Abus sexuels dans l’Eglise : comment la presse religieuse traite-t-elle le sujet ?

L’Eglise est à la croisée des chemins. Les révélations sur les abus sexuels se multiplient. Cette semaine encore, un cardinal a été reconnu coupable de viol sur mineurs en Australie, trois hommes ont accusé l’ambassadeur du Vatican en France d’agressions sexuelles, tandis que la semaine prochaine le tribunal correctionnel de Lyon rendra son jugement dans le procès contre le cardinal Barbarin et cinq anciens membres du diocèse de Lyon pour non dénonciation d’agressions sexuelles dans l’affaire Preynat (que François Ozon a porté à l’écran dans son film Grâce à Dieu, grand prix du jury au festival de Berlin).

Dans ces affaires, comment réagit la presse religieuse? Y a-t-il une différence selon qu’elle se dit catholique ou chrétienne ? Comment dénoncer tout en gardant la bonne distance ? Comment rendre compte des scandales qui éclaboussent le clergé quand on est un journal chrétien, a fortiori catholique ?

En d’autres termes, la presse religieuse est-elle aussi à la croisée des chemins ?

Christine Pedotti

Nous avons beau être un petit journal, nous avons  une forme d'influence. Nous avons un rôle de lanceurs d'alerte autour de ces affaires, même si il y a une accumulation de dévoilements sur les scandales qui ont avoir avec la sexualité et le silence. 

Guillaume Goubert

A la Croix, nous rendons compte de ses affaires sans peur du scandale. Nous devons prendre le temps d'enquêter des deux côtés, sans chercher le scoop. Nous ne sommes pas non plus en retard, nous avons été le premier quotidien national à faire deux pages sur l'affaire Preynat.

Pour aller plus loin :

Plaintes contre le nonce, la France demande au Vatican de « prendre ses responsabilités », La Croix

Tout ça pour ça ?, Témoignage Chrétien

Pédophilie : journaliste à "la Croix", j'ai prévenu Barbarin dès 2005, L'Obs