

Dans cette Dispute cinéma, nous aborderons le dernier film de Jacques Audiard : "Les Frères Sisters", mais aussi "Leave no trace" de Debra Granik et "Avant l'aurore" de Nathan Nicholovitch.
- Lucile Commeaux Productrice d'Affaire critique à France Culture
- Lily Bloom Critique cinéma et théâtre
- Murielle Joudet Critique de cinéma
"Les Frères Sisters" de Jacques Audiard (en salles)
Synopsis : Charlie et Elie Sisters évoluent dans un monde sauvage et hostile, ils ont du sang sur les mains : celui de criminels, celui d'innocents... Ils n'éprouvent aucun état d'âme à tuer. C'est leur métier. Charlie, le cadet, est né pour ça. Elie, lui, ne rêve que d'une vie normale. Ils sont engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l'Oregon à la Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique qui va éprouver ce lien fou qui les unit. Un chemin vers leur humanité ?
L'avis des critiques :
Je ne suis pas une fan de Jacques Audiard et je me demandais ce qu’il allait pouvoir faire d’un western. Je pense que c’est le premier Audiard que j’aime depuis "Un Prophète" parce qu’il prend le problème par le bon bout, par ce qu’il a de plus quotidien : la relation entre les deux frères, sans démonstration de puissance. Tout le film est maîtrisé, je le trouve extrêmement agile. Murielle Joudet
Il a réussi à en faire un film très personnel, vertical. Il se confronte à une commande et au fur à mesure du film, les contours du western s’effacent et cela dévient une ode filmique à la fraternité. Je n’ai jamais vu des cowboys à la masculinité aussi malmenée. C’est une masculinité qui m’a troublée et questionne un endroit du genre qui m’intéresse. Lily Bloom
Audiard exploite cette forme à plein, mais à l’intérieur il essaye de faire entrer du drame familial, ce qui fait sa force comme sa faiblesse. Je trouve ça assez mécanique parfois et la relation des frères m’a un peu lassée. Il y a un autre couple qui m’intéresse davantage, c’est celui de l’inventeur et du détective. Mais je commence à avoir un problème avec la façon dont Audiard filme les hommes. Lucile Commeaux
Ce que j’ai préféré, ce sont les premiers plans du film avec cette fusillade filmée dans la nuit de très loin. J'ai trouvé que c’était une invention assez forte, assez belle, avec une forme d’abstraction. Audiard fait l’inverse de ses films précédents en plaçant la force au début et la douceur à la fin. C’est un beau pied de nez aux gens qui se posent des questions sur le virilisme chez Audiard. Je ne suis pas persuadé qu’il ait ce penchant à ne pas vouloir filmer des femmes. Arnaud Laporte
"Leave no trace" de Debra Granik (en salles)
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Synopsis : Tom a 15 ans. Elle habite clandestinement avec son père dans la forêt qui borde Portland, Oregon. Limitant au maximum leurs contacts avec le monde moderne, ils forment une famille atypique et fusionnelle.
Expulsés soudainement de leur refuge, les deux solitaires se voient offrir un toit, une scolarité et un travail. Alors que son père éprouve des difficultés à s'adapter, Tom découvre avec curiosité cette nouvelle vie.
Le temps est-il venu pour elle de choisir entre l’amour filial et ce monde qui l'appelle ?
L'avis des critiques :
Tout ce que j’imaginais sur le film s’est déconstruit. C’est un portrait d’une jeune femme face à un déracinement. On ne nous force pas à ressentir des émotions. C’est formidablement intéressant et en même temps cela demande un effort. C’est un cinéma exigeant qui ne nous donne pas la becquée. Elle nous offre à voir des personnages dont on fantasme l’existence. Le film m’a hantée malgré une sensation d’être restée sur ma faim. Lily Bloom
Debra Granik fait de cette Amérique blanche quelque chose de différent. Le film est construit très géographiquement selon des principes de fuite, d’allers retours. Ce n’est pas balisé, flèché, il est impossible de savoir ce qui va se passer. Les dialogues sont extrêmement bien écrits et les deux interprètes sont d’une justesse impressionnante. Il y a quand même des moments où s’ouvre une abime en-dessous du film social. Lucile Commeaux
On est vraiment aux racines du "road movie", mais décharné, entre recherche du foyer et fuite en avant perpétuelle. Toute la question est de savoir comment ces deux aspirations vont pouvoir se concilier. On a une fadeur qui nous rend attentif, mais il manque quelque chose. Cette fadeur ne travaille pas, la mise en scène est très pataude. le film a presque quelque chose d’irréprochable, mais qui me laisse à distance. Murielle Joudet
"Avant l'aurore" de Nathan Nicholovitch (en salles)
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Synopsis : Mirinda, un Français prostitué, vit au jour le jour dans les faubourgs de Phnom Penh.
Une existence faite d’excès et d’espoir, dans une ville toujours marquée par son passé Khmer rouge.
Sa rencontre avec Panna, une petite fille livrée à elle-même, va bouleverser son équilibre et lui donner le courage de se transformer encore.
L'avis des critiques :
J’ai eu un effet de sidération devant l’acteur principal. C’est un physique qui attrape le regard. Il y a très peu de dialogues, donc on ne sait pas vraiment quels sont les rapports entre les personnages. Je ne sais pas exactement ce que j’ai pensé du film qui m’a un peu traumatisée, mais qui a quand même une forme de bienveillance. Le film m’intéresse quand il n’est pas clair, par l’indétermination total de ce personnage principal. Il n’aurait pas dû essayer d’être un récit. Lucile Commeaux
Il y a quelque chose d’à la fois douloureux et fascinant. C’est sur un corps que repose le film. J’ai bien aimé ce film qui n’est pourtant pas toujours agréable à regarder parce que le réalisateur ne nous donne rien. On est forcé de faire attention aux gens qu’on regarde. Le regard est indéchiffrable. Il y a une chose que j’ai moins apprécié, politiquement on ne sait pas où le film se situe, sociologiquement non plus. Quel est le rapport au réel de ce réalisateur ? Arnaud Laporte
Ce côté non-explicatif m'a beaucoup intéressée. Pour moi ce film use tout un tas de films. On a l’impression de débouler en Asie pour la première fois. On éprouve de nombreux sentiments paradoxaux. Dans le premier élan du film, on a l’impression d’un documentaire et c’est avec l’enfant que le film prend la tangente et qu’on en arrive à la question de la transmission. Le film est quand même ancré dans le réel et c’est cette paternité chez cette créature toujours en mutation, théâtrale, qui m’a fascinée. Lily Bloom
>> LE COUP DE CŒUR DE LUCILE COMMEAUX : "Insecure", création Prentice Penny et Issa Rae, U.S.A (diffusion sur Amazon)
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♪ Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records).
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