puisque ce sont ici des photos d’image. Frédéric Bonnet
"La folie en tête. Aux racines de l'art brut", jusqu'au 18 mars à la Maison Victor Hugo
Présentation officielle :
Comme pour Entrée des médiums, en 2012, en s’ancrant dans la vie de Victor Hugo – la folie qui frappe son frère Eugène et sa fille Adèle –, l’exposition propose d’explorer la constitution d’un nouveau territoire de l’art. C'est l'occasion de présenter des collections d’œuvres d'internés constitués au cours du XIXe siècle par 4 psychiatres qui ont récupéré souvent en cachette, les œuvres des internés qu'ils suscitent parfois à des fins "d’art-thérapie".
Ils en seront les premiers collectionneurs, les premiers "critiques", leur souci de diagnostic et d’étude s’ouvrent sur la conscience. Refusant l’imagerie de la folie et sa mise en spectacle des troubles mentaux, l’exposition entend ne montrer que l’œuvre des malades et leur rendre hommage, en tant qu’artistes, comme elle rend aussi hommage aux psychiatres. Le parcours de visite, organisé de façon chronologique à travers quatre grandes collections européennes, met en lumière les œuvres les plus anciennes et peu ou pas vues en France.
On peut effectivement voir des typologies de l’art brut réapparaître. Ce qui m’a surpris c’est la collection écossaise du Dr Browne, il y a quelque chose d’une époque, d’un certain romantisme. J’ai été en revanche très séduite par le Voyageur français ! C’est absolument génial. Corinne Rondeau
Cette exposition ressemble à toutes celles que j’ai pu voir sur ce sujet… Frédéric Bonnet
Programmation musicale :
♪ Therafter - Stéphane Aubert
♪ Raindrops - Lyonel Bauchet
♪ Mysterious holes - André Absa-Luc
Vos commentaires :
Avant et pendant l'émission, réagissez et donnez votre avis sur le compte Twitter et la page Facebook de la Dispute.
L'équipe
- Production
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Production déléguée
- Chronique
- Chronique
- Production déléguée
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Collaboration
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Collaboration
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Réalisation
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Chronique
- Collaboration
- Chronique
- Chronique