Au sommaire de La Dispute Cinéma : "Monos", de Alejandro Landes, "Si c'était de l'amour", de Patric Chiha, le journal de La Dispute : les biopics sont-ils toujours ratés? et le coup de ♥ de Corinne Rondeau pour les éditions M
- Lucile Commeaux Productrice d'Affaire critique à France Culture
- Philippe Azoury Journaliste, critique et auteur
- Corinne Rondeau Maître de conférences en esthétique et sciences de l’art à l’Université de Nîmes et critique d'art
A l'assaut des montagnes colombiennes avec "Monos", de Alejandro Landes
Il y a des ambitions et des effets trop cinématographiques pour que l'histoire nous mène finalement à quelque chose de claire.
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Présentation : Dans ce qui ressemble à un camp de vacances isolé au sommet des montagnes colombiennes, des adolescents, tous armés, sont en réalité chargés de veiller à ce que Doctora, une otage américaine, reste en vie. Mais quand ils tuent accidentellement la vache prêtée par les paysans du coin, et que l'armée régulière se rapproche, l'heure n'est plus au jeu mais à la fuite dans la jungle...
Avec : Julianne Nicholson, Moises Arias, Sofia Buenaventura
L'avis des critiques :
► « La référence est écrasante et pour moi ça ne fonctionne pas. La question du rapport à la violence m'est tellement familière que c'est devenu un cliché de cinéma. Ce film est un pur objet cinématographique, sans dynamique, très chargé, c'est une succession de tableaux qui n'avance pas. » Lucile Commeaux
► « Il y a des ambitions et des effets trop cinématographiques pour que l'histoire nous mène finalement à quelque chose de claire. Je pense que Alejandro Landes a péché par excès de beauté, de plans, de vouloir mettre le corps dans des décorum avec du maquillage à la "Apocalypse Now". Il y a des réussites, mais aussi quelque chose de surjoué. » Corinne Rondeau
► « Ce qui m'intéresse particulièrement c'est de voir de quel côté la mise en scène pourrait essayer de pencher vers les groupes paramilitaires d'un côté, ou les FARC de l'autre. La position de Alejandro Landes est compliquée parce qu'il ne peut nommer ou travailler ni pour les uns ni pour les autres, et finalement il tient sa position. » Philippe Azoury
Si on dansait avec Patric Chiha
La caméra de Patric Chiha est complètement en accord avec la pièce chorégraphiée, elle est vraiment très près des corps, elle les caresse.
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Présentation : Ils sont quinze jeunes danseurs, d’origines et d’horizons divers. Ils sont en tournée pour danser Crowd, une pièce de Gisèle Vienne inspirée des raves des années 90, sur l’émotion et la perception du temps. En les suivant de théâtre en théâtre, "Si c’était de l’amour" documente leur travail et leurs étranges et intimes relations. Car les frontières se troublent. La scène a l’air de contaminer la vie – à moins que ce ne soit l’inverse. De documentaire sur la danse, le film se fait alors voyage troublant à travers nos nuits, nos fêtes, nos amours.
L'avis de nos critiques :
► « Le film est réalisé de manière à être avec les chorégraphies. Les mouvements des danseurs sont filmés en slow motion, et puis soudainement il y a des "cut" et Gisèle Vienne apparaît. Il y a comme une lente progression, et c'est très fort de suspendre ainsi l'action de son film. Il s'y joue donc une ambiguïté très intéressante car ce film n'est pas un document ni une fiction : il n'arrête pas de se dérober à ce qu'il montre. » Corinne Rondeau
► « La force du film est de ne pas montrer véritablement où l'on se situe. Il montre en effet à la fois que l'on s'inspire de nos expériences individuelles pour jouer l'amour sur scène, mais aussi, à l'inverse, que la danse et l'amour sur scène peuvent apporter à la vie personnelle. Paradoxalement, l'artifice du spectacle de danse rencontre l'artifice de la représentation cinématographique et ce schéma annule l'artifice, on est face à quelque chose de très authentique sur l'expression amoureuse. » Lucile Commeaux
► « C'est un très beau film, l'utilisation de la musique est extraordinaire, je l'ai pris comme une déclaration d'amour. Patric Chiha et Gisèle Vienne montrent que l'on peut parvenir à dire avec les corps ce que les mots n'arrivent plus à formuler, à préciser, à cerner. » Philippe Azoury
►« C'est un film rare et précieux à bien des égards. Il s'approche de très près du mystère de la création et de manière tout-à-fait originale, ça me passionne de voir les indications que Gisèle Vienne donne à ses interprètes. La caméra de Patric Chiha est complètement en accord avec la pièce chorégraphiée, elle est vraiment très près des corps, elle les caresse. » Arnaud Laporte
Rectification : la "maquilleuse" évoquée par Lucile Commeaux (à la 12ème minute de l'émission) est Kerstin Daley-Bardel, n'est pas maquilleuse mais l'une des interprètes du spectacle et par ailleurs une fidèle collaboratrice de Gisèle Vienne. Patric Chiha lui a dédié son film "Si c'était de l'amour".
Le Journal de La Dispute : les biopics sont-ils toujours ratés?
Judy Garland, Charles de Gaulle, Marie Curie.
Trois films portraits, communément appelés biopics, sont sortis en salle ces denriers jours. Avec Judy Garland, nous sommes sur de la grosse machine hollywoodienne, Renée Zellweger joue en effet un rôle à Oscar pour retracer le destin évidemment tragique de Judy Garland, cette enfant star surexploitée et droguée par les studios pendant des années et qui se débat avec la dépression tout en continuant à faire des concerts.
En ce qui concerne "De Gaulle", nous avons affaire à du cinéma français pédago-académique en compagnie de Lambert Wilson qui campe le rôle du Général de Gaulle pendant les quelques mois qui précèdent l'appel du 18 juin à Londres.
Pour finir, Marie Curie est interprétée par Rosamund Pike, et on la suit au gré de ses inventions scientifiques et de ses amours avec Pierre Curie.
Ces trois films portraits prennent des partis différents dans le rapport qu'ils tissent entre la biographie de ces trois honorables sujets et leurs représentations. Ces biopics donnent tous l'impression de suivre des stratégies pour éviter la biographie et la vie dans son évidence nue en trouvant des artifices qui finissent toujours pas entrer en contradiction avec le projet.
Le film portrait ne semble jamais donc s'assumer tout-à-fait. Alors pourquoi les biopics sont-ils toujours ratés ?
« Le paradoxe des biopics est de trouver un acteur qui ne ressemble pas à son sujet, car plus on cherche à lui ressembler et plus on se gamelle. Tandis que lorsque l'on garde une certaine distance, on inclut du jeu, une variation et ça peut donner quelque chose de bien**. Le malheur a voulu que ce soit Lambert Wilson qui joue de Gaulle, donc tout le monde reconnaît Lambert Wilson, tout le monde reconnaît De Gaulle, et au lieu de s’additionner, ça se dissout dans une espèce de film improbable.** » Philippe Azoury
« Les gens ne vont voir que des noms propres, mais je ne pense pas pour autant que ça les rassure d'aller voir des biopics : les gens s'ennuient et ils ignorent qu'ils s'ennuient. Alors que pourtant, entre le film de divertissement et le biopic il y a quand même autre chose ! » Corinne Rondeau
♥ Le coup de cœur ♥ de Corinne Rondeau pour les éditions M
Les éditions M.— ont pour ambition de créer une forme nouvelle de livre au croisement de la littérature et du cinéma. Chaque titre publié est un déplacement de l’objet film à l’objet livre. Il ne s’agit pas simplement d’une transposition du dispositif cinématographique, ni d’une adaptation du film au livre, il s’agit davantage d’un dialogue entre les éléments visuels et sonores et par extension tout ce qui compose et participe de la fabrique d’un film (le scénario, l’image, le son, le montage, etc.).
Chaque livre des éditions M.— veut traduire l’enjeu d’un film dans celui d’un livre. Il invente une narration entre l’image en mouvement et l’espace de la page, son lexique typographique et ses formes d’ouverture à la langue.
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