

De la maladie qui frappe les soldats suisses à l'époque de Jean-Jacques Rousseau au spleen de Charles Baudelaire, du champ de la médecine à celui de la littérature, quatre historiens plongent La Fabrique du jour dans les affres de mélancolie, de la nostalgie, du bourdon et autres états cafardeux.
- Odile Roynette Professeure d'histoire contemporaine à l'université de Bourgogne, spécialiste de l’histoire militaire des XIXe et XXe siècles
- Sylvain Venayre Historien, Professeur d’histoire contemporaine à l’Université Grenoble-Alpes
- Sylvie Aprile Professeur à l'université Charles de Gaulle-Lille III
- André Bolzinger
Métamorphoses de la nostalgie. Quand le mal du pays est transformé en maladie, avant de devenir le mal du passé...
Emmanuel Laurentin s'entretient avec Odile Roynette, Sylvie Aprile, André Bolzinger et Sylvain Venayre. Ensemble, ils remontent jusqu'aux XVIIIe et XIXe siècle, à une époque où la nostalgie est considérée comme une vraie maladie et à ce titre envisagée d'un point de vue scientifique.
Odile Roynette décrit ici comment les militaires apparaissent au XVIIIe siècle comme des "nostalgiques" en puissance. A ce moment-là, plus qu'aujourd'hui, la nostalgie renvoie directement à l'idée de patrie ou de pays natal. Sylvie Aprile évoque pour sa part la façon dont le mal touche les exilés, dont certains très célèbres comme Victor Hugo bien sûr. Au gré des interventions, avec le renfort de la psychanalyse grâce à André Bolzinger, retour donc sur un XIXe siècle où la nostalgie prend parfois le nom de "mal suisse", mal des montagnes, ou mal aux causes organiques que l'on va chercher dans l'organisme jusque dans des dissections. C'est un voyage, du vocabulaire médical à la littérature, de Baudelaire à Nerval, qui nous amène jusqu'à la période contemporaine au gré des variations de mots et de perceptions : mélancolie, nostalgie, spleen, bourdon, cafard, etc.
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