Ce soir, une Dispute consacrée au cinéma avec "Leto" de Kirill Serebrennikov, "Pig" de Mani Haghighi et "What you gonna do when the world is on fire?" de Roberto Minervini. Antoine Guillot évoque son coup de cœur pour un film de 1932 qui ressort dans les salles : "Les Chasses du Comte Zaroff".
- Antoine Guillot Journaliste, critique de cinéma et de bandes dessinées, producteur de l'émission "Plan large" sur France Culture
- Murielle Joudet Critique de cinéma
- Julien Gester Chef du service culture de Libération
"Leto" de Kirill Serebrennikov (en salles)
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Synopsis : Leningrad. Un été du début des années 80. En amont de la Perestroïka, les disques de Lou Reed et de David Bowie s'échangent en contrebande, et une scène rock émerge. Mike et sa femme la belle Natacha rencontrent le jeune Viktor Tsoï. Entourés d’une nouvelle génération de musiciens, ils vont changer le cours du rock’n’roll en Union Soviétique.
L'avis des critiques :
C’est un très beau film que je trouve très inspiré. La beauté tient aussi à ce qui se cherche. On peut s’attacher à ces existences qui se jouent dans un pli de l’histoire et qui sont perdues d’avance dans ce Leningrad. Le noir et blanc du film est beaucoup plus BCBG que CBGB. La dernière scène est magnifique et on peut relire le film à l’aune de cette scène-là. Je pense que le film trouve son endroit dans le romantisme. Julien Gester
Je découvre et j’aime beaucoup qu’on ne veuille pas "me faire découvrir". Ce n’est pas non plus un film à thèse sur l’affrontement du régime. Il y a quelque chose d’assez fataliste avec le côté libérateur. Le film a pris une autre ampleur avec l’arrestation de son réalisateur, mais les jeunes qu’il filme peuvent trouver dans cet espace des éléments d’inspiration. La bande-son provoque la même émotion. Antoine Guillot
La mythologie rock au cinéma peut m’irriter. Les cinéastes ont tendance à penser qu’elle a encore du tranchant alors qu’elle a pour moi été avalée par la publicité. Leto assume ce côté-là, cette perte de tranchant. On est dans quelque chose d’un peu mielleux, mais c’est ce qui m’a touchée. Il y a un tel romantisme, une telle candeur. Il y a un côté film pour ado. C’est la tonalité du film et c’est par là qu’il nous attrape. Murielle Joudet
J’ai peut-être un regard un peu orienté par ses spectacles, mais c’est un film qui m’a profondément ennuyé. Il n’est pas très sympathique ce Mike au début avant de se révéler par la suite. J’aurais bien aimé que ce film s’installe au bord de ce lac où il trouve une douceur, une grâce. C’est un beau moment suspendu, mais on revient ensuite en ville. Arnaud Laporte
"Pig" de Mani Haghighi (en salles)
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Synopsis : Un mystérieux serial killer s’attaque aux cinéastes les plus adulés de Téhéran.
Hasan Kasmai, un réalisateur iranien, est étrangement épargné.
Censuré depuis des mois, lâché par son actrice fétiche, il est aussi la cible des réseaux sociaux. Vexé, au bord de la crise de nerfs, il veut comprendre à tout prix pourquoi le tueur ne s’en prend pas à lui.. et cherche, par tous les moyens, à attirer son attention.
L'avis des critiques :
C’est un film très drôle. Mani Haghighi est quelqu’un d’un peu singulier dans le cinéma iranien. Il a choisi de faire le jeu du système, le jeu du cinéma commercial dans son pays. Son film a tout à fait été autorisé par la censure. C’est un film très pertinent sans jamais se prendre au sérieux. Il y a certes des problèmes, mais aussi des personnages stupéfiants. Antoine Guillot
Il est entre le grotesque, qui est une esthétique en soit et une forme de paresse, qui confine par moment à un épuisement de ses ressources et des ses bonnes idées, ou à une franche vulgarité dans son montage. Pour autant, il y a une énergie dans le film qui doit beaucoup à son interprète. Les scènes marchent la première fois qu’elles adviennent. Julien Gester
C’est important de rappeler que c’est un film commercial. J’ai été frappée et un peu déstabilisée par un "sound design", un montage, qui sont un peu vulgaires pour moi. J’ai eu l’impression de voir le Luc Besson local. Je n’ai pas du tout aimé le film. Il fait pour moi partie de cette catégorie des films loufoques. Or, la loufoquerie est souvent faussement excentrique, impertinente. Le film est mortellement pas drôle. Murielle Joudet
J’avoue une certaine indulgence pour ce film qui ose tellement de choses qu’il m’en est sympathique. J’aime bien son indécision et je le trouve "gendre fluid". Il passe d’un genre à un autre avec beaucoup de facilité et de fluidité. On peut avoir un côté Bollywood, un moment thriller, de la farce voir du grand guignol. Le cinéaste est une figure motrice, narratrice. Le vrai film punk de cette semaine, pour moi c’est Pig et pas Leto. Arnaud Laporte
"What you gonna do when the world is on fire?" de Roberto Minervini (en salles)
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Synopsis : Un an après la mort d’Alton Sterling, une chronique de la communauté Afro-américaine de Baton Rouge en Louisiane, durant l’été 2017, quand une série de meurtres violents agite le pays.
Une réflexion sur la question raciale, un portait intime de celles et ceux qui luttent pour la justice, la dignité et la survie dans un pays qui les maintient à la marge.
L'avis des critiques :
Je suis rentrée dans la salle avec beaucoup de réserves concernant le sujet et le noir et blanc. Or, ce noir et blanc très léché va s’expliquer dans la durée. C’est un film très beau avec des personnages d’une noblesse, d’une intelligence et d’une beauté incroyable. On ne peut que les filmer en noir et blanc parce qu’ils sont d’emblée mythologiques. J’ai été frappée par la manière très littéraire que les personnages ont de s’exprimer, comme chacun dans un monologue. C’est magnifique. Murielle Joudet
Cette dimension du nouveau parti des « Black Panthers » est assez problématique. Je ne suis pas tout à fait d’accord qu’il soit du bon côté politiquement et c’est là que ça se complique. Avec les deux frères et Judy, la tenancière, on évite le monologue adressé. Il y a des choses très simples, très littérales, mais qui touchent au cœur. Je suis plus embêté par les mouvements de milice. Ce noir et blanc reste magnifique. Arnaud Laporte
Dans les précédents films de Minervini, on avait affaire à des personnages qui charriaient un a priori repoussant. Le cinéaste leur faisait la grâce de ne pas les surplomber, produisant une ambiguïté. Ici pour la première fois il a affaire à une communauté marginale. L’adhésion évidente de Minervini à ces figures semble ne pouvoir l’empêcher de faire œuvre d’enluminure. Julien Gester
J’ai été absolument passionné par le cinéma de Minervini qui permet de se confronter à une altérité absolue, des fous de religion, aux camés. Il ne nous emmenait jamais dans un discours, malgré son regard empathique. Ici mon grand souci dans le film, c’est qu’on a quand même beaucoup de discours. Pour moi les deux frères représentent des personnages magiques. Antoine Guillot
>> LE COUP DE CŒUR : "Les Chasses du Comte Zaroff" d'Irving Pichel et Ernest B. Schoedsack, 1932 (ressort en salles)
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Synopsis : Un chasseur de renom échoue sur une île à la suite d'un naufrage dont il est le seul survivant. Le comte Zaroff le recueille et le soigne, seulement, il se rendra bientôt compte que ce comte, raffiné et cultivé, entretient une mortelle passion pour la chasse. Las de la chasse conventionnelle, le mystérieux comte est à la recherche de nouveaux frissons...
Le film est enfin restauré et l’image est absolument magnifique. On retrouve les décors de jungle de King-Kong. C’est un film extrêmement cruel, mais qui a la beauté de sa concision. Il a été tourné de nuit pour rentabiliser ces décors et il s’agit presque d’une étude de décors. C’est comme si la mise en scène générait l’action. C’est un chef d’œuvre absolu. Antoine Guillot
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♪ Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records).
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