Au sommaire de cette Dispute spectacle vivant : "Le Banquet" de Mathilda May, "Fric Frac" d'Edouard Bourdet, mis en scène par Michel Fau et "H2 Hebron" de Winter Family. Philippe Chevilley partage son coup de cœur pour "Laïka" d'Ascanio Celestini.
- Philippe Chevilley Chef du service culture des Echos
- Caroline Châtelet Journaliste culturel, membre de Revue Incise
- Marie-José Sirach Chef du service culture à L'Humanité
"Le Banquet", jusqu'au 10 novembre au Théâtre du Rond-Point
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Conception et mise en scène : Mathilda May
Synopsis : Mathilda May construit après Open Space, une fiesta sans paroles avec onomatopées chorales ou soliloques en borborygmes. Fête d’après la noce, quand l’agape tourne au cauchemar : l’ultime moyen de supporter la tragédie, c’est encore d’en rire.
Avec : Sébastien Almar, Roxane Bret, Bernie Collins, Jérémie Covillault, Lee Delong, Stéphanie Djoudi-Guiraudon, Arnaud Maillard, Françoise Miquelis, Ariane Mourier, Tristan Robin
Prochaines dates :
- 16 septembre : Espace Carpeaux (Courbevoie)
- 26 > 27 septembre : Maison de la culture (Nevers)
- 15 > 16 novembre : Le pin galant (Mérignac)
- 22 novembre : Théâtre Edwige-Feuillère (Vesoul)
- 1 > 2 décembre : Le Radiant (Lyon)
- 4 décembre : Théâtre de Salon-de-Provence
- 5 décembre : Le Silo (Marseille)
- 6 > 7 décembre : Anthéa (Antibes)
- 11 décembre : Théâtre de Beausobre (Morges, Suisse)
- 13 > 15 décembre : Odyssud (Blagnac)
L'avis des critiques :
J’ai trouvé ce spectacle sympathique, même si j’ai été moins emballé qu’avec « Open Space ». J’ai découvert cet ovni avec ses borborygmes. On peut trouver des références à Buster Keaton, mais aussi à Pina Bausch, ou aux Deschiens, cependant c’est un peu en deçà. Le mariage est un sujet assez galvaudé, mais on a des gags plutôt réussis dans l’absurde. Ce spectacle aurait peut-être pu être plus abouti et plus drôle. Philippe Chevilley
La réussite de « Open Space » ne s’est pas reproduite avec « Le Banquet ». Cela tient aussi à une question de rythme, les séquences sont souvent un peu trop longues. La difficulté d’un spectacle théâtral sans parole, c’est qu’il ne souffre par la moindre imperfection. Je trouve que les acteurs jouent plutôt bien leur partition. Il y a une forme d’habileté, de virtuosité des interprètes, mais on est plutôt dans la caricature. Arnaud Laporte
C’est un spectacle où il y a essentiellement des borborygmes et des onomatopées. On a des personnages qui sont plus des caractères, que des figures très profondes. Toute la première partie est extrêmement axée sur un travail du corps. Si au début cette filiation avec Tati fonctionne, elle ne tient pas sur la durée. Pour moi ce n’est pas tant la question du rythme que celle du surlignage qui pose problème. Caroline Châtelet
Ce spectacle m’a consternée. Mathilda May avait agréablement surpris son monde il y a cinq ans. Ici je ne sais où classer ce qui n’a pour moi aucun intérêt, aucun sens. On n’a aucune empathie envers les personnages, il y a beaucoup de vulgarité. On voit tous les gags venir les uns après les autres et ce dès le départ. Je n’aime pas la façon dont on fait jouer les comédiens et ils ne sont pas tous très bons. Marie-José Sirach
"Fric Frac" jusqu'au 18 novembre au Théâtre de Paris
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De : Edouard Bourdet Mise en scène : Michel Fau
Présentation officielle : L’homme de Loulou est en prison et il a besoin d’oseille, de beaucoup de pognon. Loulou sa p’tite veut lui en trouver. Marcel employé de bijouterie est amoureux de Loulou. Loulou va se servir du naïf Marcel pour organiser avec Jo un Fric-Frac dans la bijouterie où travaille Marcel, une affaire en or normalement…
Après Arletty, Fernandel et Michel Simon c’est Julie Depardieu, Régis Laspalès et Michel Fau qui vous emmènent faire un tour dans le Paname des années 30, ça gouaille, parle de fraîche, de flouze, d’oseille, et surtout ça se paie une bonne tranche de rigolade. Attention comédie interdite aux caves !
Avec : Régis Laspalès, Michel Fau, Julie Depardieu, Emeline Bayart, Georges Bécot, Fabrice Cals, Yannis Ezziadi, Antoine Kahan, Audrey Langle, Roland Menou
L'avis des critiques :
Ce spectacle est porté par des acteurs merveilleux. J’ai trouvé ça rafraîchissant. On a des décors magnifiques et de très beaux costumes. On est vraiment dans un théâtre de divertissement qui tient la rampe. J’ai vraiment retrouvée cette atmosphère de l’Entre-deux guerres. Il fait un théâtre populaire avec beaucoup de légèreté sans se moquer du spectateur. Marie-José Sirach
En voyant ce spectacle, j’ai repensé à une interview donnée par Michel Fau. Il est dans la position du renégat. Michel Fau défend le théâtre qu’il pratique avec des décors peints assumant totalement le décor carton-pâte. Tout est extrêmement baroque et la limite de tout ça, est qu’on peut avoir une pauvreté, un manichéisme et une absence de pensée. Sa mise en scène écrase et aplatit tout. Tout est grossier dans la facture, surligné. Caroline Châtelet
Je crois qu’ici, c’est la pièce qui est le problème. On a des spectacles tout aussi outranciers et écrasants dans les décors et qui marchent. Le texte est ici le plus grand responsable. Je suis plutôt très client du théâtre de Michel Fau et je ne pense pas que son intention soit écrasée par un discours anti-bourgeois. Je pense qu’on a une pièce un peu trop faible ou un peu trop datée. Arnaud Laporte
En général, j’aime beaucoup ce que fait Michel Fau, notamment quand il va exhumer des pièces de boulevard. Avec « Fric Frac », on est un peu du côté du moins bien. Michel Fau prend toujours des risques avec un décor complètement hallucinant inspiré des affiches d’époque. L’argot de ce texte n’a toutefois pas très bien vieilli. L’arnaque qui nous est racontée est un peu molle, ce qui fait qu’on s’ennuie. Philippe Chevilley
"H2 Hebron" en tournée du 8 novembre au 16 février
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De : Winter Family - Ruth Rosenthal et Xavier Klaine
Présentation officielle : C’est à une visite guidée tout à fait singulière que nous convient Ruth Rosenthal et Xavier Klaine de Winter Family. Dans la chaleur étouffante de la ville palestinienne d’Hébron, la plus peuplée de la Cisjordanie occupée, la rue Shuhada est l’artère principale de la vieille ville qui serpente à l’ombre du tombeau des Patriarches. Autrefois vibrionnante du marché qui la jalonnait, cette zone appelée H2 est aujourd’hui «stérilisée», selon la terminologie de l’armée israélienne, c’est-à-dire progressivement vidée de ses habitants palestiniens depuis que s’y sont installées quelques familles de colons juifs. Renouant avec une amie d’enfance qui vit avec son mari, un activiste ultra-sioniste, et leurs onze enfants dans la colonie la plus enclavée d’Hébron, Ruth Rosenthal s’est intéressée à cette zone fantôme. Avec Xavier Klaine, ils ont recueilli les témoignages des colons, des habitants et des dirigeants palestiniens, des soldats israéliens, rencontré les observateurs, les activistes internationaux et les guides des «touristes de guerre» qui travaillent dans la zone. À la croisée de ces voix mêlées, Winter Family expose l’absurdité et l’horreur de cette zone d’occupation militaire où les récits s’affrontent sans jamais se conjuguer. Seule en scène, le public rassemblé autour d’elle, Ruth Rosenthal incarne la ville, à travers toutes ses voix, tous les récits, les mêlant au gré de son avancée dans la zone H2, sa chaleur, ses incohérences, ses révoltes, en manipulant une maquette comme un jeu de Lego: microcosme dramatique d’une situation triste et figée.
Avec : Ruth Rosenthal
Prochaines dates :
- 8 > 10 novembre : Festival du TNB (Rennes)
- 17 > 18 novembre : Centre de Culture ABC (la Chaux-de-Fonds)
- 21 > 30 novembre : Théâtre Vidy (Lausanne)
- 7 décembre : POC (Alfortville)
- 18 > 19 janvier 2019 : CDN d'Orléans
- 13 > 16 février : MC93 (Bobigny)
- Juin : Festival Perspectives (Sarrebrüc)
L'avis des critiques :
On dans des registres de discours très différents ce qui crée une confusion. On a des témoignages intimes, des choses qui sont plus de l’ordre de l’anecdote. Ce spectacle fonctionne avec tout un travail de collecte et d’écriture. Les Winter Family ont toujours un rapport assez intriguant au spectateur, qui passe par l’émotion et la question de la sensation. Le dispositif immersif est un peu problématique. En quoi faire éprouver quelque chose toujours en deçà de la réalité va apporter quoi que ce soit ? Caroline Châtelet
Je suis passé à côté de ce spectacle. Cette idée de visite guidée ne marche pas très bien. On est plutôt dans le rapport documentaire. La distribution des objets, les effets nous sortent un peu du spectacle. Quand on entend les colons extrêmes et l’armée, cela fait forcément pencher la balance. La façon dont cela nous est asséné de manière un peu confuse, m’a mis assez mal à l’aise. En fait le côté documentaire ou militant l’emporte sur le théâtre. Philippe Chevilley
Hebron est l’une des villes les plus anciennes au monde, avec des pierres qui plient sous le poids de l’Histoire. Comment raconter cette vie, ces tensions permanentes ? On a un duo de musiciens assez atypique dans le théâtre. Ce sont des gens qui ont une position presque minoritaire en Israël. Le théâtre serait le dernier espace où l’on peut dire des choses et faire appel à l’intelligence. On nous montre l’absurdité d’une situation où tout est bloqué. Marie-José Sirach
>> LE COUP DE CŒUR DE PHILIPPE CHEVILLEY : "Laïka", jusqu'au 10 novembre au Théâtre du Rond-Point
Conception et mise en scène : Ascanio Celestini Composition musicale : Gianluca Casadei
Présentation officielle : C’est Jésus, un pauvre diable, Karl Marx ou Zola. Il revient, il est à sa fenêtre. Il regarde et raconte le monde et ses déclassés, ses rejetés. Un SDF passé à tabac, une prostituée parmi les grévistes, une vieille qui cherche son chemin. Il invite les réfugiés et les démunis à imaginer la chienne Laïka, enfermée dans une capsule spatiale en 1957 par les Russes, envoyée vers la Lune. Aucun être vivant n’aura d’aussi près approché les étoiles. Plus loin, un accordéoniste rythme la parole et sert le péket, alcool de genièvre, produit wallon. Le public devient l’assemblée d’un bar, le narrateur appelle Che Guevara et Gandhi, rappelle que Dieu a besoin de saints pour faire des miracles.
Après avoir dépeint le monde des cyniques et des puissants dans Discours à la nation, succès au Rond-Point en 2015, puis Dépaysement en 2017, le conteur italien Ascanio Celestini dresse un portrait caustique et tendre du prolétariat d’aujourd’hui. Même parole rapide, flot nerveux, rap ou slam, le poème suivi par la musique de l’accordéon prend vie parmi les cagettes de bières et quelques lampes au sol, astres ou lucioles. Sa voix se fait kalachnikov d’un torrent d’espoir. L’acteur David Murgia, belge et prodige, tend un miroir abrasif d’une humanité et de ses contradictions.
Avec : David Murgia et la voix de Yolande Moreau
C’est le spectacle qui m’a beaucoup marqué en cette rentrée. Il y a flot continu, c’est une fable sociale indignée d’une grande beauté. Il n’y a jamais de slogans, de choses assénées. C’est un spectacle à la fois très humain et extrêmement drôle. On rit, on est ému et on voit un acteur formidable. Philippe Chevilley
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♪ Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records)
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