Théâtre ce soir : Mohamed el Khatib met en scène des supporters du RC Lens dans "Stadium", "Doreen" s'inspire de la lettre d'André Gorz à sa femme et "F(l)ammes" s'interroge sur l'identité de jeunes femmes de quartiers populaires.
- Jean-Christophe Brianchon Rédacteur en chef de I/O Gazette
- Anna Sigalevitch Journaliste et auteure
- Marie-José Sirach Chef du service culture à L'Humanité
Doreen, compagnie AlterMachine
Dans une mise en scène de David Geselson. Avec Laure Mathis et David Geselson.
Retrouvez ici les dates de la tournée.
Présentation officielle : David Geselson aime enquêter sur le réel pour être libre d'en écrire une fiction, comme dans En route-Kaddish, présenté en 2015 au Théâtre de la Bastille. Cette fois, il imagine les mots de Doreen et ceux de Gérard, qui est aussi André Gorz, auteur de Lettre à D. - Histoire d'un amour, publié en 2006. Dans ce dernier livre, André Gorz, philosophe et journaliste français, se retourne sur l'essentiel de sa vie et écrit une déclaration d'amour à sa femme malade, Doreen.
Leur histoire est mise en scène dans une douce et troublante proximité avec le public. Nous sommes chez Doreen et Gérard, dans l'intimité de leur amour et de leur dernière heure. Cela fait 58 ans qu'ils s'aiment et ce soir ils ont décidé de mourir ensemble, pour ne pas survivre à la mort de l'autre. Nous les rencontrons, au milieu du désordre de leurs souvenirs : Sartre, leur mariage, une dispute amoureuse, leurs engagements politiques, la maladie... Moments cruciaux et anecdotes se croisent, révélant avec justesse la vie de ce couple. - E.K.
Jean-Christophe Brianchon :
C'est un spectacle brillamment écrit qui nous invite dans l'intimité d'un couple.
Lucile Commeaux :
C'est un spectacle pudique sur le suicide, quand la mort a plus de sens que la vie.
Marie-José Sirach :
Le spectateur n'est ni dans le voyeurisme, ni dans l'éloignement par rapport à cette histoire d'amour.
Stadium, dans le cadre du festival d'Automne
Dans une mise en scène de Mohamed el Khatib. Avec une soixantaine de supporters du Racing Club de Lens.
Retrouvez ici toutes les dates.
Présentation officielle : Mohamed El Khatib réunit 53 supporters du RC Lens pour une expérience esthétique inédite. Du plus intime au plus politique, cette performance documentaire rend hommage au supporter qu’est son père, met un coup de pied dans la ruche à poncifs sur le monde du football et dresse une carte anthropologique de l’agora du stade.
En donnant directement à entendre des personnes qui consacrent une part importante de leur vie au supporterisme, le metteur en scène bouscule la mythologie ouvriériste qu’alimente une certaine condescendance à l’égard des amateurs de football. Trajectoires à l’appui, témoignages à foison, au travers des comportements hyper-codifiés des gradins d’un stade, il butine dans leur inextricable agencement la complexité des valeurs, du lien social, de l’imaginaire que porte cette cérémonie contemporaine du match. Concentré sur la composante chorégraphique et plastique de cette grande famille, il crée une partition gestuelle, documentaire et chorale qui esquisse les portraits multiples d’une foule en mouvement. Focus sur les rapports entre l’individu et le groupe au sein d’un rituel, Stadium congédie toutes les idées reçues pour instiguer une exploration sagace de la définition du « public ». Car qu’est-ce que le public, sinon un agrégat d’individus qu’un concours de circonstances et de déterminations sociopolitiques a rassemblé à un endroit devant une même proposition spectaculaire ?
Lucile Commeaux :
C'est un spectacle réussi qui passe par tous les registres mais il ne fait que donner un sentiment réconfortant au bourgeois.
Jean-Christophe Brianchon :
Le spectacle devient un spectacle de marionnettes qui dit au public ce qu'il veut entendre.
Anna Sigalevitch :
Pourquoi me suis-je sentie si seule alors que la pièce vise à créer une cohésion ?
C'est comme si le public avait décidé d'aimer a priori ce spectacle.
Je me suis senti trop souvent coincée devant un pièce donneuse de leçons.
Marie-José Sirach :
Ce spectacle fait entendre ceux qu'on entend pas : la classe populaire !
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F(l)ammes, du 17 au 29 octobre à la Maison des Metallos et du 16 novembre au 17 décembre au théâtre de la Tempête
Dans une mise en scène de Ahmed Madani. Avec Anissa Aou, Ludivine Bah, Chirine Boussaha, Laurène Dulymbois, Dana Fiaque, Yasmina Ghemzi, Maurine Ilahiri, Anissa Kaki, Haby N’Diaye et Inès Zahoré.
Présentation officielle : Après Illumination(s) créé avec de jeunes hommes de Mantes-la-Jolie et présenté aux Métallos en octobre 2013 devant des salles combles, Ahmed Madani présente ce deuxième volet F(l)ammes avec de jeunes femmes de quartiers populaires. L’auteur-metteur en scène a constitué un groupe d’une dizaine de jeunes femmes nées de parents immigrés pour explorer ensemble leurs identités multiples, leur sensibilité, leur désir de prendre la parole, de jouer, danser, rire, creuser en elles, se raconter. Si les jeunes hommes d’Illumination(s) incarnaient des agents de sécurité qui énonçaient aux spectateurs, non sans dérision : « Nous sommes là pour vous protéger de nous-mêmes », ces jeunes femmes ne peuvent pas se prévaloir d’être des agents dangereux pour l’ordre public. Les médias n’en parlent que rarement tant leur discrétion, voire leur disparition des espaces publics est patente. Explorer leur intimité, comprendre leurs doutes, leurs peurs, sont les moteurs de cette création partagée. Au moment où les discours populistes se développent et où les replis identitaires refont surface, cet acte esthétique et poétique fera entendre une parole trop souvent confisquée.
Anna Sigalevitch :
Artistiquement, cela me parait trop sommaire : il n'y a pas d'expérience esthétique.
Marie-José Sirach :
J'aime ce théâtre qui induit un nouveau rapport au spectateur.
Jean-Christophe Brianchon :
Le sujet n'est pas transcendé par le théâtre.
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