Théâtre : "Ici, on touche le haut ou le fond du toc"

En haut à gauche : Mélancolie(s) ; à droite : Festen ; en bas : Le Malade imaginaire
En haut à gauche : Mélancolie(s) ; à droite : Festen ; en bas : Le Malade imaginaire - Simon Gosselin, Serge Martinez
En haut à gauche : Mélancolie(s) ; à droite : Festen ; en bas : Le Malade imaginaire - Simon Gosselin, Serge Martinez
En haut à gauche : Mélancolie(s) ; à droite : Festen ; en bas : Le Malade imaginaire - Simon Gosselin, Serge Martinez
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Ce soir, le rideau se lève sur trois pièces : "Mélancolie(s)" d'après deux pièces de Tchekhov, une adaptation de Festen à l'Odéon et "Le Malade imaginaire" au théâtre Déjazet.

Avec

Mélancolie(s), au théâtre de la Bastille jusqu'au 12 janvier

Création et adaptation collective à partir des Trois Sœurs et d’Ivanov d’Anton Tchekhov. Mise en scène de Julie Deliquet. Avec Julie André, Gwendal Anglade, Éric Charon, Aleksandra De Cizancourt, Olivier Faliez, Magaly Godenaire, Agnès Ramy et David Seigneur.

Présentation officielle : Mélancolie(s) met en scène la disparition d’un monde et de ses illusions, au plus près de la vie réelle, de son rythme fragile et imprévisible. Julie Deliquet, en compagnie d’Anton Tchekhov, prolonge sa réflexion sur l’héritage générationnel, amorcée dans son triptyque jubilatoire Des années 70 à nos jours.

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Dans leur dernier spectacle Catherine et Christian, Julie Deliquet et le collectif In Vitro enterraient leurs parents et, avec eux, toute une génération – celle des utopies d’hier. Nous sommes un an plus tard. On fête l’anniversaire de Sacha, l’une des filles de la fratrie, dans la maison familiale. C’est la fin du deuil et le début d’une nouvelle vie, peut-être. C’est aussi le début des Trois Sœurs d’Anton Tchekhov, dont l’ombre plane sur Mélancolie(s). Julie Deliquet choisit cette pièce ainsi qu’Ivanov comme fil rouge : les rêves de la première croisent la violence de la seconde, la lucidité détruit un à un les personnages et les enferme dans leur solitude. Les figures tchekhoviennes font écho à notre propre mal-être. L’insouciance de nos aînés a laissé place à l’angoisse – celle de ne pouvoir agir sur un réel en plein bouleversement – et à la mélancolie face au désenchantement du monde. Comme toujours avec le collectif In Vitro, la vie et le théâtre se mêlent, l’improvisation épouse la répétition et invite le spectateur à la proximité. Et si le temps passe et abolit les rêves, si la mélancolie effrite les illusions, il reste le théâtre pour se rassembler et capter, avec toujours plus d’acuité, le rythme de la vie, ses maladresses et sa beauté.

Le répertoire de Tchekhov s'use, ses émotions s'usent. Les thèmes de son théâtre deviennent des clichés. 

La dimension politique de l’œuvre de Tchekhov est totalement éludée. Cette pièce ne met en avant que la dépression, pas une mélancolie collective. Lucile Commeaux

L'hybridation ne fait pas un objet nouveau. René Solis

Je ne me lasse pas d'entendre ces textes, cette mélancolie, le temps qui passe et s'efface, l'envie de vivre malgré la maladie. Marie-José Sirach

Mélanger ces deux pièces de Tchekhov est une manière habile de renouveler son œuvre sans lasser. Arnaud Laporte

Du 29 novembre au 22 décembre, puis du 8 au 12 janvier au Théâtre de La Bastille (festival d’Automne).

Le Malade imaginaire, du 3 novembre au 31 décembre au théâtre Déjazet

Pièce en trois actes de Molière. Mise en scène de Michel Didym. Avec Jean-Claude Durand, Philippe Faure, Norah Krief, André Marcon, Catherine Matisse et Bruno Ricci.

Présentation officielle : Argan, ce fameux malade imaginaire, se croit malade et n’accepte de vivre qu’en étant constamment entouré de médecins.

Dernière comédie écrite par Molière, la pièce se propose d’être une remarquable satire de la mort, de l’hypocondrie et du corps médical.

Le célèbre dramaturge tire un portrait critique de la société de son temps tout en ridiculisant les travers de la faiblesse humaine.

Un classique dont on ne se lasse pas.

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Ça pourrait être une belle réussite mais il manque quelque chose à la mise en scène. Les acteurs sont fabuleux ; on prend du plaisir à ce spectacle. Marie-José Sirach 

De tous les spectacles de Michel Didym, c'est le meilleur. René Solis

C'est un "mash-up" réussi ! Arnaud Laporte

Festen, du 24 novembre au 22 décembre à l'Odéon-théâtre de l'Europe

De Thomas Vinterberg et Mogens Rukov, adaptation théâtrale de Bo Hr. Hansen. Mise en scène de Cyril Teste. Avec Estelle André, Vincent Berger, Hervé Blanc, Sandy Boizard ou Marion Pellissier, Sophie Cattani, Bénédicte Guilbert, Mathias Labelle, Danièle Léon, Xavier Maly, Lou Martin-Fernet, Ludovic Molière, Catherine Morlot, Anthony Paliotti, Pierre Timaitre, Gérald Weingand et la participation de Laureline Le Bris-Cep.

Présentation officielle : Festen est une triple histoire de cinéma, de théâtre et de famille : un grand film superbement réalisé, mais aussi un texte dramatique de plein droit. Cette œuvre-carrefour offre un matériau idéal à Cyril Teste et au Collectif MxM pour poursuivre, après le succès de Nobody, leur exploration des sociétés contemporaines par le biais de la performance filmique. 

Définie comme “écriture théâtrale qui s’appuie sur un dispositif cinématographique en temps réel et à vue”, la performance filmique “injecte dans le temps du cinéma le présent du théâtre”, captant ainsi sur scène l’énergie éphémère du plateau de tournage. Mais Festen est bien plus qu’une expérience esthétique. On y assiste à la confrontation explosive d’un rituel (la célébration d’un anniversaire) et de sa rupture (la dénonciation par un fils des crimes de son père). L’effet de réalité ainsi produit est sidérant : au-delà de l’inceste paternel, c’est la complicité tacite de toute une société qui se révèle. Cette version, revécue chaque soir au cours d’un banquet bien réel, sera également un hommage en filigrane à une autre histoire de famille danoise : celle du prince Hamlet, qui lui aussi choisit de faire de la cérémonie scénique “le piège où prendre la conscience du roi.”

Ici, on touche le haut ou le fond du toc. C'est un formidable sujet de téléfilm. René Solis

Le dispositif est habile et l'irréalité du jeu des acteurs diffuse une ambiguïté intéressante. Marie-José Sirach

C'est un exemple de cinéma sur scène qui sert efficacement le sujet. Lucile Commeaux

En tournée : 

10-12 janvier // Le Quai, Angers(49)

23-27 janvier // MC2: Grenoble (38)

7-11 février // Théâtre du Nord, (59)

20-24 février // TNB, Rennes (35)

8-9 mars // Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, 

15-16 mars // Le Liberté, Toulon (83)

20-21 mars // Comédie de Valence (26)

29-30 mars // Le Parvis, Tarbes-(65)

3-4 avril // Théâtre de Cornouaille, Quimper 

10-13 avril // Comédie de Reims, CDN (51)

17-18 avril // Equinoxe, Châteauroux (36)

24-26 avril // TAP, Poitiers (86)

12-16 juin // Les Célestins, Lyon (69)

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