Renée Lebas, la chanson française qui vient de loin : épisode 4/4 du podcast Femmes artistes

Renée Lebas, au volant de "Baby", la plus petite voiture de France, Paris, 23 octobre 1947
Renée Lebas, au volant de "Baby", la plus petite voiture de France, Paris, 23 octobre 1947 ©Getty - Keystone-France/Gamma-Keystone
Renée Lebas, au volant de "Baby", la plus petite voiture de France, Paris, 23 octobre 1947 ©Getty - Keystone-France/Gamma-Keystone
Renée Lebas, au volant de "Baby", la plus petite voiture de France, Paris, 23 octobre 1947 ©Getty - Keystone-France/Gamma-Keystone
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Sur les traces de Renée Lebas, grande voix de la chanson française qui règne, avec Edith Piaf, sur le tout Paris musical des années 50, quitte la scène en pleine gloire, en 1963, l’année où Piaf disparait.

Avec

Renée Lebas, la chanson française qui vient de loin, un documentaire de Claire Zalamansky et Séverine Cassar

Claire Zalamansky s'est lancée sur les traces de Renée Lebas, grande voix de la chanson française qui règne avec Edith Piaf, sur le tout Paris musical des années 50, quitte la scène en pleine gloire, en 63, l’année où Piaf disparait. Renée Lebas, celle qui d’un formidable coup de cymbales fait passer la musique yiddish pour de la chanson française, point d’orgue d’un véritable « klezmer français », selon l’expression de son complice Charles Aznavour. Renée Lebas, Leiba, Lieben, la plus belle diction des années 50, naît à Paris en 1917, de parents juifs roumains émigrés dans le quartier de la Bastille. Son père est tailleur et sa maman couturière. Un peu comme dans la chanson de Trenet, Papa pique et maman coud. Trenet qui l’appelle la chanteuse irréaliste car elle n’a ni la gouaille ni l’accent de la Mouffe, Trenet qui lui confie le soin de créer sur scène sa célèbre chanson la Mer... Renée Lebas, la mère de la Mer. Amertume des années de guerre qui la contraignent à l’exil en zone libre puis en Suisse alors que sa carrière connaît une ascension rapide et  prometteuse. La Shoah. Elle est la première à l’évoquer à travers une chanson, La Fontaine endormie, en 1956. Chanteuse prodigue, on lui doit une discographie impressionnante. Un pied sur la rive droite, avec des chansons populaires comme Java, et l’autre sur la rive gauche, elle est la première à chanter Boris Vian ou Léo Ferré. C’est le culot, la « khoutzpe » en yiddish, pour une chanteuse populaire, d’interpréter des textes difficiles comme ceux du poète Francis Carco. Et pourtant quelque chose cloche, quelque chose qui, selon certains, la cantonne à la place d’éternelle n°2, une diva que la postérité ne retient pas à sa juste valeur, pas suffisamment, et qui disparaît au loin, dans les mémoires. A cause, peut-être de cette ombre dans la voix, qui la rend trop sombre, chambre froide, inaccessible. Elle met fin à sa carrière du jour au lendemain et sans transition, elle fait tout autre chose. Productrice de jeunes talents, distributrice de films d’animations pour enfants venus d’Europe de l’Est. Pollux le manège enchanté, oui, c’est elle ! Elle ne remonte jamais sur scène, jamais vraiment, et s’éteint en 2009 dans la quasi indifférence générale.

Avec Jérôme Collet, chanteur, Bertrand Dicale, journaliste, Philippe Gumplovicz, musicologue, Hélène Hazera, spécialiste de la chanson française et Serge Lama, chanteur.

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Renée Lebas en compagnie d'une amie, 23 octobre 1947
Renée Lebas en compagnie d'une amie, 23 octobre 1947
© Getty - Keystone-France/Gamma-Keystone

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