Défiance envers les médias : les raisons de la colère (1/2)

Gilets Jaunes face aux journalistes
Gilets Jaunes face aux journalistes ©AFP - BORIS HORVAT
Gilets Jaunes face aux journalistes ©AFP - BORIS HORVAT
Gilets Jaunes face aux journalistes ©AFP - BORIS HORVAT
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avec Aude Lancelin, directrice de la chaîne en ligne "Le Média" <> Thierry Fiorile, président de la Société des journalistes de France Info, et journaliste au service Culture

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Samedi dernier, lors des manifestations, de nombreux journalistes ont été insultés, conspués, maltraités et parfois molestés en place publique. A Bourges, le reporter de BFMTV s’est vu exhiber comme une prise de guerre par un groupe de gilets jaunes. A Rouen, l’équipe de tournage de LCI a été agressée. A Toulouse, la journaliste de la Dépêche du Midi a été menacée de viol alors qu’elle se trouvait dans sa voiture. A Valenciennes, des feux de poubelles ont été déclenchés derrière les bureaux de La Voix du Nord dont la distribution avait été bloquée. A Toulon, deux journalistes vidéo de l’AFP ont été menacés. Etc. etc.

Même si pour l’historien Alexis Lévrier « la haine des médias n’a rien d’inédit et que la méfiance à l’égard des journalistes est aussi ancienne que le journalisme lui-même », pour le Secrétaire général de Reporters Sans Frontières Christophe Deloire « un cap a été franchi ». S’il convient de distinguer la violence (injustifiable) de la critique (indispensable), ce que nous vivons a au moins le mérite de pousser les médias à débattre, peut-être plus souvent qu’ils ne le faisaient jusque-là, et à s’interroger sur le sens de leur travail quotidien, sur leur fonction, et sur la façon dont ils font leur métier. 

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Les raisons de la colère:

Aude Lancelin : 

Ce serait bien que certains médias dominants gardent leur distance avec le pouvoir. Il y a un vrai sujet : celui de l'indépendance politique et économique des médias. 

Depuis le départ de Sonia Chikirou en juillet dernier, le soupçon, le fil à la patte de la France Insoumise est enfin tombé pour Le Média.

Thierry Fiorile : 

Dans une chaîne d'infos il y a un risque d'hystérisation. Quand on va essorer un sujet dans tous les sens, cela amène à une réflexion, on se demande à quel moment on part en édition spéciale, et à partir de quand on s'arrête pour remettre dans la hiérarchie de l'information d'autres sujets tout aussi importants.

Pour aller plus loin :

« Gilets jaunes » : « La haine des médias n’a rien d’inédit », Alexis Lévrier, Le Monde

"Gilets jaunes": plus de 30 sociétés de journalistes condamnent les violences dont la profession a été victime

Interview Thierry Fiorile sur France Culture à l'occasion de la publication du communiqué de la SDJ

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