Dans les archives circassiennes de la BNF : épisode 3/4 du podcast Une histoire du cirque

  ©Getty -  Holly Wilmeth
©Getty - Holly Wilmeth
©Getty - Holly Wilmeth
Publicité

Le cirque, un art qui laisse peu de traces ? Le département des Arts du spectacle de la BNF conserve la mémoire de toutes les expressions du spectacle vivant parmi lesquelles celle du cirque : maquettes, décors, costumes, affiches, programmes permettent de retracer une histoire qui remonte au 19e s.

Avec

D'où le clown blanc tient-il son fameux costume ? D'où vient la figure de l'Auguste noir souffre-douleur ? De l'histoire du célèbre duo de clowns Foottit et Chocolat (1895-1910) au Nouveau cirque de la fin du XXe siècle, les maquettes, éléments de décor, costumes et objets, photographies, affiches, dessins, estampes, ainsi que programmes et coupures de presse, conservées dans les archives du département Arts du spectacle de la BNF permettent de retracer l'histoire du cirque en France jusqu'à nos jours.

Plongée dans des archives de la fin du XIXe siècle...

Pour retracer cette histoire, Emmanuel Laurentin et Catherine de Coppet s'entretiennent avec Joël Huthwohl, directeur du département Arts du spectacle de la BNF et déambulent ensemble dans les magasins du 13e étage de la tour T3 du site de la Bibliothèque François Mitterrand.

Publicité

Emmanuel Laurentin : Grâce aux archives conservées, peut-on déterminer l’origine du costume du clown blanc par exemple ?

Joël Huthwohl : C’est sans doute le clown Foottit qui a fixé les codes de la panoplie du clown blanc vers 1895 : sandales, chaussettes noires, lèvres rouges, crête de cheveux effrayante pour souligner le caractère arrogant du personnage. Inspirée de la blouse du Pierrot au départ, la souquenille ou "sac de clown" avec ses gros boutons blancs, s’est ensuite enrichie, jusqu'à devenir le costume à paillettes que l'on connaît. Il fallait aussi que ce costume soit un vêtement ample et confortable afin de permettre les mouvements acrobatiques du clown.

La Grande table (1ère partie)
30 min

... à la fin du XXe siècle

Les archives circassiennes conservées au département Arts du spectacle de la BNF recèlent également des trésors beaucoup plus contemporains comme par exemple les costumes créés par Pascal Jacob, qui avant d’être un historien du cirque, a travaillé sur de nombreux spectacles aux Etats-Unis comme au Cirque d’Hiver. 

Joël Huthwohl : Pour le spectacle Le Port qui date de la fin des années 1990, Pascal Jacob a dessiné un costume moulant, avec des flammes en plumes au bout des manches pour donner de l’ampleur au costume. On a conservé ici un dessin original, en couleurs, avec des rehauts dorés, c'est magnifique, les paillettes sont déjà dans le dessin ! Pascal Jacob travaille ici sur l’illusion, ce costume était porté par deux artistes à la fois, qui le faisaient bouger. Il comporte des taches vertes sur fond noir, et de petites taches rouges qui le font ressembler à une créature d’un autre monde.

Catherine de Coppet : Peut-on dater ce désir d'hybridation dans les costumes de cirque, cette envie de mélanger corps animal et corps humain ?

Joël Huthwohl : Dès le XIXe siècle, on a trace de costumes formidables de fourmis, de clown écrevisse, et même de clown navet ! La ménagerie étant très présente dans le monde du cirque, les costumiers et les décorateurs ont eu envie de mélanger les deux genres très tôt.

À réécouter : Sur la trompe
Une histoire particulière, un récit documentaire en deux parties
29 min

L'équipe