

Malgré les accords de paix de 1998, Belfast reste une ville divisée par les « murs de la paix » ou « peacewalls » en anglais. Un mot sous forme d’oxymore qui recoupe aussi bien les barrières de sécurité, les grilles en tôle et autres plaques de fer que les clôtures en tout genre.
Dans Les dépossédés , l’écrivain Robert Mcliam Wilson , originaire de Belfast, écrivait : « Je connaissais de nombreux quartiers de Belfast aussi bien que leurs habitants, moyennant quoi j’en connaissais très mal d’autres. C’est votre Belfast. Votre version dictée par la foi dans laquelle vous êtes né vous connaissez les quartiers où vivent vos coreligionnaires, mais le plus souvent vous ne passez pas beaucoup de temps à vous promenez dans le territoire de l’autre communauté ». Ce constat est encore vrai aujourd’hui.
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Il ne s’agit pas d’un mur unique comme le fut celui de Berlin ou celui qui sépare Israël des territoires palestiniens mais une multitude de fragments de taille variable qui distinguent les quartiers protestants des quartiers catholiques. Les divisions communautaires se lisent aussi sur les peintures aux façades des maisons. Elles scénarisent le conflit, proposant une interprétation partisane de l’histoire et sont repeintes chaque année pour le plus grand plaisir des touristes. Peintures murales, trottoirs peint aux couleurs du drapeau du Royaume Uni, écussons sur les poteaux électriques, drapeaux, tout concourt à ancrer la mémoire identitaire dans les esprits et à dessiner des zones interdites à la communauté adverse. La géographie des habitants de Belfast s’imprègne ainsi des démarcations symboliques ou physiques qui parsèment les territoires. Pendant notre séjour, alors que nous souhaitions nous rendre à Alexandra Park, jardin public séparé en deux par un mur, notre chauffeur de taxi nous avoue ne pas savoir où il se trouve. La raison ? Il faut d’abord traverser un quartier protestant pour s’y rendre.
Balade radiophonique à Belfast, un documentaire de Louise Hénaff , réalisé par Charlotte Roux .
Prise de son et mixage : Pierric Charles .
On connaît les tensions qui resurgissent chaque année lors des défilés orangistes du 12 juillet qui célèbrent la victoire en 1690 du protestant Guillaume d'Orange sur le catholique Jacques II. Mais qu’en est-il le 17 mars lors de la Saint Patrick, fête des catholiques ? C’est à cette occasion que nous sommes allés à Belfast avec Hélène Alfaro , maitre de conférences en civilisation britannique à l’université de Paris Est Créteil Val de Marne et Dessie Donnelly en charge de l’association « Participation and the Practice of rights ».
Réalisé par Alain Miossec , ce blog recense toutes les peintures murales existantes ainsi que celles qui ont disparues. Il y explique également les symboles et sigles utilisés ainsi que la portée de ces fresques pour chaque communauté.
Ce passionné de l’Irlande nous rappelle l’origine du conflit et met en perspective la présence des murs et des peintures murales en Irlande du Nord :
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