Contrôler le corps des jeunes filles au XIXème siècle ? : épisode 3/4 du podcast Vies de jeunes filles

Dans la pièce. Deux femmes sont en conversation dans une piece, un homme, seul et assis sur un canapé, les écoute - Oeuvre de Fyodor Petrovich Tolstoy
Dans la pièce. Deux femmes sont en conversation dans une piece, un homme, seul et assis sur un canapé, les écoute - Oeuvre de Fyodor Petrovich Tolstoy  ©AFP - LEEMAGE
Dans la pièce. Deux femmes sont en conversation dans une piece, un homme, seul et assis sur un canapé, les écoute - Oeuvre de Fyodor Petrovich Tolstoy ©AFP - LEEMAGE
Dans la pièce. Deux femmes sont en conversation dans une piece, un homme, seul et assis sur un canapé, les écoute - Oeuvre de Fyodor Petrovich Tolstoy ©AFP - LEEMAGE
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Au XIXème siècle les femmes et surtout les jeunes filles subissaient un contrôle de la part de leur mari ou de leur père. Ce contrôle était moral mais aussi physique.

Avec
  • Pauline Mortas Doctorante au Centre d’histoire du XIXe siècle à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Caroline Muller Professeure agrégée en histoire contemporaine à l’Université de Reims Champagne Ardenne et rattachée au LARHRA

Troisième temps de notre semaine consacrée aux vies des jeunes filles.

Ce matin, avec deux historiennes, nous parlons de "défloration" et de contrôle des corps de jeunes filles au XIXème siècle.

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Pauline Mortas vient de publier un livre sur le sujet aux PUR et Caroline Muller vient de soutenir sa thèse: La direction de conscience au XIXe siècle (France, 1850-1914). Contribution à l’histoire du genre et du fait religieux

Comment contrôlait-t-on les corps des jeunes filles au XIXème siècle? A partir de quels principes religieux, scientifiques et culturels les jeunes filles étaient considérées inférieures et soumises aux hommes?

Qu'est-ce que l'histoire sociale nous apprend des relations hommes/femmes? Comment les femmes vivaient -elles leur "première fois"? Quelle était la place de la sexualité dans leurs vies?

« J'ai éprouvé un trouble inexprimable le premier moment où je me suis trouvée seule avec lui dans la voiture. La certitude d'être aimée de lui, la connaissance de sa délicatesse et surtout les assurances réitérées qu'il me donna que je serais toujours maîtresse de moi et de lui, que ses droits ne seraient que ceux d'un amant tendre et aimé, qu'il n'en réclamerait jamais d'autres, toutes ces assurances me remirent assez bien : mais mon émotion fut plus forte que jamais lorsque j'entrai dans sa chambre. Je fus vraiment touchée des petites recherches qui semblaient faire de ce jour un jour de fête. Il en eût été un pour moi sans l'embarras inséparable qui l'accompagnait. Journaux de Cécile Coquebert et Alexandre Brongniart (11 février 1800), deux membres de l'élite sociale, qui se marient par inclination le 10 février 1800.

Samedi soir, 8 juillet 1871. Je viens d’avoir un grand moment de trouble et c’est encore ce pauvre Louis qui en est cause. Tout à l’heure, je lui ai dit que j’ai été me confesser cet après-midi. Ses yeux se sont fixés sur moi et il m’a demandé : avez-vous dit à votre confesseur que je vous ai embrassée avant-hier ? Ces mots m’ont fait froid au cœur. M’avez-vous vraiment embrassée, ai-je dit ? Mais oui, avant-hier soir. J’ai baissé les yeux et je suis devenue triste et rêveuse. Entrée du journal personnel de Louise Lafargue, conservé à l’Association Pour l’Autobiographie (APA)

textes lus par Elsa Dupuy

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