Dans La Dispute cinéma, il sera question ce soir de trois films : "Première année" de Thomas Lilti, "Mademoiselle de Joncquières" d'Emmanuel Mouret et "Thunder Road" de Jim Cummings. Mais aussi du coup de cœur de Charlotte Garson : "Le temps des forêts" de François-Xavier Drouet.
- Julien Gester Chef du service culture de Libération
- Charlotte Garson Rédactrice en chef adjointe des Cahiers du cinéma
- Corinne Rondeau Maître de conférences en esthétique et sciences de l’art à l’Université de Nîmes et critique d'art
"Première année" de Thomas Lilti (en salles)
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Synopsis : Antoine entame sa première année de médecine pour la troisième fois. Benjamin arrive directement du lycée, mais il réalise rapidement que cette année ne sera pas une promenade de santé. Dans un environnement compétitif violent, avec des journées de cours ardues et des nuits dédiées aux révisions plutôt qu'à la fête, les deux étudiants devront s’acharner et trouver un juste équilibre entre les épreuves d’aujourd’hui et les espérances de demain.
L'avis des critiques :
Thomas Lilti sait de quoi il parle et il le fait au ras du réel. Il a été médecin généraliste et on peut se dire qu’il le reste en faisant du cinéma. Ce film fait partie d’une tendance lourde du cinéma français avec une teneur documentaire et une psychologie assez sommaire et schématique. Il y a peut être une impasse chez le cinéaste dans son incapacité à concilier le documentaire et la fiction. Charlotte Garson
Je parle souvent des bandes annonces dans cette émission et il me semble que ce film est un cas d’école. C’est un film fait pour faire une bonne bande-annonce, que je trouve très efficace. Mais seulement elle est meilleure que le film. Pour moi c’est un film plein de trous qui n’a pas d’existence dramaturgique, psychologique. On ne peut pas faire un film sur deux personnages en les mettant au milieu d’une assemblée de fantômes. Arnaud Laporte
On sent bien que le film est baigné de l’autobiographie de Thomas Lilti avec quelque chose d’un peu hors du temps. Il se trouve entre ses jeunes années d’étudiant et ce qu’elles sont en 2018 ce qui donne peut-être une patine au film sans raccorder totalement ces jeunes gens à aujourd’hui et maintenant. A un moment donné, ça ne tient tellement pas que le film se met à se dissocier avec l’autonomisation du film à thèse. Julien Gester
C’est un film de circonstance qui enfonce pour moi des portes ouvertes. C’est un film qui ne fait pas de politique, pas de sociologie, ou alors à une certaine distance. Plein de gens vont se dire que le film est vrai, mais cinématographiquement il n’a aucun intérêt. Pour moi il n’y a pas de sacrifice à la fin. Corinne Rondeau
"Mademoiselle de Joncquières" d'Emmanuel Mouret (en salles)
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Synopsis : Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années d’un bonheur sans faille, elle découvre que le marquis s’est lassé de leur union. Follement amoureuse et terriblement blessée, elle décide de se venger de lui avec la complicité de Mademoiselle de Joncquières et de sa mère...
L'avis des critiques :
Tout est amené à l’image, il n’y a rien derrière, aucun mystère. On a le sentiment que les personnages récitent une partition qu’ils comprennent et habitent plus ou moins bien. Il ne se joue presque rien dans les plans à part de temps en temps une lumière un peu gracieuse qui transcende un peu le jeu des champs contre champs. Julien Gester
Du point de vue de la langue c’est quand même assez formidable. J’ai beaucoup aimé le mouvement de la caméra dans les dialogues et j’ai apprécié la dimension presque de suspens entre les deux acteurs et autour du langage. Le langage est ce qui va vous révéler la vérité. J’ai trouvé qu’au niveau des dialogues c’était impeccable et j’ai été captée, capturée, aliénée. Corinne Rondeau
Emmanuel Mouret arrive à faire entendre le texte et à construire une dramaturgie dans la parole avec un suspens d’une double ou d’une triple révélation. On a un personnage qui devient une conscience désirante et une conscience morale. On vient créer une forme d’épiphanie. Il y a une espèce d’oscillation très plaisante du point de vue littéraire et en même temps très déroutante. Charlotte Garson
Je trouve Édouard Baer, les mains dans les poches et un peu débraillé, étonnant. C’est un film qui m’a gagné en cours de projection. Il y a cette musicalité qu’il y a toujours chez Emmanuel Mouret. J’aime ces instruments très différenciés comme dans un orchestre, que chaque personnage apporte quelque chose. Arnaud Laporte
"Thunder Road" de Jim Cummings (en salles)
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Synopsis : L'histoire de Jimmy Arnaud, un policier texan qui essaie tant bien que mal d'élever sa fille. Le portrait tragi-comique d'une figure d'une Amérique vacillante.
L'avis des critiques :
Les dix minutes du plan séquence initial provoquent une sidération totale. Comme le personnage on passe par des phases successives avec beaucoup de surprises. Cummings fait le show, et j’ai trouvé ce show toujours juste bien que j’en aie cherché les excès. C’est réjouissant de voir un film américain plutôt du côté de l’impuissance que de la réussite, de la masculinité et de la testostérone. Corinne Rondeau
Je ne vois pas ce qu’il y a de si surprenant à montrer un personnage qui perd les pédales. J’ai été perplexe plus que sidérée. Le film n’est qu’un enchainement de ce dispositif filmique qui consiste à opérer un zoom lentement sur ce personnage. J’ai vu quand même beaucoup de fabrication. J’ai trouvé ce film d’une hargne, d’une violence, pas tout à fait pensée. Charlotte Garson
C’est un film qui reçoit beaucoup de violence et ne peut s’empêcher d’en rendre. Cette scène initiale est là pour donner la note presque la plus stridente et à partir de là tout s’effondre, tout se liquéfie. Le film est toujours un peu guetté par la performance. Je trouve toutefois la relation avec la petite fille d’un très beau classicisme. Le film quand il le faut, arrive à être sobre. Julien Gester
Le comédien est absolument éblouissant puisqu’il est dans une sorte d’imprévisibilité qui me met en tant que spectateur dans un état d’inquiétude. Il crée un malaise constant. Il y a un côté répétitif, passif-agressif, mais pour moi totalement assumé. La question est ici la question de la limite. Arnaud Laporte
>> LE COUP DE CŒUR DE CHARLOTTE GARSON : "Le Temps des Forêts" de François-Xavier Drouet
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Synopsis : Symbole aux yeux des urbains d'une nature authentique, la forêt française vit une phase d'industrialisation sans précédent. Mécanisation lourde, monocultures, engrais et pesticides, la gestion forestière suit à vitesse accélérée le modèle agricole intensif. Du Limousin aux Landes, du Morvan aux Vosges, Le Temps des forêts propose un voyage au cœur de la sylviculture industrielle et de ses alternatives. Forêt vivante ou désert boisé, les choix d'aujourd'hui dessineront le paysage de demain.
Ce film ne raconte pas l’histoire de la déforestation en France, mais celle de la mal-forestation. On nous montre que là où il y a aujourd’hui des forêts, il y avait des pâturages. Ces arbres tuent le sol, on a un désert au niveau vital. Ce que le film montre dans sa mise en scène. Il fait entendre le silence des oiseaux. On sent quelqu’un impliqué dans l’imaginaire du paysage. Charlotte Garson
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♪ Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records)
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