Histoire de la Syrie 4/4

Le mandat français

Nous commençons cette émission dans la seconde moitié du XIX ème siècle, quand la France, en 1860, lance une expédition au Mont-Liban pour venir en aide aux chrétiens.

La France se veut alors la protectrice des Chrétiens d'Orient et jouit, depuis les accords entre François Ier et Soliman le Magnifique, du régime des capitulations qui fait d'elle une grande puissance commerciale en Méditerranée. En outre , la III ème République développe dans cette région du monde une politique d'influence par l'implantation d'écoles laïques ou confessionnelles grâce auxquelles la langue et la culture française se répandent.

La France, tout ne souhaitant pas, au début du XX ème siècle, l'explosion de l'Empire ottoman, imagine tout de même ce qui pourrait se passer dans ce cas. Et espère s'emparer, dans un découpage futur, la Syrie et le Liban.

Pendant ce temps, les intellectuels syriens et libanais, qu'ils soient exilés au Caire ou en Europe, n'envisagent pas non plus une indépendance à venir.

Ce sont les guerres balkaniques et la Première guerre mondiale qui vont bouleverser la donne, démanteler l'Empire et provoquer l'irruption de l'idée d'un grand etat arabe.

Les accords Clémenceau -Faysal de 1920 ne seront pas suivis d'effet et laisseront la place à une politique de mandat pendant laquelle la France s'appliquera à diviser le territoire qu'elle gouverne au Levant. Elle devra s'affronter à de nombreuses révoltes avant la grande révolte syrienne de 1925-1927 qui l'obligera à mettre en place un gouvernement civil et à composer les pouvoirs locaux.

Mais la tutelle française sur la Syrie ira malgré tout de déconvenues en déconvenues jusqu'à la promesse, faite en 1941 mais non tenue immédiatement, d'un départ de la France qui n'interviendra qu'en 1946.

Invité(s) :

Leyla Dakhli , chercheuse associée au Collège de France à Paris.

Gérard Khoury , historien et romancier.

Nadine Méouchy , chercheuse à l'Institut Français du Proche-Orient