D'une guerre à l'autre, peut-on écrire une histoire des rebonds ? : épisode 3/4 du podcast La guerre, notre héritage

Parachutistes britanniques, commémoration du 50e anniversaire de la bataille d'Arnhem (Pays-Bas)
Parachutistes britanniques, commémoration du 50e anniversaire de la bataille d'Arnhem (Pays-Bas) ©Getty - Tim Graham/Getty Images
Parachutistes britanniques, commémoration du 50e anniversaire de la bataille d'Arnhem (Pays-Bas) ©Getty - Tim Graham/Getty Images
Parachutistes britanniques, commémoration du 50e anniversaire de la bataille d'Arnhem (Pays-Bas) ©Getty - Tim Graham/Getty Images
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Pour ce troisième volet de cette série sur les héritages de la guerre, Emmanuel Laurentin s'entretient avec les historiens Hervé Mazurel, Bruno Cabanes, Thomas Dodman et Odile Roynette.

Avec
  • Hervé Mazurel Historien des affects et des imaginaires, maître de conférences à l’Université de Bourgogne
  • Odile Roynette Professeure d'histoire contemporaine à l'université de Bourgogne, spécialiste de l’histoire militaire des XIXe et XXe siècles
  • Thomas Dodman Historien, maître de conférences à l’Université de Columbia (New-York)
  • Bruno Cabanes historien, professeur à la Ohio State University (Etats-Unis)

Le choix d’englober une période de deux siècles et un vaste espace géographique vous a-t-il permis d’écrire davantage une histoire des rebonds, d’une guerre à l’autre, qu’une histoire de la guerre ?

En effet, nous avons voulu travailler sur la mémoire longue des conflits et la façon dont ils s’enchaînent. La nostalgie de l’épopée napoléonienne par exemple se retrouve jusqu’en 1914 quand les soldats français partent au combat vêtus du pantalon rouge garance : on espère ainsi garder quelque chose de l’uniforme napoléonien, avant de se rendre compte qu’il vaut mieux des tenues de camouflage : c’est la fin de la splendeur uniformologique.              
Hervé Mazurel

#Jus ad bellum

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La prise en considération de cette mémoire longue permet d’effectuer un travail passionnant sur les chronologies et sur l’emboîtement des conflits. La différence entre la manière dont la Seconde Guerre mondiale commence en Europe et en Asie par exemple. En 1931, en 1937 ? Même chose pour sa fin, en 1945 ou en 1949 pour la Chine ?              
Bruno Cabanes

#Mandchourie

Sur une durée aussi longue, on peut observer notamment la déperdition du désir de guerre et, à l’inverse, qui cela concerne-t-il encore, dans l’Europe du XIXe siècle, ce besoin "d’aller faire la guerre" ? Au XIXe et au XXe siècle, on voit la transformation des modèles de la masculinité : à ceux construits sur le mythe et l’expérience guerrières se substituent d’autres types de masculinités qui vont être socialement valorisés en temps de paix.        
Odile Roynette

#Musset

Une approche mondiale qui relativise l’histoire des guerres telle qu’on l’apprend dans les manuels scolaires français ?

Le point essentiel était d’essayer de décentrer notre regard, d’adopter une perspective différente de la nôtre : considérer par exemple que la Première Guerre mondiale ne se limite pas au front de l’ouest, qu'au Vietnam on appelle la guerre du Vietnam la guerre américaine. Ou encore faut-il encore continuer de séparer Première et Seconde Guerre mondiale ? Est-ce qu’il ne serait pas plus juste de parler d’une guerre de trente ans ? C’est à ce changement de perspective que le livre invite.            
Thomas Dodman

Musiques diffusées

  • Jacques Brel, La colombe
  • Edwin Star, War

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