

Au sommaire de cette Dispute consacrée à la photographie : "Sally Mann" au Jeu de Paume, "Wright Morris" à la fondation Henri Cartier-Bresson , l'exposition consacrée à Erwin Olaf à la Galerie Rabouan Moussion et sa monographie. Enfin,les recommandations culturelles des critiques pour cet été.
- Frédéric Bonnet Journaliste au Journal des Arts
- Sally Bonn Auteure, critique et Maître de conférence en esthétique à l'Université d'Amiens
- Anaël Pigeat Editor-at-large du mensuel The Art Newspaper édition française, critique d’art et journaliste à Paris Match, productrice de documentaires sur France-Culture, ancienne critique à La Dispute sur France Culture
Erwin Olaf : l'exposition "Palm Springs” et la monographie "I am"

L'EXPOSITION "PALM SPRINGS", jusqu’au 27 juillet à la Galerie Rabouan Moussion
Présentation officielle : Pour les quarante ans de carrière d’Erwin Olaf, la galerie Rabouan Moussion présente en exclusivité en France sa dernière série: Palm Springs. Cette exposition de photographies et de vidéos célèbre aussi quinze ans de complicité entre le photographe néerlandais et la galerie parisienne.
Avec Berlin (2012), Shanghai (2017), Palm Springs boucle son triptyque sur les villes en mutation. Berlin a été réalisée à une époque où de sombres nuages s’amoncelaient au-dessus de l’Europe avec la remise en question de la liberté d’expression, de la démocratie et de la transmission du pouvoir de l’ancienne à la nouvelle génération. A Shanghai, métropole chinoise hypermoderne, Olaf examine ce qu’il advient d’un individu au milieu de 24 millions d’habitants. Palm Springs, c’est le changement climatique qui est au cœur de sa réflexion, dont le traitement n’est pas sans rappeler l’Amérique des années 1960.
LA MONOGRAPHIE "I AM" (Editions Hannibal)
Présentation officielle : À l’occasion de son soixantième anniversaire, le photographe Erwin Olaf présente la première monographie détaillée consacrée à son œuvre. Ce substantiel ouvrage illustré de quelque 240 photos montre aussi bien ses premiers clichés en noir et blanc que l’œuvre libre qui a fait de lui une icône, jusqu’aux dernières séries, encore inédites, réalisées à Shanghai et aux États-Unis. Cette synthèse chronologique décrit la vision unique de l’artiste et son évolution au cours des quatre dernières décennies, durant lesquelles le provocateur brutal de la vie nocturne amstellodamoise s’est changé en portraitiste royal et en maître de l’immobilité. Olaf maîtrise l’art de la photographie jusque dans ses moindres finesses et commente sur un ton âpre et pénétrant le contexte de son œuvre.
L'avis des critiques :
Ce qui me gêne est qu’Erwin Olad garde de ses années de photographe de publicité, une esthétique stylisée, artificielle et surtout extrêmement référencée. Je me suis demandée si c’était totalement assumé. Cela est problématique car son travail passe dernière. Sally Bonn
Concernant la monographie, il y a des choses remarquables et d’autres consternantes avec des références mapplethorpiennes évidentes et embarrassantes. La singularité qu’est la sienne est tellement surjouée que l’on passe à côté. (...) A propos des photographies exposées, j'ai eu l'impression d'être face à une série de mode des années 1990. Frédéric Bonnet
Il y a finalement dans cette photographie maniériste quelque chose de très lisse qui ne décolle pas vraiment. En revanche, quand on voit dans la monographie, l’ensemble de son travail, il y a une progression et des variantes dans son travail qui en fait de lui une figure indéniable. Anaël Pigeat
“Sally Mann. Mille et un passages” jusqu’au 22 septembre au Jeu de Paume

Commissaires : Sarah Greenough et Sarah Kennel
Présentation officielle : Depuis plus de quarante ans, Sally Mann (née en 1951) réalise des photographies expérimentales à la beauté obsédante qui explorent les thèmes essentiels de l’existence : mémoire, désir, mort, liens familiaux, magistrale indifférence de la nature envers les hommes. L’unité de ce vaste corpus – portraits, natures mortes, paysages et études diverses –, repose sur l'évocation d’un lieu, le Sud des États-Unis.
Sally Mann, originaire de Lexington (Virginie), a écrit voici bien longtemps sur ce que signifie vivre dans le Sud des États-Unis.. S’appuyant sur un amour profond pour sa terre natale et sur une bonne connaissance de son héritage historique complexe, elle pose des questions fortes et provocantes, sur l’histoire, l’identité, la race et la religion, qui transcendent les frontières géographiques et nationales. Cette exposition, la première rétrospective majeure de cette artiste reconnue, traite de la façon dont sa relation avec sa terre d’origine a façonné son œuvre.
L'avis des critiques :
Une exposition hantée et intemporelle, sans complaisance et très touchante. Sally Bonn
Une exposition pénible à cause d’un effroyable conservatisme (…) et d'une trop grande recherche de lyrisme ou de théâtralité qui ne semblent être là que pour masquer la vacuité du fond. Frédéric Bonnet
La contemporanéité de son oeuvre me semble résider dans l’humanité des personnages, la précisions des sentiments exprimés. Anaël Pigeat
"Wright Morris, l'essence du visible" jusqu'au 29 septembre à la Fondation Henri Cartier-Bresson

Présentation officielle : Écrivain respecté aux États-Unis, l’américain Wright Morris (1910-1998) innove lorsqu’il entreprend ses campagnes photographiques, cherchant très tôt à « capturer l’essence du visible ». La Fondation HCB propose pour la première fois en France, sa double vision photographique et littéraire de l’Amérique. L’exposition est constituée de tirages, ouvrages et documents issus de l’Estate of Wright Morris à San Francisco.
Wright Morris passe son enfance balloté entre le Nebraska, Chicago, les fermes de ses oncles et de longs périples à travers l’Amérique avec son père. À 23 ans, il voyage en Europe et décide, à son retour, de se consacrer pleinement à l’écriture. Il réalise rapidement que la photographie pourrait saisir ce qu’il tentait jusque-là de « capturer avec des mots ». Cette recherche formelle donnera naissance à son premier « photo-texte », The Inhabitants (1946), dans lequel les textes de fiction sont combinés à des photographies principalement réalisées dans le Nebraska, où il puise ses racines.
L'avis des critiques :
C'est une merveille cette exposition. Un travail vif, un regard précis porté sur les choses avec toujours un subtil équilibre entre la description et la poésie. Il faut y courir. Frédéric Bonnet
Une très belle démonstration d’un regard d’écrivain qui tente d’habiter le monde en se tenant face aux faits. (…) La relation entre la photographie et le texte, qui n’est ni littérale ni illustrative, est extrêmement intelligente et juste. Le regardeur devient la troisième voix. Sally Bonn
Précurseur de l’art conceptuel, ce jeu entre le texte et l’image m’a aussi fait penser au cinéma expérimental. Anaël Pigeat
LES EXPOSITIONS A VOIR CET ETE

L'exposition "Cabinets de curiosités", jusqu'au 3 novembre au Fonds Hélène & Edouard Leclerc à Landerneau
Il s'agit moins d’une exposition de collectionneurs que d’un questionnement sur la manière de montrer des objets. Une merveille et un terrain de jeu très amusant. Anaël Pigeat
L'exposition "Solstice" de Constance Nouvel jusqu'au 15 septembre au Point du jour à Cherbourg
Constance Nouvel est une artiste photographe qui travaille sur l’espace atmosphérique, paysager et architectural (....) C'est un jeu à l’intérieur de l’exposition. Le Point du Jour devient une sorte de boitier photographique où des images mentales sont projetées. Sally Bonn
La Triennale de Setouchi et le musée Lee Ufan au Japon
La Triennale de Setouchi, située dans un ensemble d'îles magnifiques, est aussi l'occasion de voir le musée Lee Ufan. Dans une construction de Tadao Ando absolument magistrale, l'artiste sud-coréen propose une nouvelle version de La Grande Arche, précédemment vue à Versailles. Là, où il y avait un jeu dangereux entre sculpture et architecture, cette sculpture gagne, à Naoshima, en puissance visuelle et en fragilité dans un cadre naturel magnifique. Fréderic Bonnet
MO.CO. Montpellier Contemporain
Un lieu exclusivement consacré à la question des collections du monde. Ce centre d'art s’ouvre avec une exposition japonaise, d’une grande commissaire internationale, qui promet d’être passionnante. Anaël Pigeat
L'exposition "Le sommeil n'est pas un lieu sûr" de Myriam Haddad jusqu'au 29 septembre à la Collection Lambert à Avignon
Un ensemble de tableaux virtuoses. Anaël Pigeat
L'exposition "Dalí, une histoire de la peinture" jusqu'au 8 septembre au Grimaldi Forum à Monaco
Une perspective intime sur Dalí et la peinture. Frédéric Bonnet
L'exposition "Ettore Spalletti, Ombre d'azur, transparence" jusqu'au 3 novembre au Musée national de Monaco - Villa Paloma
Une peinture spatiale et magnifiquement méditative à ne pas rater. Frédéric Bonnet
♪ Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records).
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