Ce soir, l’actualité musicale est au cœur de la Dispute en présence des critiques suivants :
- **Marie-Aude Roux ** (Le Monde)
- ** Emmanuel Dupuy** (Diapason)
- ** Anna Sigalévitch** (France Culture)
A propos des albums et spectacles suivants :
- Hänsel et Gretel , d'Engelbert Humperdinck, livret d'Adelheid Wette, d'après le conte des Frères Grimm (en langue allemande) à l'Opéra de Paris du 14 avril au 6 mai. Opéra dirigé par Claus Peter Flor et mis en scène par Mariame Clément. Visible au cinéma en direct le lundi 22 avril.

« Hansel et Gretel » est né d’une commande passée au compositeur allemand Engelbert Humperdink par sa propre sœur, qui souhaitait organiser une représentation d’un opéra adapté du conte des Frères Grimm pour l’anniversaire de son époux, elle-même se chargeant du livret, simplifiant et édulcorant le conte original, pour en atténuer la cruauté.Le projet prenant de l’ampleur, c’est finalement au Hoftheater de Weimer que l’œuvre est créée, le 23 décembre 1893, sous la direction de Richard Strauss.Gustav Malher le dirigera à son tour, à Hambourg, l’année suivante.En France, c’est André Messager qui dirige la première française, à l’Opéra Comique, le 30 mai 1900.Enfin, notez pour la petite histoire, qui nous intéresse, que ce « Hansel et Gretel » fut le premier opéra retransmis par la radio en Europe, depuis le Covent Garden, à Londres, le 6 janvier 1923.Tout cela pour dire la bonne fortune de cet ouvrage né d’une demande familiale, et qui reste l’œuvre la plus fameuse du compositeur.
« Hansel et Gretel », d’Engelbert Humperdinck, est donc à l’affiche du Palais Garnier, opéra de Paris, jusqu’au 6 mai, et cette nouvelle production est déjà remarquable par les faits suivants : elle marque en effet les débuts à l’Opéra de Paris du chef d’orchestre Claus Peter Flor, qu’on a pu voir diriger régulièrement en France, surtout au Capitole, à Toulouse, mais aussi à l’Opéra National du Rhin.Autres débuts, ceux de la metteur en scène Mariame Clément, qui est elle une véritable abonnée de l’Opéra du Rhin, mais qui a également travaillé sur nombre d’autres scènes mondiales.Débuts également pour une collaboratrice importante de Mariame Clément, Julia Hansen, qui signe les décors de cette production. Julia Hansen travaille depuis 10 ans avec la metteur en scène.Débuts aussi à l’Opéra de paris pour le chorégraphe Mathieu Guilhaumon, lui aussi collaborateur de longue date de Mariame Clément.Il ne fait pas ses débuts, mais a toute son importance : Philippe Berthomé signe les lumières de cette production, lu qui travaille fidèlement pour l’opéra avec Jean-François Sivadier, notamment.
Arnaud Laporte
- *Iphigénie en Aulide/Iphigénie en Tauride, * de Christophe Willibad Glück sous la direction musicale de Marc Minkowski, mise en scène de Pierre Audi. Un DVD Opus Arte.

Double dvd paru chez Opus Arte, qui restitue une soirée d’opéra conçue par le metteur en scène Pierre Audi, qui a donc eu l’envie de donner à la suite deux opéras de Gluck : « Iphigénie en Aulide », créé en 1774 à Paris, et « Iphigénie en Tauride », créé 5 ans plus tard, en 1779, toujours à de Paris. Les deux ouvrages sont d’ailleurs les bornes temporelles exactes du séjour du compositeur allemand dans la capitale française, l’échec public d’"Echo et Narcisse", quelques mois plus tard, toujours en 1779, pousse Gluck à retourner à Vienne, et à mettre un terme à sa carrière.
Ces deux Iphigénie, chantée pour la première par Véronique Gens, et pour la seconde par Mireille Delunsch, sont deux femmes à des âges très différents de leur vie.
Rapide révision de nos classiques :
Si Iphigénie est appelé en Aulide par son père Agamemnon, c’est que les Dieux l’empêchent de faire voile vers Troie, et exige le sacrifice de la jeune femme pour que les vents soufflent à nouveau pour la flotte grecque.Ayant eu la vie sauve, Iphigénie est reléguée en Tauride, où nous la retrouvons donc 15 ans après. La guerre de Troie s’est achevée. Agamemnon a été assassiné par son épouse Clytemnestre et son amant, Eghiste. Ces deux derniers ont eux-mêmes été assassinés par Oreste, fils d’Agamemnon et de Clytemnestre.Mais le parricide doit aller en Tauride chercher une statue de Diane, afin de calmer les Euménides, qui lui reprochent son matricide.Iphigénie, devenue grande prêtresse de Diane, et ne sachant évidemment pas ce qu’il est advenu de ses parents et de son frère, a pour mission de sacrifier tout étranger qui accosterait en Tauride, ce que fait donc son frère, Oreste…
Arnaud Laporte
Ainsi que les coups de cœurs :
de Vincent Huguet : *La Traviata et nous, * de Philippe Béziat, un DVD Les Films Pelleas Productions - Sophie Dulac Distribution .

C’est un film sur la création de la "Traviata" à Aix-en-Provence avec une mise en scène de Jean-François Sivadier. C’est la preuve qu’il peut se passer des choses en répétition qu’on ne retrouve pas forcément sur la scène, et c’est d’ailleurs une des leçons cruelles de l’opéra. J’ai été absolument par ce film. Philippe Bézia a réalisé quelque chose que j’ai du mal à appeler un documentaire puisqu’il suit le déroulement chronologique de la "Traviata". Il y a un travail sur les images, on voit beaucoup le visage de Nathalie Dessay et celui de Jean-François Sivadier. Ca commence par quelque chose de magnifique : le cliquetis des lustres sur la scène de l’archevêché et le cri des martinets. Puis il y a une superposition des répétitions. C’est vraiment enchanteur.
Vincent Huguet
d'**Anna Sigalevitch ** : Pantagruel, de François Rabelais, conception et direction artistique : Benjamin Lazar et Olivier Martin-Salvan au TNP du 9 au 20 avril.

Ce spectacle se donne le 26 et le 27 avril au Théâtre de l’Ouest parisien à Boulogne puis sera repris en tournée et l’automne prochain à l’Athénée. C’est du théâtre musical, tout comme "Le Bourgeois gentilhomme" pour lequel Benjamin Lazar et Olivier Martin-Salvan avaient déjà collaboré. Là, Olivier Martin-Salvan est seul en scène comme comédien, et il est accompagné par deux musiciens. Il est exceptionnel. Le rapport au texte et son incarnation sont excellents : il y a un grand respect de la langue de Rabelais et aussi une grande générosité, une jouissance d’être là. La scène où Pantagruel avale des livres est fabuleuse.
Anna Sigalevitch
Et le coffret "The Heifetz-Piatigorsky Concerts" qui sort le 7 mai (Sony Classical).

Ce sont 21 disques pour moins de 40 €. C’est une série de concerts donnés entre 1961 et 1974, où ils étaient déjà assez âgés. Ils étaient en semi-retraite de concertiste mais avaient beaucoup de plaisir à jouer de la musique de chambre ensemble. Il y a énormément de choses : du Beethoven, du Dvorak, du Schubert, du Brahms… C’est le talent à l’état pur. C’est limpide, lumineux, déchirant, et très beau.
Anna Sigalevitch
Sans oublier l’irremplaçable revue de presse culturelle d’Antoine Guillot
Et le coup de fil passé à**Pascal Dusapin, ** compositeur qui nous parlera de son oeuvre "O Mensch!" sur des poèmes de Nitzsche pour voix et piano. "O Mensch!" sera donné au Théâtre de la Criée à Marseille le mardi 30 avril.
Pastille introductive: Gustavo DUDAMEL
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