Cinéma : Les Estivants, "ces personnages existent tous vraiment"

à gauche : "Un grand voyage vers la nuit" (© Bac Films), "L'Amour Debout" (© Epicentre Films) et Billy Wilder (© Norman Seeff, libre de droits). à droite : "Les Estivants" (© Ad Vitam)
à gauche : "Un grand voyage vers la nuit" (© Bac Films), "L'Amour Debout" (© Epicentre Films) et Billy Wilder (© Norman Seeff, libre de droits). à droite : "Les Estivants" (© Ad Vitam)
à gauche : "Un grand voyage vers la nuit" (© Bac Films), "L'Amour Debout" (© Epicentre Films) et Billy Wilder (© Norman Seeff, libre de droits). à droite : "Les Estivants" (© Ad Vitam)
à gauche : "Un grand voyage vers la nuit" (© Bac Films), "L'Amour Debout" (© Epicentre Films) et Billy Wilder (© Norman Seeff, libre de droits). à droite : "Les Estivants" (© Ad Vitam)
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Dans cette Dispute cinéma, il est question du film de Valeria Bruni-Tedeschi : "Les Estivants". Nous parlons également de "L'Amour Debout" de Michaël Dacheux et du dernier film de Bi Gan, "Un grand voyage vers la nuit". Le coup de cœur est dévolu à la rétrospective Billy Wilder à La Cinémathèque.

Avec
  • Antoine Guillot Journaliste, critique de cinéma et de bandes dessinées, producteur de l'émission "Plan large" sur France Culture
  • Lily Bloom Critique cinéma et théâtre
  • Julien Gester Chef du service culture de Libération

"Les Estivants" de Valeria Bruni-Tedeschi (en salles)

Synopsis : Une grande et belle propriété sur la Côte d’Azur. Un endroit qui semble hors du temps et protégé du monde. Anna arrive avec sa fille pour quelques jours de vacances. Au milieu de sa famille, de leurs amis, et des employés, Anna doit gérer sa rupture toute fraîche et l’écriture de son prochain film. Derrière les rires, les colères, les secrets, naissent des rapports de dominations, des peurs et des désirs. Chacun se bouche les oreilles aux bruits du monde et doit se débrouiller avec le mystère de sa propre existence.

L'avis des critiques :

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Il est question des estivants, mais aussi de la domesticité qui n’occupe pas les mêmes espaces. Il est question de la rencontre entre ces deux mondes. Ces personnages existent tous vraiment. Ils paraissent ne pas tous être dans le même registre, mais c’est raccord avec leur incapacité à s’écouter. Il y a des moments de vraie émotion. Antoine Guillot

Je suis plutôt agréablement surpris par ces Estivants qui sont pour moi son meilleur film. Ce déballage autobiographique me pose problème, mais j’ai trouvé-là une grande fluidité, quelque chose d’une atmosphère et de relations qui semblent exister depuis des années. Dans le rythme du film, il y a quelque chose de très bien conçu. Arnaud Laporte

J’ai beaucoup aimé le film dans ses défauts. C’est peut-être le film qui prête le plus le flanc aux critiques. Cela me touche beaucoup qu’elle disparaisse dans son amertume en cours de film. Je trouve dans ce film de grands instants de cinéma. Elle a une facilité à partir dans le fantastique qui me fait hurler de rire. Lily Bloom

Je suis un peu moins séduit. Je reconnais beaucoup de talent et de qualités à Valeria Bruni-Tedeschi. Tout le monde joue excellemment bien dans ce film. Mais j'ai le sentiment qu'on arrive à un niveau de familiarité, quand il n’y a pas de friction entre l’actrice et les dialogues, qui me laisse complètement froid. J’ai l’impression de pouvoir tout prédire. Julien Gester

"Un grand voyage vers la nuit" de Bi Gan (en salles)

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Synopsis : Luo Hongwu revient à Kaili, sa ville natale, après s’être enfui pendant plusieurs années. Il se met à la recherche de la femme qu’il a aimée et jamais effacée de sa mémoire. Elle disait s’appeler Wan Qiwen…

L'avis des critiques :

Il faut s’attendre à voir le deuxième film d’un très grand cinéaste qu’on a vu naître il y a trois ans. Dans un premier temps, le film va suivre une logique labyrinthique à la fois par le montage et l’enchaînement des scènes. Après avoir éparpillé toutes les pièces d’un puzzle, il va tout ramasser en un seul geste qui a la qualité immersive du rêve. Julien Gester

Je suis passé par différents états. Un peu d’exaspération avec une beauté de chaque plan un peu trop belle, une virtuosité, des retours dans le temps d’une inutile complexité. Tout cela a plutôt mal vécu je dois le dire, mais le film s’est peu à peu déposé en moi. J’envisage d’aller le revoir pour vivre une autre expérience face à ce film. Arnaud Laporte

Je ne suis pas sûr d’avoir vu ce film, mais je suis certain de l’avoir rêvé. On se trouve dans une sorte d’état hypnagogique. On est très clairement au pays du cinéma. On est un peu paumé, abandonnant très vite toute tentative rationnelle. On est très clairement dans un imaginaire cinématographique. Antoine Guillot

Mon premier conseil serait de ne pas voir le film comme je l’ai vu. J’ai voulu rassembler les morceaux de cet univers. Or, dans cet effort cognitif, le film est devenu hostile. Je pense qu’il faut lâcher tout de suite et j’en veux au film de ne pas nous envoyer assez de signaux. C’est presque une expérience de jeu vidéo augmenté. Lily Bloom

"L'amour debout" de Michaël Dacheux (en salles)

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Synopsis : Martin, dans un dernier espoir, vient retrouver Léa à Paris. Ils ont tous deux vingt-cinq ans et ont vécu ensemble leur première histoire d'amour. Désormais, chacun s'emploie, vaille que vaille, à construire sa vie d'adulte.

L'avis des critiques :

C’est un film très aguicheur pour les critiques avec toutes ses références. C’est un film très touchant au début du fait de cette histoire d’amour. Tout deux vont partir en déambulations à travers des chemins différents. Lily Bloom

Je trouve que ce film n’est justement pas du tout aguicheur pour des critiques. Il y a un côté presque sociologique à montrer à l’écran ce qu’on ne voit pas. Il filme également la ville telle qu’elle est maintenant. Il joue quelque chose d’assez juste, que je n’ai pas l’impression d’avoir vu récemment dans le cinéma français. Antoine Guillot

Pour moi, les références, les cinéastes, sont convoqués comme des bonnes fées qui doivent se pencher sur le film. Ce qui est assez beau, c’est que tous les personnages sont mis dans des situations de sachant. La délicatesse du film est d’attraper un âge très précis et de s’écrire comme une pièce musicale. Julien Gester

Il y a plein de choses qui me paraissent ne pas aller, notamment avec l'écriture et la direction d'acteurs pour certains. Je sauverais l'interprète principal qui amène une douceur un peu tourmentée et en même temps solaire. Le film a quand même le nez très collé à ses références. Arnaud Laporte

>> LE COUP DE CŒUR D'ANTOINE GUILLOT : "Rétrospective Billy Wilder", jusqu'au 8 février à La Cinémathèque française

Billy Wilder (© Norman Seeff, libre de droits)
Billy Wilder (© Norman Seeff, libre de droits)

Présentation officielle : Il a réalisé à Hollywood certaines des comédies les plus célèbres de l'histoire du cinéma : Sept ans de réflexion, Certains l'aiment chaud... Il a contribué à l'invention du « film noir » (Assurance sur la mort). Il a disséqué son propre monde cinématographique (Boulevard du crépuscule) et la société du spectacle (Le Gouffre aux chimères). Il a tourné enfin de beaux films drôles et mélancoliques (Avanti !, La Vie privée de Sherlock Holmes). Il a surtout radiographié avec ses scénaristes l'imaginaire et les fantasmes de l'Américain moyen (La Garçonnière, Embrasse-moi, idiot !). Billy Wilder ou l'un des grands noms d'un studio system qu'il a toujours su servir sans se départir de son esprit acéré et de son regard impitoyable. (...)

On voit sans arrêt des personnages qui croient tout maîtriser et passent leur temps à mentir aux gens et à se mentir à eux-mêmes. On a beaucoup traité de misanthropie et de moralité. C’est surtout quelqu’un de très pessimiste. S’il y a un de ses films à voir, c’est « Aventi ! ». Antoine Guillot 

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Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records).

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