Au sommaire de cette Dispute consacrée au spectacle vivant : "Why ?"au Théâtre des Bouffes du Nord et "Hiroshima mon amour" au Théâtre des Bouffes Parisiens. Enfin, les conseils des critiques sur les spectacles à voir et les livres à lire cet été.
- Jean-Christophe Brianchon Rédacteur en chef de I/O Gazette
- Marie Sorbier Rédactrice en chef de I/O et productrice d'Affaire en cours sur France Culture
- Marie-José Sirach Chef du service culture à L'Humanité
"Why?" jusqu'au 13 juillet au Théâtre des Bouffes du Nord
Texte et mise en scène : Peter Brook et Marie-Hélène Estienne
Présentation officielle : Pourquoi faire du théâtre ? A qui s’adresse-t-on ? De quoi va-t-on parler ?
Ces questions et d’autres nous allons les poursuivre dans un petit voyage à la fois dramatique et joyeux – nous découvrirons qu’elles étaient plus que brûlantes au début du 20 ème siècle.
« Le théâtre c’est une arme très dangereuse » a dit Meyerhold dans les années 2O. Meyerhold fut un des plus grands metteurs en scène que le théâtre a connu. Il a vu devant lui se dresser inexorablement les menaces que le théâtre et l’art en général ont dû subir dans les années 30 en Russie. Il a pu lire ce qui était écrit sur le mur, devant lui, une évidence pourtant, les purges, qui allaient envoyer à la mort, à l’exil, dans les camps, tant d’artistes. Mais pour des raisons magnifiques dictées par son cœur il n’a jamais pu accuser ce régime qui allait lui faire perdre sa vie --- il a cru jusqu’au bout --- emprisonné --- torturé – que la Révolution allait gagner et qu’il allait être sauvé.
L'avis des critiques :
Peter Brook veut faire un théâtre accessible, savant et érudit, qui accueille les gens quels qu’ils soient. Cette pièce est, par sa simplicité, audible à tout le monde. Il met sur le plateau des questions que tout un chacun peut se poser. C’est magnifique, beau, émouvant et intelligent. Marie-José Sirach
Le propos, aussi simple puisse-t-il être, nous emmène dans des abysses de réflexions possibles. Rares sont les metteurs en scène qui osent le faire. C’est un manuel de l’oeuvre et de la pensée de Peter Brook. On voit et on comprend, dans cette simplicité, ce qu’il a toujours voulu faire au théâtre. Jean-Christophe Brianchon
Je suis plus sensible à la poésie qu’à la partie politique du spectacle, ce qui explique que j’ai préféré la première partie. J’ai trouvé la seconde partie plus pédagogique et suis sortie du processus théâtral. Marie Sorbier
"Hiroshima mon amour" jusqu'au 7 juillet au Théâtre des Bouffes Parisiens
De : Marguerite Duras
Mise en scène : Bertrand Marcos
Présentation officielle : Hiroshima mon amour est le scénario écrit par Marguerite Duras pour le film d'Alain Resnais sorti en 1959. Bien que retraçant la rencontre entre une Française et un Japonais à Hiroshima quelques années après la bombe atomique, Hiroshima mon amour est surtout le cri du souvenir d’un amour brûlant, scandaleux et déchirant, que cette femme connut avec un soldat allemand à Nevers pendant la seconde guerre mondiale.
« Orchestrer la rencontre entre cette exceptionnelle écriture et cette voix si singulière m’est apparue comme une évidence absolue. J’y ai trouvé l’une des plus belles œuvres de Marguerite Duras. J’ai immédiatement imaginé Fanny Ardant porter ces mots foudroyants »
L'avis des critiques :
Bien qu'entendre la voix de Fanny Ardant et Gérard Depardieu est magnifique, je suis un peu réticente sur la mise en scène. Je n’ai pas trop vu de théâtre. Marie-José Sirach
L’oeuvre de Duras est empoussiérée sous une diction parfois un peu poussive et problématique (…). Par ailleurs, Fanny Ardant est dirigée avec des indications très claires et volontaires. Je ne suis pas certain qu’il était nécessaire de la mettre dans ces postures pour nous réciter ce texte magnifique. Jean-Christophe Brianchon
Je n’ai pas réussi, dans cette adaptation, à oublier les images de cinéma. Nous n’arrivons pas à prendre le parti pris du théâtre. Marie Sorbier
LES SUGGESTIONS ESTIVALES ET CULTURELLES DES CRITIQUES
> Jean-Christophe Brianchon : les spectacles à voir dans le IN et le OFF au festival d'Avignon
Dans le IN: "Sa bouche ne connaît pas de dimanche", de Pierre Guillois et Rébecca Chaillon
https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2019/sa-bouche-ne-connait-pas-de-dimanche
Rébecca Chaillon est une performeuse et une comédienne assez hors norme qui réfléchit à ce qu'est que de faire du théâtre politique. Jean-Christophe Brianchon
Dans le OFF : "Un garçon d'Italie", d'après Philippe Besson et mis en scène par Mathieu Touzé
Un comédien, Mathieu Touzé, vu chez Bob Wilson et sur Netflix; et une pièce à découvrir. Jean-Christophe Brianchon
> Marie-José Sirach : quelques lectures
"Contre le théâtre politique" d'Olivier Neveux (La Fabrique)
Un livre qui oblige à réfléchir et à me remettre en question comme critique et spectatrice. Marie-José Sirach
"Comme battements d'ailes : poésie 1961-1999" d'Armand Gatti (Gallimard)
Une poésie lumineuse une écriture vivante et palpitante. Marie-José Sirach
"Manifeste pour un nouveau théâtre" de Pier Paolo Pasolini (Ypsilon)
Un livre extrêmement drôle et toujours aussi moderne. Pasolini était un visionnaire. Il bat en brèche le théâtre académique et underground pour instaurer le théâtre de parole. Marie-José Sirach
> Marie Sorbier : La Sélection Suisse en Avignon
http://www.selectionsuisse.ch/fr/
Présentation officielle : Faire partie du paysage
On pourrait sourire à l’idée que nous nous réjouissions de cette situation. Il n’était pourtant pas gagné, qu’en trois étés, la Sélection suisse s’inscrive dans le panorama d’Avignon. Elle l’a fait à sa manière, faisant fi des frontières. Revendiquant la nécessité de se penser à partir des projets, elle a noué les partenariats qui s’imposaient. Dans le OFF et au-delà, jusqu’à faire incursion dans le programme du Festival d’Avignon. C’est avec ce dernier que la Sélection suisse présente cette année le spectacle Phèdre! de François Gremaud et la lecture d’un inédit d’Antoine Jaccoud par Mathieu Amalric, dans le cadre des Fictions de France Culture. Faire partie du paysage ne signifie pas s’y fondre. La Suisse bouge, bouscule, surprend et il ne doit pas en être autrement en Avignon. Comme leurs prédécesseurs, les artistes de cette quatrième édition malmènent le cliché d’un pays « lisse». Quelle que soit leur esthétique, ils se rejoignent dans l’idée de proposer. Semer plutôt qu’asséner, croire en la faculté de l’autre à recevoir et percevoir sans que tout soit montré ou nommé. Une confiance déposée entre les mains du spectateur – même le plus jeune. Un geste aussi audacieux que généreux, que nous avons hâte de partager avec vous. C’est à ce paysage-là que nous appartenons.
Laurence Perez, directrice, a créé une esthétique suisse sélective et singulière. En trois ans, ce label suisse a réussi l'exploit de se faire remarquer parmi les 1500 spectacles proposés chaque jour à Avignon. Cette année, la sélection auparavant cantonnée au "off" intègre pour la première fois le "in". Parmi les spectacles à voir : "L'oiseau migrateur", un spectacle d’une poésie et d’une délicatesse incroyable; "EF Feminity" un des spectacles Les plus intéressants que j'ai vu sur la question du genre, et une lecture avec Mathieu Amalric. Marie Sorbier
♪ Générique de l'émission : Sylvie Fleury & Sidney Stucki, "She devils on wheels", extrait de l'album "Sound Collaborations 1996-2008" (label Villa Magica Records).
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