- Jean-Pierre Azéma Professeur émérite à Sciences Po.

L'ouvrage d'Antoon de Baets, paru à Londres en 2002 © Greenwood éditeur
Pour ce second temps de notre série "Une histoire sous contrôle", nous vous proposons pour commencer une mémoire de groupe signée Emmanuel Chicon, qui relate deux affaires ayant conduit des historiens dans le box des accusés. Le procès intenté contre Michèle Cotta en novembre 1965 pour son livre consacré à la presse pendant l'Occupation, et celui de Gérard Chauvy assigné en 1998 par les époux Aubrac pour diffamation, ont représenté deux moments où les juges ont été amenés à préciser "le droit de l'histoire". Ou comment a été tranché au cours de ces affaires le conflit entre "le droit positif des individus et celui, diffus, non véritablement codifié mais profondément ancré dans la mémoire collective, du droit du corps social à la vérité sur son passé " (Jean-Denis Bredin). Michèle Cotta et Georges Kiejman , avocat de l'historienne en 1965 et des époux Aubrac par la suite, reviennent sur ces deux affaires, mais également sur la loi Gayssot de 1990 qui réprime les thèses négationnistes (Faurisson, Garaudy). Le documentaire est suivi par une discussion en compagnie de Jean-Pierre Azéma sur ces deux affaires qui ont interrogé notre rapport à la seconde guerre mondiale, à la collaboration, à la Résistance. Spécialiste de cette période, Jean-Pierre Azéma a par ailleurs été l'un des historiens témoins au procès Papon et a participé à la commission d'historiens qui, sous la direction de René Rémond, a mis en lumière les soutiens dont a bénéficié Paul Touvier dans les milieux de l'Eglise.
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