Au sommaire de cette Dispute, deux opéras et un album : “Trois contes” de Gérard Pesson, "Beatrix Cenci" d’Alberto Ginastera et "Chamber Music" de Camille Pépin. Enfin, un coup de cœur de Laurent Bury pour “The Exterminating Angel” de Thomas Adès.
- Emmanuel Dupuy Rédacteur en chef du magazine Diapason
- Laurent Bury Rédacteur en chef adjoint du site forumopera.com
- Sophie Bourdais Journaliste à Télérama
“Trois contes” jusqu’au 14 mars à l’Opéra de Lille
De : Gérard Pesson Direction : Georges-Elie Octors Mise en scène : David Lescot
Présentation officielle : Avec des opéras comme Forever Valley, sa Pastorale d’après Honoré d’Urfé, ou la piquante Double Coquette qu’on a pu voir récemment à Lille, Gérard Pesson occupe une place singulière dans le paysage de la musique française contemporaine. Auteur d’une musique délicate, raffinée, accessible, volontiers facétieuse, il cultive en maître l’art de la miniature, du joyau, de l’évocation fragile et poétique.
Aux côtés de l’écrivain et metteur en scène David Lescot, il propose cette fois-ci au spectateur une aventure au travers de trois contes, « trois récits distincts, autonomes, mais entre lesquels circulent des éléments, des échos, des thèmes communs ».
Virevoltant avec virtuosité du célèbre petit pois d’Andersen au diable d’Edgar Allan Poe, en passant, avec Lorenza Foschini, par l’énigmatique manteau de Marcel Proust, Gérard Pesson et David Lescot ont travaillé de concert à dessiner un livre d’images bigarrées et sonores, pour offrir trois histoires, ou mieux : « trois façons de raconter une histoire ». Soit l’éternité du conte divisée par trois puis multipliée par un écheveau de fils sensibles, donnant libre cours aux métamorphoses du récit, et traitant le merveilleux avec fantaisie et douceur.
L'avis des critiques :
Il y a beaucoup d’humour et de poésie. Le fil directeur est une certaine économie visuelle et un second degré assez plaisant. Les citations s’intègrent toujours très bien dans la partition. L’orchestration est virtuose. Il y a un sens de la polyphonie et de l’animation rythmique qui maintient l’attention. Personnellement, j’étais tenu en haleine jusqu’à la fin. Emmanuel Dupuy
C’est une création extrêmement réjouissante. Le partenariat entre le librettiste et le compositeur est idéal. C'est un registre inhabituel à l’opéra, le conte. Je trouve cela extrêmement réussi. Sophie Bourdais
Le résultat est très efficace théâtralement mais j’ai eu le sentiment que les deux derniers contes avaient une matière et une musique moins riches que le premier qui en met plein la vue et les oreilles. On pourrait imaginer une vie propre pour chacun des contes. Laurent Bury
"Beatrix Cenci” d’Alberto Ginastera jusqu’au 7 avril à l’Opéra National du Rhin (Opéra de Strasbourg et La Filature de Mulhouse)
De : Alberto Ginastera Direction : Marko Letonja Mise en scène : Mariano Pensotti
Présentation officielle : Depuis le début du XVIIe siècle, l'histoire tragique de la jeune romaine Beatrice Cenci hante l'imaginaire d'écrivains, peintres et même photographes. Le portrait attribué à Guido Reni des collections du Palazzo Barberini a largement contribué, auprès de Shelley, Stendhal, Melville et Cameron, à l'aura de cette femme poursuivie, martyrisée et violentée par un père tout puissant et qui ne vit d'autre issue que le parricide.
Au début des années 1930, Antonin Artaud n'avait qu'une grande idée en tête : créer avec Les Cenci, une œuvre qui exprimerait de la manière la plus forte son « théâtre de la cruauté ». Le compositeur argentin Alberto Ginastera (1916-1983) en proposa une adaptation pour son troisième opéra créé en 1971 à Washington. L'extraordinaire rôle-titre devait s'inscrire immédiatement parmi les plus émouvants du répertoire de l'opéra moderne.
Dans le cadre de ARSMONDO ARGENTINE, le metteur en scène de Buenos Aires, Mariano Pensotti, passionnant créateur de la nouvelle génération d'artistes de la scène sud-américaine, fait à cette occasion ses débuts dans le monde lyrique alors que Marko Letonja dirige son Orchestre philharmonique de Strasbourg pour cette création française.
L'avis des critiques :
La découverte de cette oeuvre m’a bouleversé. C’est une oeuvre forte et courte. Le langage est moderne, atonal mais en même temps extrêmement lyrique, jamais aride. Et malgré quelques petites réserves, j’ai plutôt adhéré au choix de la mise en scène. On ne sort pas indemne de cette représentation. Emmanuel Dupuy
C’est une découverte et une oeuvre intéressante. Je suis moins convaincu par certains choix de la mise en scène. La forme de l’oeuvre est plutôt traditionnelle. En revanche, j’ai été saisi par la beauté du timbre et l’orchestre tout à fait impressionnant. Laurent Bury
On est dans un mélange d’innovation et de grand respect pour le genre lyrique. Il s’agit du troisième et dernier opéra d’Alberto Ginastera. Il se nourrit de toute l’histoire de l’opéra, de sa tradition sans pour autant la respecter à la lettre. On est dans une lecture qui est entre hier et aujourd’hui. Sophie Bourdais
"Chamber Music” de Camille Pépin
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Présentation officielle : Etoile montante de la jeune génération de compositeurs, Camille Pépin a choisi de s’entourer pour son premier album des interprètes qui l’accompagnent depuis ses débuts. Son oeuvre se saisit de nombreuses influences : de la littérature anglaise aux estampes japonaises, de la mythologie à l'astronomie ; des éléments disparates qui portent tous un point commun : le voyage.
Fusion de tous ces éléments, la musique de Camille Pépin se distingue avant tout par son aspect rythmique, dansé, presque incantatoire, où le lyrisme nous guette.
L'avis des critiques :
J’entends un beau métier de compositrice mais pas une grande personnalité musicale. Cela manque un peu d’aspérité. On reste dans le registre du séduisant et du joli. Le discours musical peine à se renouveler et épouse assez mal les affects changeants des différents poèmes de Joyce. Il y a une polyphonie sommaire. Emmanuel Dupuy
Même s’il est encore sous influence, ce disque est extrêmement prometteur. L’énergie vitale qui parcourt la musique de Camille Pépin me plaît énormément. On sent son goût pour l’orchestre. Sophie Bourdais
C’est un disque intéressant mais on espère qu’une vraie personnalité s’affirmera davantage dans les années qui viennent. Cela s’écoute agréablement mais on est loin d’une complexité et d’un raffinement de l’écriture. Laurent Bury
>> LE COUP DE COEUR DE LAURENT BURY POUR : “The Exterminating Angel” de Thomas Adès (sorti le 22 février chez Erato)
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De : Thomas Adès Direction : Thomas Adès Mise en scène : Tom Cairns
Présentation officielle : Compositeur et interprète britannique, Thomas Adès est un artiste reconnu, dont les nombreux enregistrements sont fréquemment salués par les médias internationaux. Créé au festival de Salzbourg en 2016 et repris à Londres en 2017, The Exterminating Angel, le 3e opéra de Thomas Adès capté au Metropolitan Opéra de New York, sort aujourd’hui en DVD/Blu-ray. Le livret de Tom Cairns est inspiré du film éponyme de Luis Buñuel. La partition de Thomas Adès fait la part belle aux percussions et aux instruments à vent dans laquelle les sonorités étranges des Ondes Martenot créent une atmosphère mystérieuse et angoissante.
C’est un opéra bien construit et bien fait. Thomas Adès est un compositeur qui sait écrire des choses jouissives à écouter, pleines humour, et qui sait manier la citation pour un résultat extrêmement convaincant agréable à regarder et à entendre. Laurent Bury
♪ Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records).
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