

Plongée dans les archives de la police du Guatemala, et critique acerbe de la République de Weimar. Deux époques, deux histoires, mais une intention commune : dénoncer un système en place. Avec Elisabeth Franck-Dumas et Florent Georgesco.
Elisabeth Franck-Dumas (journaliste à Libération), Florent Georgesco (Journaliste au Monde des livres.).
Les carnets noircis par le narrateur au fil de ses visites aux archives secrètes de la police du Guatemala nous révèlent des découpages bruts du réel qui interrogent constamment les limites entre crime politique et banditisme, entre idéologie et corruption, entre justice et terrorisme d’État.
Au récit des difficultés rencontrées pendant ses recherches vont progressivement se surimposer les souvenirs de Rodrigo Rey Rosa, ses réflexions personnelles, ses lectures (Fouché, Voltaire, Borges et son ami Bioy Casares), mais aussi les bribes du quotidien et des questions éthiques.
"Le Matériau humain", de Rodrigo Rey Rosa chez Gallimard

En 1931, Erich Kästner, alors au sommet de sa notoriété, publie un roman satirique, "Fabian", qui lui vaut les foudres de la critique, prompte à dénoncer l’« immoralité » supposée des œuvres qui osent appeler un chat un chat. Il faut dire qu’il n’y va pas de main morte : son héros s’y livre à une critique féroce du Berlin de la République de Weimar, lieu de toutes les débauches et de tous les compromis. Rien d’étonnant à ce que, dès 1933, l’ouvrage ait été brûlé lors des autodafés décrétés par le régime nazi.
Pourtant, le livre avait subi la censure d’un éditeur prudent, qui en avait soustrait les audaces les plus éclatantes. Une réédition récente nous permet fort heureusement de redécouvrir "Fabian" dans une version plus conforme à l’idée initiale de Kästner. On n’en est que plus saisi par l’étrange entre-deux dans lequel se meut le jeune Fabian, désespéré par la veulerie de ses contemporains, pressentant l’approche du désastre, mais incapable d’agir et de s’engager. Un roman décapant, qui parvient à conjuguer l’ironie, la compassion et la poésie singulière d’une modernité déboussolée.
"Vers l'abîme" d'Erich Kästner, édition Anne Carrière.

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Redécouvrir Roald Dahl
Des écrivains européens s'engagent contre le Brexit, et leurs homologues américains contre l'élection de Donald Trump. Grand corps malade, lui, "avoue" ne pas aimer les grands classiques français, comme Flaubert et Stendhal. On ne saurait que trop lui recommander la lecture de Roald Dahl, dont le centenaire est l'occasion de redécouvrir ses textes pour adultes, mordants et très sexuels.
L'Invité de la Dispute, Frederick Wiseman :
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Les coups de cœur :
"Kaspar Sattler ou la tentation de l'os" de Vincent Wackenheim, L'Atelier contemporain (Florent Georgesco)

"Venise est lagune" de Roberto Ferrucci, aux éditions de La Contre-allée (Elisabeth Franck-Dumas)

La programmation musicale :
"Lidan Misineba" des The Gariifuna Musicians & Dancers
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