Ce soir sur France Culture, La Dispute, présentée par Antoine Guillot, portera sur l’actualité cinématographique avec les critiques suivants:
Florence Ben Sadoun journaliste à Elle
Emmanuel Burdeau de Mediapart
**Jean-Baptiste Thoret ** de Charlie Hebdo
Sur les films suivants:
*-La Belle Endormie, * de Marco Bellocchio

Le 23 novembre 2008, une décision de justice secoue et divise l’Italie. Elle autorise le père d’Eluana Englaro à interrompre l’alimentation artificielle qui la maintient en vie, dans le coma, depuis 17 ans. Pro et anti euthanasie s’affrontent violemment, la majorité berlusconienne au Parlement tente de faire passer en urgence une loi qui l’interdirait.
Grand portraitiste de la société italienne, avec "Le Sourire de ma mère", sur la mainmise de l’Eglise, "Buongiorno Notte", qui racontait l’enlèvement et la mort d’Aldo Moro, "Le Metteur en scène de mariages", ou encore "Vincere", autour de la figure de Mussolini, pour ne citer que les titres les plus récents d’une riche filmographie débutée en 1965 avec "Les Poings dans les poches", Marco Bellocchio évite (ou pas, nos critiques nous le diront), les pièges du film à thèse en croisant plusieurs parcours, ceux de personnes pas directement impliquées dans l’affaire Eluana Englaro, mais tout de même très directement affectés par elle.
Il y a le sénateur berlusconien Uliano Beffardi, Toni Servillo à l’écran, ancien socialiste qui voudrait bien retrouver sa liberté de conscience au moment du vote de la loi, d’autant qu’un vieux secret le hante. Sa fille, Maria, militante du Mouvement pour la Vie, qui tombe amoureuse d’un manifestant du bord opposé, c’est Alba Rohrwacher. Une célèbre actrice retirée des planches et de l’écran, à qui Isabelle Huppert prête son visage, et qui veille jalousement sur sa fille, elle aussi plongée dans un coma irréversible, dont elle est persuadée qu’à force de prière, elle se réveillera. Une jeune droguée, enfin, Rossa, jouée par Maya Sansa, qui, elle, veut mettre fin à ses jours, mais en est empêchée par un jeune médecin.
Dans "Le Metteur en scène de mariages", Bellocchio faisait dire à un de ses personnages : « En Italie, ce sont les morts qui gouvernent. » Dans "La Belle endormie", c’est un peu pareil, sauf qu’ici ce sont des morts vivants, des morts à l’apparence de vivants, qui décident de la vie des vivants. Plusieurs des personnages du film peuvent d’ailleurs revendiquer le titre de « Belle endormie », à commencer par l’Italie elle-même, plongée actuellement en plein désarroi suite aux dernières élections.
Antoine Guillot
-The Act of killing, de Joshua Oppenheimer

Je ne connaissais pas jusqu’à présent Joshua Oppenheimer. Le dossier de presse nous apprend qu’il est né en 1974 au Texas, qu’il est diplômé de Harvard, et a déjà trois documentaires à son actif. C’est en tournant il y a dix ans son précédent, "The Globalisation Tapes", en Indonésie, qu’il découvre les massacres qui s’y sont déroulés en 1965 au moment de la prise de pouvoir par Suharto. Entre 500 000 et 1 million de « communistes », le terme désignant tout opposant au régime ou supposé tel, sont assassinés par l’armée, les paramilitaires et des gangsters, dans un des crimes de masse les moins connus de l’après-guerre. Devant l’impossibilité de faire parler les victimes, Oppenheimer décide alors, comme Rithy Panh avant lui, de faire témoigner les bourreaux. A ceci près qu’en Indonésie, contrairement au Cambodge, ou au Rwanda (on pense beaucoup au travail de Jean Hatzfeld), les anciens massacreurs tiennent aujourd’hui le haut du pavé, au gouvernement comme dans la rue, où paradent les milices paramilitaires et où sont tenus pour héros, y compris à la télévision, les gangsters qui ont participé au carnage. Ce sont ces derniers que va filmer Joshua Oppenheimer, en leur proposant de revenir sur les lieux de leurs crimes et de refaire les gestes de leurs crimes. Et ces derniers sont ravis, au premier chef le très stylé et charismatique Anwar Congo, aux fausses allures de Nelson Mandela en costume de dandy. Les gangsters semblent persuadés de tourner dans un grand film américain, qui fera d’eux des stars, ce dont le réalisateur ne semble pas vouloir les détromper.
- Entre making-of d’un film qui ne se fera jamais et scènes de genre qui empruntent aussi bien à la comédie musicale kitsch, au film de fantômes indonésien ou au film de gangster hollywoodien, le film suscite un certain malaise et pose bon nombre de questions, aussi bien éthiques que cinématographiques. Werner Herzog, qui en est un des coproducteurs, en a dit : « Je n’ai jamais vu de film si puissant, surréaliste et effrayant. C’est sans précédent dans l’histoire du cinéma. » *
Antoine Guillot
Ainsi que les coups de cœur:
de Florence Ben Sadoun:
- Le temps de l'aventure , de Jérôme Bonnell

*Ce film romantique raconte une rencontre dans un train, où les regards se croisent. Emmanuelle Devos est sans argent (sa carte bleue ne marche pas) et sans téléphone, et * *dans l’Eurostar * elle rencontre un Anglais, Gabriel Byrne. On manque cruellement d’histoires d’amour au cinéma, et ici ça marche très bien car leur histoire est coupée du temps. Un très joli film.
Florence Ben Sadoun
d'Antoine Guillot:
-* Jaurès* de Vincent Dieutre sorti en salles le 3 avril et en DVD chez les éditions Jour2Fête

Vincent Dieutre filme depuis la fenêtre d’un appartement situé près du métro Jaurès. Il passe ses nuits chez un homme nommé Simon qu’on ne voit jamais et, deux ans après, il projette ces images et les commente en direct. Il filme les bords du canal Saint Martin où se trouvent des réfugiés afghans. Vincent Dieutre mélange son histoire de clandestin dans la vie de cet homme et celle des réfugiés. Il utilise l’animation de façon étrange et parfois imperceptible. Ce film essai-documentaire est très touchant, très beau et prenant.
** Antoine Guillot**
Sans oublier la r evue de presse culturelle de Christophe Payet.
Et le coup de fil passé à Marina Foïs, marraine du festival "Zoom arrière", édition "Drôles de films" à la Cinémathèque de Toulouse du 5 au 13 avril.
Pastille introductive : Thomas LANGMAN
L'équipe
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