série Emergence : la biologie

France Culture
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Avec
  • Alain Prochiantz Neurobiologiste, professeur émérite au Collège de France.
  • Jean-Didier Vincent Neuropsychiatre et neurobiologiste, de l'Académie des sciences et membre de l'Académie de médecine
  • Marie-Christine Maurel Professeure de Biologie cellulaire et moléculaire à Sorbonne Université et au MNHN
  • Franck Varenne

Bossuet a dit : « Lorsque Dieu forma les entrailles de l'homme, il y mit premièrement la bonté ». François Jacob a dit : « Les deux points de rupture de l'évolution, l'émergence du vivant d'abord, celui de la pensée et du langage plus tard, correspondent chacun à l'apparition d'un mécanisme de mémoire, celui de l'hérédité, celui du cerveau ». Entre ces deux assertions, il n'y a pas à hésiter. Bossuet a dit, François Jacob a dit, mais Diderot disait aussi : « Si la question de l'oeuf sur la poule ou de la poule sur l'oeuf vous embarrasse, c'est que vous supposez que les animaux ont été originairement ce qu'ils sont à présent. Quelle folie ! ». « L'hypothèse d'un monde ARN, qui aurait précédé notre monde actuel gouverné par la séquence ADN-ARN- protéines aurait l'ambition de dépasser ce dilemme », souligne à son tour Marie Christine Maurel. Mais le piège de la poule et de l'oeuf n'est pas pour autant refermé. Les sciences de la vie et la philosophie de la biologie ont la lourde tâche de comprendre l'émergence et la disparition d'entités qui, prises séparément, sont uniques et qui, considérées dans leur ensemble, forment la communauté des vivants. Une communauté où il y a beaucoup de monde. Les sciences de la vie conservent bien des traits du monde inorganique, et comme tous les êtres vivants actuels ont un lien généalogique avec les formes les plus primitives de la vie , ils doivent , pour devenir compréhensibles , êtrer replacés dans l'histoire naturelle qu'éclaire bien entendu la théorie de l'évolution. Les ssciences de la vie se présentent donc sous la forme d'une pluralité de programmes et de scènarios. C'est peut être la raison pour laquelle elles n'ont pas fait disparaître la philosophie biologique ! Quelle philosophie ? C'est tout le problème qui se pose à nous. Car aux dernières nouvelles, il n'existe pas encore de modèle ou de théorie capable de comprendre comment la vie s'est organisée et continue de s'organiser. Ce n'est pas une raison pour demander à la Providence ce qu'elle en pense ?

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