Cinéma: Trance, l'étrangleur de Boston et Les inconnus dans la ville

France Culture
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Ce soir sur France Culture, La Dispute portera sur l’actualité cinématographique avec les critiques :

-Corinne Rondeau (France Culture)

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  • Jean-Baptiste Thoret (Charlie Hebdo)

- Lisa Nesselson (Screen et France 24)

Seront abordés les films suivants:

-* Trance* de Danny Boyle, sorti le 8 mai ( Pathé distribution)

Trance
Trance

Trance », c’est donc le titre du nouvel opus du réalisateur Danny Boyle, un réalisateur au parcours étrange, découvert il y a presque vingt ans, en 1994, avec « Petits meurtres entre amis », réjouissante comédie macabre, suivi de « Trainspotting », qui saisissait bien un certain air du temps.Il y eut ensuite de plus dispensables films, comme « Une vie moins ordinaire », ou « La plage ».Je passe sur quelques films pour arriver au jackpot « Slumdog millionnaire », film néo-colonialiste et dégoulinant de faux bons sentiments –ça, c’est moi qui le dit-, mais qui rafla malgré tout, ou plutôt à cause de ces mauvaises raisons, je pense, 4 Golden Globes, 7 Bafta –les Césars britanniques -, et pas moins de 8 Oscars, dont ceux du meilleur réalisateur et du meilleur film. No comment… Danny Boyle a eu au moins le mérite de ne pas chercher à surfer sur cette vague, et signe avec « 127 heures » un thriller montagnard, avec James Franco, notre gangsta chouchou de « Spring Breakers ».Danny Boyle est aussi heureux au théâtre, où il signe une mise en scène de « Frankenstein » qui vaut à ses deux acteurs principaux de partager l’Oliver Award 2012 du meilleur comédien.

Arnaud Laporte

  • L'étrangleur de Boston et Les Inconnus dans la ville de Richard Fleischer (DVD Carlotta Films)
L'étrangleur de Boston
L'étrangleur de Boston

Les éditions Carlotta ont eu la judicieuse idée d’éditer deux films de Richard Fleischer, « Les inconnus dans la ville », et surtout « L’étrangleur de Boston », film réalisé en 1967 par le cinéaste, d’après la véritable histoire du tueur en série Albert de Salvo.

Curieuse carrière que celle de Richard Fleischer, fils de Max Fleischer, le créateur de Popeye et de Betty Boop. Richard Fleischer qui a fait tout un parcours, depuis le montage des films d’actualité de la RKO –ce qui lui a servi, ici, à l’évidence – aux courts métrages, puis aux séries B, avant de diriger de grandes vedettes, d’abord pour la Fox puis pour la MGM, des films aussi différents que L’énigme du Chicao-Express, La fille sur la balançoire, Tora ! Tora ! Tora !, Le voyage fantastique, Vingt mille lieues sous les mers et Les Vikings, tous deux avec Kirk Douglas, Barabas, avec Anthony Quinn, Le génie du Mal, avec Orson Welles, Les flics ne dorment pas la nuit, avec George C Scott ou encore Soleil Vert, avec Charlton Heston.

Un cinéaste qui n’a jamais bénéficié d’une grande côte chez les cinéphiles, peut-être parce que très éclectique dans ses choix, mais qui s’avère un très grand directeur d’acteurs, ce qui est manifeste dans « L’étrangleur de Boston », qui permet à Tony Curtis, dont la carrière n’était pas au plus haut, de livrer une composition en tous points remarquable, notamment par le fait qu’on le reconnaisse sans le reconnaitre, car il avait proposé qu’on lui pose un faux nez pour ce film –judicieuse intuition-, mais qui a surtout une scène d’anthologie à la toute fin du film.

Mais ce qui stupéfie en voyant ou revoyant ce film, c’est sa forme, d’une modernité intacte, parce que le procédé du split screen, de l’écran multiple, qui a été depuis beaucoup utilisé, ne l’a sans doute jamais été à aussi bon escient. A chaque fois qu’il y a un deuxième, troisième, huitième écran, c’est absolument au service de la narration, au service du film. C’est absolument remarquable de tenue.J’en veux d’ailleurs pour preuve que Richard Fleischer abandonne le procédé dans la dernière partie du film, quand le récit ne l’exige plus, alors même que l’on apprend que l’assassin est atteint d’une forme aigue de schizophrénie.Mais le film serait déjà imparable avec la séquence qui dévoile pour la première fois l’assassin dans son entièreté, si l’on peut dire, puisque auparavant, on n’a vu que les bottes, surtout, de celui qui sème la terreur dans toute la ville de Boston.

Arnaud Laporte

-Ainsi que le coup de griffe de** Lisa Nesselson** :

le CD Eric Serra, la musique du "Grand bleu" remasterisée sorti le 13 mai chez Wagram Music.

Le Grand bleu
Le Grand bleu
  • Et le coup de coeur de Corinne Rondeau :

Cycle "Défense d'aimer , amours interdites en 100 films " au Forum des images,du 2 mai au 30 juin.

Défense d'aimer
Défense d'aimer

Sans oublier l’irremplaçable revue de presse culturelle d’Antoine Guillot.

Et le coup de fil passé à Roch Havet, pianiste, au sujet de la 15 ème édition du festival d'Anères, "Festival muet et pinao parlant", du 15 au 19 mai. Il y dirigera un ensemble de musiciens amateurs pour accompagner* La Fille de Carthage* de Marion Colson le jeudi 16 mai.

Pastille introductive: Clive OWEN

L'équipe