Spectacle vivant : Sœurs, "un texte d'une force, d'une violence inouïe"

en haut : "Sœurs" (© Pauline Roussille) au milieu : "Crash Park" (© Martin Argyroglo), en bas : "Hideto Iwaï" (© Mammar Benranou) et "Les Terrains Vagues" (© Jean-Louis Fernandez)
en haut : "Sœurs" (© Pauline Roussille) au milieu : "Crash Park" (© Martin Argyroglo), en bas : "Hideto Iwaï" (© Mammar Benranou) et "Les Terrains Vagues" (© Jean-Louis Fernandez)
en haut : "Sœurs" (© Pauline Roussille) au milieu : "Crash Park" (© Martin Argyroglo), en bas : "Hideto Iwaï" (© Mammar Benranou) et "Les Terrains Vagues" (© Jean-Louis Fernandez)
en haut : "Sœurs" (© Pauline Roussille) au milieu : "Crash Park" (© Martin Argyroglo), en bas : "Hideto Iwaï" (© Mammar Benranou) et "Les Terrains Vagues" (© Jean-Louis Fernandez)
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Une Dispute consacrée au spectacle vivant avec "Sœurs" de Pascal Rambert, "Hideto Iwaï - Wareware no moromoro (nos histoires...)" au T2G et "Crash Park, la vie d'une île" du metteur en scène et plasticien Philippe Quesne.

Avec

"Sœurs" jusqu'au 9 décembre au Théâtre des Bouffes du Nord

"Soeurs" de Pacal Rambert (© Pauline Roussille)
"Soeurs" de Pacal Rambert (© Pauline Roussille)

Texte, mise en scène et installation : Pascal Rambert

Présentation de l'auteur : J’ai décidé d’écrire Sœurs (Marina & Audrey ) en octobre 2017 le lendemain de la première répétition aux Bouffes du Nord de la scène que Marina Hands et Audrey Bonnet ont en commun dans Actrice. Écrire ou mettre en scène c’est répondre à des appels. Là, ni Marina ni Audrey ne me demandent rien. Elles répètent. Mais ce que je vois devant moi est d’une telle force. Les énergies sont tellement complémentaires, que je décide de répondre à ces forces à ces énergies combinées. Je vois ce jour-là ce que va être Sœurs ( Marina & Audrey ) quelques mois plus tard. Un conflit immense entre deux personnes que tout sépare et que tout réunit. Une lutte à mort. Pieds à pieds. Mots à mots. Corps à corps. Pour se dire à travers cette violence entre sœurs qu’une seule chose : l’amour qu’elles se portent. Pascal Rambert

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Avec : Audrey Bonnet et Marina Hands

L'avis des critiques :

Ce spectacle m'a totalement bouleversé, c'est l'un des plus marquant que j'ai vu ces dernières années. Pascal Rambert a réussi à faire un texte d'une force, d'une violence inouïe. Il a mêlé la détestation à une image du monde d'aujourd'hui. Ce texte a un côté organique. La performance des comédiennes est également inouïe. C'est un spectacle qui m'a touché par son texte et surtout par ses comédiennes qui ne lâchent pas. Philippe Chevilley

On est saisi par une violence très haut placée d'entrée de jeu. Cette histoire de soeurs qui se détestent, se haïssent depuis l'enfance, qui n'arrivent pas à trouver de terrain de réconciliation à la mort de leur mère, me laisse un peu à côté. On a deux actrices qui portent quelque chose d'assez impressionnant. Elles arrivent à basculer dans la transe. Ce qui pêche, c'est ce texte cousu de fil blanc avec des poncifs et des éléments caricaturaux. Marie-José Sirach

Je suis partagée entre ma réception du récit pendant qu'il se jouait et ma perception des actrices en scène. Pascal Rambert a une façon de nous coller au mur et de nous retourner, qui me met à distance. Je me retrouve éloignée de ce qui se joue et cela ne me touche pas. En même temps j'ai été intéressée pendant tout le spectacle. La façon dont ces deux actrices sont ensemble me touche. Anna Sigalevitch

"HIDETO IWAÏ, Wareware no moromoro (nos histoires...)" jusqu'au 3 décembre au T2G (Théâtre de Gennevilliers)

"HIDETO IWAÏ, Wareware no moromoro (nos histoires...)" de Hideto Iwaï (© Mammar Benranou)
"HIDETO IWAÏ, Wareware no moromoro (nos histoires...)" de Hideto Iwaï (© Mammar Benranou)

De : Hideto Iwaï

Présentation officielle : Reclus chez lui à l’adolescence, le Japonais Hideto Iwaï a transformé son expérience vécue en matière scénique douce-amère. À l’invitation du T2G – Théâtre de Gennevilliers et avec le Festival d’Automne, il crée son premier spectacle en français, inspiré de la vie de participants, professionnels et amateurs, rencontrés à Gennevilliers.

De seize à vingt ans, Hideto Iwaï est rentré dans la catégorie japonaise des « hikikomori », ces personnes qui, par phobie sociale, ne quittent plus leur domicile. Le théâtre lui a offert une porte de sortie, et depuis, l’acteur, scénariste et metteur en scène, aujourd’hui reconnu au Japon, s’attache à retracer avec humour des parcours singuliers puisés dans la société contemporaine. Avec cette création, le T2G – Théâtre de Gennevilliers lui offre pour la première fois la possibilité de confronter son expérience à celle d’acteurs et d’amateurs français. Au fil de plusieurs séjours, Hideto Iwaï est parti à la rencontre d’habitants de Gennevilliers et de comédiens français. Après avoir écouté leurs récits de vie, il a composé avec eux un spectacle sur-mesure qui traite des relations humaines, de l’amour aux liens entre parents et enfants. Son sens de la mise en scène décalée, plus poétique que réaliste, était déjà sensible dans Le hikikomori sort de chez lui, récemment salué en tournée à Paris : ici, Hideto Iwaï porte un regard lucide et bienveillant sur un autre contrat social, pour mieux nous parler de notre propre culture.

Avec : Marion Barché, Salima Boutebal, Loïc Carcassès (avec la participation artistique du Studio-ESCA), Aurélien Estager, Lucienne Larue, Michel Larue, Mathieu Montanier, Abdallah Moubine

L'avis des critiques :

J’ai trouvé ce spectacle intéressant, souvent touchant, mais pas très abouti. Je me suis surpris à regarder ma montre de temps en temps. Les histoires sont plutôt bien conçues et croisées entre elles, mais pas toujours très bien racontées, ce qui fait que cela se dissout de temps en temps. Ce qui m’a fondamentalement gêné c’est que je ne suis pas très sensible à la mise en scène, qui parasite certains moments du texte. Philippe Chevilley

C’est un spectacle que je trouve d’une originalité folle. Il y a de vraies longueurs, mais c’est un spectacle que je veux défendre. J’aime bien l’échec parfois de cette non rencontre entre culture française et culture japonaise. On est sur une ligne de crête en se demandant par moment comme il est possible de faire du théâtre amateur comme ça. Il faut se laisser aller à l’écoute de cette poésie, qui rend l’intime universel. On a une douceur et une délicatesse rares au théâtre. Anna Sigalevitch

Cette façon qu’ils ont de trimbaler leurs histoires a une douceur avec ces oreillers. Ce spectacle a été une surprise magnifique. Je me suis demandée comment Hideto Iwaï avait pu amener ces gens à se rencontrer. On a parfois du dédoublement, c’est très joliment chorégraphié. L’attention qu’il porte aux professionnels comme aux amateurs avec une grande simplicité m’a émue. Marie-José Sirach

"Crash Park, la vie d'une île", jusqu'au 9 décembre au Théâtre Nanterre-Amandiers

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De : Philippe Quesne

Présentation officielle : Des paysages du peintre allemand Caspar David Friedrich aux étendues neigeuses bordées de sapins, en passant par des grottes troglodytes ou des marais opaques, les scénographies des spectacles de Philippe Quesne sont autant de perspectives, de biotopes, dans lesquels évoluent des personnages semblant faire partie intégrante de ces mondes imaginaires. Pour sa nouvelle création, Crash Park, la vie d’une île, le metteur en scène et plasticien invente une île, entourée d’une vaste étendue d’eau, peuplée de quelques palmiers et d’on ne sait trop quelles espèces animales, dont le paisible environnement va être bouleversé par de nouveaux arrivants… Fraîchement débarqués d’un avion en flammes qui s’abîme dans les eaux sombres de l’océan, quelques rescapés s’adonnent aux joies et mystères de la robinsonnade. Portée par un souffle épique, ponctuée de moments chantés et musicaux, cette nouvelle fable sur les grandeurs et misères de la nature humaine revisite les mythes et symboles de l’île. D’Homère à Shakespeare, de Jules Verne à Gilles Deleuze, l’île est, à travers les arts et la littérature, un lieu inspirant de multiples récits et d’histoires d’exil, le décor de certains fantasmes ou le cadre d’utopies. Espace de tous les possibles, l’île peut incarner le bonheur aussi bien que l’abandon ou l’angoisse… Alors, sur quelle pente vont se laisser glisser ces primo-arrivants, tout à la découverte de nouveaux rites initiatiques et croisant un bestiaire fantastique de sirènes, reptiles géants et autres créature insulaires ?

Avec : Isabelle Angotti, Jean-Charles Dumay, Léo Gobin, Yuika Hokama, Sébastien Jacobs, Thérèse Songue, Thomas Suire, Gaëtan Vourc’h

L'avis des critiques :

J'ai beaucoup aimé la mise en place de ce spectacle que je trouve très belle. Il y a dans la salle une maquette d'avion qui se promène. C'est très simple, mais très beau. On est dans une sorte de grande fresque hollywoodienne. L'idée du présent  me paraît fondamentale, mais quelque chose se dégonfle petit à petit, voir se banalise. Ce qui est intéressant, c'est que la musique devient la métaphore des éléments extérieurs. Anna Sigalevitch

On passe d'un endroit fermé extrêmement drôle et prenant qui est cet avion, à un autre endroit fermé, cette fois-ci en plein air avec cette île. Elle rappelle l'île de King Kong avec quelque chose d'un cinéma hollywoodien fantasmé. Est-ce que cela veut peindre la vacuité de nos sociétés ? Je ne sais pas trop. C'est peut être une métaphore de la société des loisirs dans laquelle nous vivons. Marie-José Sirach

J'ai été très séduit par le côté  joyeux d'un spectacle avec des images assez fascinantes. Le mélange de kitsch et de tableaux de maîtres, le nombre de clichés et de références, fait que je ne me suis pas ennuyé. C'est une fable, mais ce qui peut-être gênant, c'est qu'on peut le prendre comme un pur divertissement. C'est une utopie sans aucune règle sociétale. Philippe Chevilley

Il me semble que la lecture la plus simple de cette fable théâtrale, c'est la propension de l'homme à toujours aller vers une société de divertissement, alors qu'ils auraient l'occasion de se recentrer et de faire attention à cet écosystème. L'humain va à nouveau massacrer l'animal comme dans une sorte de régression. C'est loin d'être mon spectacle préféré de Philippe Quesne puisqu'on ne retrouve pas cette dimension ludique, tout me paraît un peu trop appuyé. Arnaud Laporte

Vos commentaires :

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Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records)

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