Littérature : "Le titre n’est pas complet, ce devrait être : « Ce qu’est l’homme blanc au XXIème siècle en Europe centrale » !"

De gauche à droite : David Szalay, Niviaq Korneliussen et Jean-Baptiste Gendarme
De gauche à droite : David Szalay, Niviaq Korneliussen et Jean-Baptiste Gendarme - (C) Martin Figura 2016 - La Peuplade -
De gauche à droite : David Szalay, Niviaq Korneliussen et Jean-Baptiste Gendarme - (C) Martin Figura 2016 - La Peuplade -
De gauche à droite : David Szalay, Niviaq Korneliussen et Jean-Baptiste Gendarme - (C) Martin Figura 2016 - La Peuplade -
Publicité

Ce soir La Dispute sera consacrée à la littérature. A notre sommaire, trois livres : "Ce qu'est l'homme" de David Szalay, "Homo sapienne" le roman queer groenlandais de Niviaq Korneliussen et "La nuit et des poussières" le nouveau roman de Jean-Baptiste Gendarme.

Avec

"Ce qu'est l'homme" de David Szalay (Albin Michel)

Couverture de "Ce qu'est l'homme' - David Szalay (Albin Michel)
Couverture de "Ce qu'est l'homme' - David Szalay (Albin Michel)

Traducteur : Etienne Gomez

Présentation de la maison d'édition : Neuf hommes, âgés de 17 à 73 ans, tous à une étape différente de leur vie et dispersés aux quatre coins de l’Europe, essayent de comprendre ce que signifie être vivant. Tels sont les personnages mis en scène par David Szalay à la façon d’un arc de cercle chronologique illustrant tous les âges de la vie. En juxtaposant ces existences singulières au cours d’une seule et même année, l’auteur montre les hommes tels qu’ils sont : tantôt incapables d’exprimer leurs émotions, provocateurs ou méprisables, tantôt hilarants, touchants, riches d’envies et de désirs face au temps qui passe.
Et le paysage qu’il nous invite à explorer, multiple et kaléidoscopique, apparaît alors au fil des pages dans sa plus troublante évidence : il déroule le roman de notre vie.
Avec ce livre, finaliste du Man Booker Prize, le jeune auteur britannique offre un portrait saisissant des hommes du XXIe siècle et réussit, en disséquant ainsi la masculinité d’aujourd’hui, à dépeindre avec force le désarroi et l’inquiétude qui habitent l’Europe moderne.

Publicité

Il y a une grande noirceur, chaque histoire est assez sinistre. On sent cette absence de repère chez l’homme du XXIème siècle. Le côté « désarrois et cynisme » certes, mais les personnages ne sont pas tous dans la noirceur. C’est un livre qui se paye l’homme plus qu’autre chose. Ce sont des archétypes qui réagissent de façon inattendue à chaque fois ! Philippe Chevilley

Tout est très très sordide, on est un peu déçu de se rendre compte que ce n’est pas un roman mais bien un recueil de nouvelles qui racontent toujours la même histoire : la frustration sexuelle. Grégoire Leménager

Le titre n’est pas complet ce devrait être : « Ce qu’est l’homme blanc au XXIème siècle en Europe centrale » ! Les défauts présentés ici sont des clichés qu’on a déjà vu mille fois ! Elisabeth Philippe

"Homo sapienne" de Niviaq Korneliussen (La Peuplade)

Couverture de "Homo sapienne" de Niviaq Korneliussen (La Peuplade)
Couverture de "Homo sapienne" de Niviaq Korneliussen (La Peuplade)

**Traduction du danois par :  **Inès Jorgensen

Présentation de la maison d'édition : Révélant une voix exceptionnelle, Homo sapienne suit la vie de cinq jeunes dans la ville de Nuuk, capitale du Groenland. Ils vivent des changements profonds et racontent ce qui, jusqu’à maintenant, a été laissé sous silence : Fia découvre qu’elle aime les femmes, Ivik comprend qu’elle est un homme, Arnaq et Inuk pardonnent et Sara choisit de vivre. Sur «l’île de la colère», où les tabous lentement éclatent, chacune et chacun se déleste du poids de ses peurs.

Niviaq Korneliussen manie une langue crue, sensible et indomptée. Elle parle du désir universel d’être soi, socialement, intimement, confiante que les cœurs et les corps sauront être vrais.  

Née en 1990, Niviaq Korneliussen a grandi à Nanortalik, au sud du Groenland. Homo sapienne marque un tournant dans l’histoire littéraire groenlandaise en rejoignant un lectorat en dehors de la terre natale. 

J’ai eu peur du côté punk - fleur bleue. Mais l’ensemble fonctionne et on arrive à aborder la question de l’identité sexuelle et du genre grâce à un regard décalé. Philippe Chevilley

J’avais de la curiosité pour ce livre, mais je pense que si elle n’était pas groenlandaise on en parlerait un peu moins. Stylistiquement il y a quand-même quelque chose de touchant, une sorte de lyrisme post-adolescent. Grégoire Leménager

J’aime bien le côté un peu mal foutu de Niviaq Korneliussen dans sa manière d’appréhender le roman choral. Il y une forme de naïveté dans son écriture mais des choses passent et me saisissent dans des moments de fulgurances. Arnaud Laporte

A travers l’intimité de chaque personnage Niviaq Korneliussen nous permet d’appréhender ce pays qu’on connait mal qu’est le Groenland. Elisabeth Philippe

"La nuit et des poussières" de Jean-Baptiste Gendarme (Gallimard)

Couverture de "La nuit et des poussières" de Jean-Baptiste Gendarme (Gallimard)
Couverture de "La nuit et des poussières" de Jean-Baptiste Gendarme (Gallimard)

Présentation de la maison d'édition : « Même si elles ne se fréquentaient pas beaucoup, Paloma avait toujours été proche de sa mère. Elles s'appelaient régulièrement.
– Tu vois, lui confia-t-elle en sirotant un spritz en terrasse, il tourne en rond, il n'a plus vraiment de projet.
– Ça va revenir, temporisa Sylvia. Avec ton père, ça n'a pas toujours été simple. Ça s'entretient l'amour... Vous, vous voulez...
– Je t 'en prie! Ne me sors pas les conneries des magazines, la coupa Paloma en prenant une photo de son verre de spritz, avec, en profondeur de champ, la Méditerranée.
Sur son téléphone, elle recadra l'image et la posta sur Instagram. Hashtag apéro, hashtag Cadaques, hashtag spritz, _hashtag_Costabrava, hashtag weekendsansenfantsnimari, _hashtag_laviestbelle. » 

Dans un style concis, limpide, factuel, tendu, Jean-Baptiste Gendarme nous offre un grand récit de la solitude moderne.

Je suis un peu partagée. J’étais un peu arrêtée par la sécheresse de l’écriture au départ, l’histoire est un peu surchargée de drame. Mais le mélange de registre créé impression une fausse note pas inintéressante. Elisabeth Philippe

J’ai été sensible au côté doux-amer dans le style. Ce livre raconte des choses tristes et lourdes avec un humour parfois un peu glacé, Comme dans certaines chansons de Vincent Delerm. Grégoire Leménager

Les Bonnes feuilles
3 min

Vos commentaires :

Avant et pendant l'émission, réagissez et donnez votre avis sur le compte Twitter et la page Facebook de la Dispute.

Programmation musicale : 

♫  Crimson and clover - TOMMY JAMES & THE SHONDELLS

L’homme modeste - OLIVIER MELLANO 

Ferdinand - Bande originale de "Pierrot le fou" de Jean-Luc Godard

Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records).

L'équipe