

Quatre films sont au programme de cette Dispute cinéma. Il est question de "La Flor", long-métrage de Mariano Llinas scindé en 4 parties, de "Bêtes blondes", mais aussi du film "Les étendues imaginaires" de Yeo Siew Hua. Thierry Chèze réserve un coup de cœur à "Sibel".
- Murielle Joudet Critique de cinéma
- Julien Gester Chef du service culture de Libération
- Thierry Chèze Journaliste, critique de cinéma, directeur de la rédaction du magazine Première, animateur de télévision et de radio
"La Flor" de Mariano Llinas, un film en 4 parties et 6 épisodes (1ère partie dans les salles)
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Synopsis : « La Flor » cambriole le cinéma en six épisodes.
Chaque épisode correspond à un genre cinématographique.
Le premier est une série B, comme les Américains avaient l’habitude d’en faire.
Le second est un mélodrame musical avec une pointe de mystère.
Le troisième est un film d’espionnage.
Le quatrième est une mise en abîme du cinéma.
Le cinquième revisite un vieux film français.
Le sixième parle de femmes captives au 19e siècle.
Mon tout forme « La Flor ».
Ces six épisodes, ces six genres ont un seul point commun : leurs quatre comédiennes.
D’un épisode à l’autre, « La Flor » change radicalement d’univers, et chaque actrice passe d’un monde à l’autre, d’une fiction à un autre, d’un emploi à un autre, comme dans un bal masqué.
Ce sont les actrices qui font avancer le récit, ce sont elles aussi qu’au fur et à mesure, le film révèle. Au bout de l’histoire, à la fin du film, toutes ces images finiront par dresser leurs quatre portraits.
Dates de sortie : les 6, 13, 20 et 27 mars
Il y a certains documentaires où j’ai eu l’impression, qu’au lieu de prendre mon temps, on m’en donnait. Et là, j’ai eu cette impression. Le film m’intéresse dans ce qu’il produit et notamment dans cette liberté de spectatrice. Au lieu d‘être prise, intimidée, happée par les histoires, j’ai eu le sentiment qu’il me faisait une place. C’est incroyable qu’on arrive à nous faire osciller sans nous perdre. Charlotte Garson
Ce film produit un effet enthousiasmant. Au départ, nous sommes un peu impressionnés par la durée et par l’idée que le réalisateur s’est fait plaisir en oubliant de faire plaisir aux autres. Or, Il y a une structure qui est là dès le départ. Le film vous accueille. Ce n’est pas un film écrasant et qui laisse le spectateur seul mais qui a le spectateur en très haute estime. Le réalisateur va revisiter beaucoup de genre en jouant avec lui. Il y a 70 000 influences mais pleinement assumées, de Tintin à Borges en passant par Verneuil. Cet hommage au cinéma est grandiose. Thierry Chèze
Il y a une confiance dans la propension à faire récit de tout qui emporte. C’est même assez vertigineux. J’avais l'impression que la possibilité de tout raconter pouvait ne jamais s’arrêter. C’est jouissif. Lucile Commeaux
Le film s’inscrit dans une tradition littéraire sud-américaine d’histoires aux très longs courts avec beaucoup de parts de mystère. J’invite à aller voir ce film : c'est un grand film sans prétention, ce qui est extrêmement rare. La prétention de la durée ne se ressent pas. J’ai ressenti qu’on me proposait de partager une aventure artistique et humaine extrêmement accueillante. Arnaud Laporte
"Les étendues imaginaires" de Yeo Siew Hua (en salles)
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Synopsis : Singapour gagne chaque année plusieurs mètres sur l’océan en important des tonnes de sable des pays voisins – ainsi que de la main d’oeuvre bon marché.
Dans un chantier d’aménagement du littoral, l’inspecteur de police Lok enquête sur la disparition d’un ouvrier chinois, Wang, jusqu’alors chargé de transporter des ouvriers. Après des jours de recherches, toutes les pistes amènent Lok dans un mystérieux cybercafé nocturne.
Le virage onirique est presque trop habile dans cette espèce de mélange entre virtuel technologique, rêve et danse. J’ai le problème d’un film un peu trop plastique et trop formel. Il y a quelque chose d’une oeuvre qui rentre dans tous les codes du film un peu branché. Lucile Commeaux
Le film est contaminé par cette étoffe onirique qui est malheureusement empruntée à beaucoup de films: “Blade Runner”, Michael Mann et “Chungking Express”. La réalité sociale est assez vite dissoute dans une sorte d’atmosphérisme problématique. Toutefois, ce film réussit, par des séquences un peu surréalistes et n’étant pas forcément dans les codes du film atmosphérique des années 1990, à faire penser qu'il est politique sur Singapour. Charlotte Garson
Ce film commence comme un Wang Bing et se finit comme un Bi Gan. Je trouve que la partie documentaire sur les travailleurs chinois à Singapour est très forte. Il y a une étrangeté que j’aime. Arnaud Laporte
C’est un film qui m’a beaucoup plu. Il marche sur deux genres, à savoir la fable sociale et le drame onirique. Ce que je trouve vraiment réussi est le récit qui est raconté de façon documentaire puis qui fait, petit à petit, vraiment cinéma. La manière de passer par l’onirique tout en racontant une intrigue produit un équilibre très réussi. Thierry Chèze
"Bêtes blondes" de Maxime Matray et Alexia Walther (en salles)
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Synopsis : Fabien a toujours l’air égaré, et même un peu perché, quand il se réveille. Éphémère vedette d’une sitcom des années 90, il perd régulièrement la boule et la mémoire depuis la disparition de Corinne, sa partenaire à l’écran qu’il aimait tant. Plus rien de l’étonne, pas même sa rencontre avec Yoni, un jeune garçon plein de larmes, qui trimbale dans un sac la tête de son amant, beau comme un rêve, troublant comme un souvenir, comme un reproche… Pour Fabien, il est l’heure de remonter le temps.
Tout cela me semble malheureusement très théorique et il faut quelque chose au cinéma de plus organique, sensible et matériel. Charlotte Garson
C’est un film qui m’a vraiment exaspéré. Ce côté théorique plombe le scénario. Perdre la tête devient une sorte de principe pour faire un film. Cela donne un film qui fonctionne sur la fantaisie. Mais lorsque la fantaisie devient un système esthétique, ce n’est plus de la fantaisie. Il n’y a aucune subversion. Tout est extrêmement propre, très joli. Je n’étais absolument choquée par rien, j’avais l’impression d’attendre les images les unes après les autres. J’aime beaucoup Thomas Scimeca au théâtre car il introduit une distance qui fonctionne très bien sur une scène, mais cela ne fonctionne pas avec une caméra. Lucile Commeaux
Il y avait bonne idée au départ, l’idée que le spectateur découvre, en même temps que le personnage principal, qui il est. Toutefois, j’ai vraiment l’impression que le film veut cocher toutes les cases d’un certain cinéma français. Le spectateur est complètement écarté de tout cela. Thierry Chèze
>> LE COUP DE CŒUR DE THIERRY CHEZE : "Sibel" de Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti (en salles)
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Synopsis : Sibel, 25 ans, vit avec son père et sa sœur dans un village isolé des montagnes de la mer noire en Turquie. Sibel est muette mais communique grâce à la langue sifflée ancestrale de la région. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans relâche un loup qui rôderait dans la forêt voisine, objet de fantasmes et de craintes des femmes du village. C’est là que sa route croise un fugitif. Blessé, menaçant et vulnérable, il pose, pour la première fois, un regard neuf sur elle.
Ce que je trouve très réussi est la manière dont cette femme va révolutionner, en profondeur, l’ordre des choses en découvrant sa féminité. Ce n’est pas un film victimaire, mais une femme qui va combattre à travers un regard amoureux. C’est un film qui cherche toujours un horizon plutôt faiblement lumineux qu'une noirceur très étouffante. Thierry Chèze
Actrice où tout passe par le regard
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♪ Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records).
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